Roman de André Mas. Paris Editions de « La revue des indépendants ». Vers 1910.

 

A la conquête de mondes nouveaux

 

Préface de l’auteur ( En matière de justificatif)


« Car le progrès de l’Homme sera toujours limité, s’il n’a pas d’autre horizon que son étroit horizon terrestre, et on peut supposer qu’un moment viendra où le seul progrès qui restera à faire sera un progrès astronomique. » (Dr Ch. Richet).

« Quand le lent refroidissement du soleil aura rendu cette terre inhabitable, il se peut que la vie aille se continuer sur la planète sœur. Aurons- nous à la conquérir ? Obscure, prodigieuse est la vision que j’évoque… » (H. G. Wells).

Les bases scientifiques de ce roman sont extraites de : « Vers les autres Mondes », une des premières tentatives de résolution du problème le plus haut après celui de la mort. Existe-t-il ailleurs d’autres humanités ? Pouvons-nous les connaître ? Le discours du Professeur Hauchet est tout entier la reproduction de mon article paru dans L’avion du 15 janvier 1913 .

D’aucuns me taxeront d’antipatriotisme. Mais cette étude est objective. J’ai travaillé d’après nature. Léo Stahl n’est pas un mythe, non plus que ses paroles. Nous pensons toujours à la « vieille » Allemagne ; mais l’Empire à juste l’âge d’un homme adulte ; en plein orgueil de jeunesse, il trouve que sa part, en ce monde, n’est pas assez grande. Et la confiance de l’Allemand en lui- même est formidable, servie par une systématisa­tion et une persévérance proverbiale. « C’est à l’Empire du Monde qu’aspire le génie allemand » a dit une bouche impériale. Or, le Monde s’étend selon notre pouvoir, notre vouloir. C’est le monde d’Auguste, borné par L’Angleterre, la Baltique et le Sahara, ou l’infini sans bornes. Et l’empire d’un autre monde lui coûterait mille fois moins d’or et de sang qu’une lieue de Champagne!

Nous, Français, sachons un peu oublier nos luttes intestines. C’est en montrant comment les autres croient en leur patrie, quels destins ils lui promettent, que nous apprendrons à chérir la nôtre.



Heinrich Von Reinhardt successeur du comte Zeppelin,Otto Rosenwald et le Docteur Hauchet, tous de brillants et réputés scientifiques doublés d'aventuriers des airs décident d'un commun accord d'échapper à l'attraction terrestre et de mettre au point un moyen qui leur permettra de voyage vers une autre planète. Pour cela ils conçoivent un ingénieux moyen de propulsion, basé sur un système de réacteur. Mais si cette technique va leur permettre de se mouvoir avec aisance dans l'espace, ils craignent qu'elle soit insuffisante à leur faire quitter les effets de notre bonne vieille gravité. Il vont donc utiliser un moyen qui devrait régler ce léger petit problème : La fronde de Mas et Drouet. Reste à définir maintenant leur objectif. La lune est écartée, bon pour des voyages fantaisistes. Mars trop petite avec une atmosphère diminuée et des mers sans étendues. Jupiter trop grosse et trop toxique. Ne reste que Vénus. Ah ! Vénus....Elle égale certainement la terre avec des Himalaya neigeux, des Amazones débordants, des plateaux titanesques. La vie y doit pulluler, fourmillante. Messieurs le choix est arrêté, ce sera donc Vénus !

 

Cet en Afrique que la fronde est construite, dans « La cité des étoiles » une ville qui est le reflet du génie humain avec ses structures gigantesques où dans les airs, fourmillent une théorie « d'aérac » ; ces aéroplanes aux coques ramassées et volant à 300 km/h, capables avec leur ailes à surface variable de voler plus haut que le condor.

Le jour du départ arrive, les téméraires explorateurs de l'espace s'installent dans la cabine capitonnée du « Sirius ». La roue commence sa rotation infernale et sous la clameur de millions de voix Germaniques et la tonitruance des canons de toute une armada venue là pour l'occasion, le projectile est propulsé dans l'espace. Le voyage se passe sans problème majeur, si ce n'est les quelques inconvénients liés à l'apesanteur, vites oubliés car notre équipe en prévision d'un voyage long et ennuyeux, avait emmagasiné une bonne quantité de mets délicieux, quelques bonnes bouteilles et d'un assortiment de succulents cigares.

Vénus est enfin en ligne de mire, et les phases techniques de l'approche du vaisseau seront épargnées au lecteur curieux et de plonger directement au sein de l'action. Il faut tout de même savoir que le « Sirius » se posa non pas sur la terre ferme, mais sur un immense océan dont la planète est recouverte. Pas de panique, l'astronef possède ce merveilleux principe que l'on appelle flottaison et il ne reste plus qu'à sortir deux énormes hélices afin de l'utiliser comme bateau. Par chance également, l'air y est respirable, quoique moins dense, mais on ne va pas faire la fine bouche. Les hommes débarquent enfin sur la terre ferme, il y fait une chaleur suffocante. Mais une autre surprise, de taille, ne va pas tarder à faire son apparition. Une énorme créature, massive et pesante. Pas de gueule mais une sorte de triangle blanchâtre, que les explorateurs nommeront « Tridens Ferox ». Fort heureusement elle ne résistera pas à du bon vieux plomb terrien.

 

Ce monde est peuplé de monstres tout aussi redoutables, il leur faudra faire montre d'une grande vigilance. Ces animaux ont une morphologie et un organisme assez inédit et de plus la viande se révèle fort goûteuse.

Dès le lendemain, ils montent une « Aérac » qu'ils avaient embarqué dans le Sirius, et se lancent dans une reconnaissance aérienne de ce nouvel univers :

 

« Une grandeur farouche, des monts titaniques en une chaîne étoilée fermant notre vue, au loin. Des vallées immenses s'emplissaient du mugissement des cascades. Le soleil de flamme avait fondu les glaciers, mais son éclat incendiait des chaînes monstrueuses érigées sur des plateaux autour de nous, anciens volcans sans doute. ET ce chaos de granit, de laves, d'air obscurci, de ravins, s'étendait, lieue par lieue, multiplié, immense, terrible »

 

Ce nouveau monde est peuplé de créatures démesurées et farouches, ainsi à l'approche d'un marécage nauséabond peuvent-ils observer des libellules géantes aux ailes irisées, des blattes gigantesques, des sangsues monstrueuses, des poissons hideux....toute une faune inédite et malfaisante évoluant dans une végétation hostile, telles ces gigantesques plantes aux mâchoires d'acier essayant de gober l'Aérac comme un vulgaire moustique. Un univers extraordinaire qui leur réserve bien des surprises, où les éléments se comportent de façon imprévue et mystérieuse, comme l'eau de ce lac où Otto décide de se baigner. Fort heureusement ses compagnons l'en dissuaderont et l'instant d'après celui-ci se transforma en une immense glacière.

 

Le lendemain les signes avant coureur d'une catastrophe imminente se font sentir. Les animaux affolés courent éperdument dans la même direction : Un tremblement de terre, une raz de marée ? Une masse compacte s'avance au loin et alors la surprise de nos explorateurs est complète, édifiante...

 

« Ce qui s'avançait en rangs serrés ne se clas­sait dans nulle catégorie comme créatures. Hautes de cinq à six pieds, la peau lisse et nue, large bouche de batraciens, mains gauches, massives, énormes ; mais une saillie frontale relevait la face et les yeux étaient petits, clairs et vifs.

« Ils étaient des milliers, et beaucoup, grotesquement, portaient divers objets dans leurs mains ; d'autres couraient çà et là. Un ordre planait sur eux.

« L'Inattendu entrait dans notre jeu. Si la planète produisait par multitudes des êtres robustes et disciplinés notre existence même devenait un problème plein de dangers.

« Ils approchaient toujours et les plantes multiples s'aplanissaient sous leurs masses. Le soleil flambait sur notre projectile sans paraître les émouvoir. Et la troupe atteignit le fleuve, lourde, massive, formidable. Des structures épaisses se hâtèrent vers nous.

« Dans leur cerveau rudimentaire, ils nous concevaient sans doute comme un rocher plus régulier que les autres ; ils passèrent, minute après minute, se tassant sur le bord de la rivière.

Puis toute la masse se précipita dans l'eau, d'un élan unanime. Leurs corps, soudain agiles, acquirent une vigueur neuve, insoupçonnée et le troupeau monstrueux atteignit l'autre rive, l'escalada, continua sa route. Un mugissement sonore ébranla l'air.

« Quand ils eurent disparu, nous sortîmes et nous avançâmes vers la rivière. Un étang allon­geait ses eaux brillantes. Elles se troublèrent soudain et des formes se dressèrent. Une bande de monstres ! Des traînards !

« Nous hésitâmes une seconde. Nous pou­vions, en un instant, en exterminer une dou­zaine, mais cela ramènerait la horde furieuse. L'assaut unanime contre le Sirius épuiserait nos munitions ; et si d'autres troupes erraient sur la planète, innombrables et vigilantes, c'était la guerre !

« Mais les êtres ne parurent pas hostiles. Ils s'avancèrent gauchement. Des yeux d'or lui­saient dans la chair humide, tandis que leurs mains épaisses battaient l'air. Ensuite ils s'assirent sur leurs talons palmés et commen­cèrent à mugir ainsi que des taureaux. Puis ils se turent et un seul continua.

« Alors Hauchet répondit, mugissant comme lui. La scène était aussi comique qu'angoissante. Soudain notre ami, continuant ses cris et ses gestes, recula vers le Sirius. »

Ce premier contact avec une race « intelligente » est pour les scientifiques les prémices d'une rencontre avec la future race dominante de la planète. Hauchet les nommera « Bathacantropes » :

 

« Messieurs, dit Hauchet, nous avons contemplé l'Homme futur de la planète, celui qui eût donné un maître à Vénus si notre huma­nité n'avait pas rêvé mon Rêve ! Si les batra­ciens ont perdu leurs chances sur notre Terre, c'est à cause de leur faible taille. Mais les marais, ici, leur permettent de grandir. Leur race a pullulé dans les régions tempérées aussi bien qu'équatoriales et les grands reptiles d'au­trefois aussi bien que les Pseudosaures leur ont rendu le service de les forcer à s'associer. Par ailleurs ils ne sont pas bornés, comme le poisson, au milieu homogène des eaux. Ils peuvent el doivent connaître le rivage, le versant des col­lines et l'orée du bois autant que la vase molle de la lagune. Vous avez vu leurs dents ? Nul doute pour moi. A la griffe et à la mâchoire ils opposent le poison. Ils le puisent peut-être dans les vases putrides. Sont-ils vivipares, ovipares ou asexués ? Nous le saurons. En tout cas, ils sont carnivores. Cela leur permet de concur­rencer victorieusement les Rhinoformes autant que les Tridens et de les éliminer l'un après l'autre, l'herbivore disparu, adieu le Carnivore. »

 

Poursuivant leur périple, il vont au final découvrir un endroit idyllique, une vallée en bordure de mer, protégée par d'immenses montagnes. C'est dans ce lieu dont se dégage une paix et une sérénité exceptionnelle qu'ils vont établir leur colonie. Dés lors ils vont définir les fondements d'une nouvelle ère sous le signe puissant de la science et du génie humain. Les premiers colons ne tardent pas à arriver dans cette nouvelle Eldorado, prémices d'une conquête unique en son genre qui se veut durable, productive et innovante.

 

Sur terre alors on entame un découpage des nombreuses « terres du ciel », l'Allemagne met en chantier la construction de croiseurs interplanétaires avec des machines adaptées à l'atmosphère vénusienne. L'Italie en regard des travaux effectués par Schiaparelli réclame la zone équatoriale de Mars, et la Russie se vit accorder la lune. Les Etats-Unis purent récupérer les astéroïdes entre Mars et Jupiter. La suisse alors une grande nation opta pour Eros, le Japon Jupiter et les Grecs Mercure. La France enfin annexa quelques terres Martiennes et put ouvrir un observatoire sur Vénus et sur la lune et créa derechef le « Ministère des relations planétaires ».

 

Une autre expédition, dix ans plus tard, atteignit Mars, et la perfection de la T. S. F. en ces temps écoulés était déjà suffisante pour per­mettre une communication constante à travers le gouffre de l'espace.

 

Sur Vénus, l'Homme étendait sa race, parmi une nature puissante et terrible, tour à tour hostile et favorable. C'est le refuge futur quand mourrait notre Terre, dans des millé­naires démesurément loin encore, hors le man­teau fluide des mers et des vents.

 

Les croisières interplanétaires vers Vénus, Mars, la Lune devinrent chose rapide, courante, facile à partir du milieu du xxe siècle. Une huma­nité ambitieuse, énergique et dure au travail eut devant elle la tâche immense et joyeuse de trois mondes à équiper suivant ses besoins et ses désirs à elle. Et elle ne trouva ennemie nulle autre Humanité, car sur Vénus elle n'exis­tait pas encore, sur la Lune elle n'existait plus et sur Mars elle finissait.

 

Une brillante conquête de l'espace qui fut chantée par le poète Mayer et qui enflamma les générations qui précédèrent l'ère du contrôle de Vénus. Un hymne à l'ambition sans limite de l'Allemagne et de son orgueil immense :

 

« Nous sommes de la race du fils du dieu du marteau

E nous avons la volonté de conquérir l'empire de étoiles

Et de devenir le peuple des seigneurs de l'infini »

 

Tout est dit.....

Aux Anglais la mer,aux Français la terre,aux Allemands le royaume des cieux...

Ce roman, un des trois que nous connaissons de l'auteur à appartenir au genre qui nous intéresse, est une superbe tentative d'extrapolation sur une future conquête de l'espace et des problèmes liés à sa mise en œuvre. Dans son article dans l'excellent blog « Les peuples du soleil » Philippe Ethuin met en exergue certains point faisant toute l'originalité du roman et notamment les difficultés que vont rencontrer nos « spationautes » : ivresse de l'altitude, troubles causés par l'apesanteur, évacuation des déchets......Par contre rien d'innovent en ce qui concerne les communications car tous les messages sont adressés par une sorte de télégraphe amélioré.

 

La conquête de l'espace fut de longue date une préoccupation majeure des écrivains de l'imaginaire et si un bon nombre d'entre eux se consacrèrent à l'exploration de la Lune et de Mars, très peu eurent suffisamment d'inspiration pour organiser une telle expédition sur Vénus. Mais lorsque je parle d'expédition, je veux surtout dire une véritable colonisation qui va aboutir à la fameuse conférence de Washington et au découpage de l'espace par une humanité qui commence à se sentir un peu trop à l'étroit. Ce qu'il y a de curieux dans ce petit texte, c'est la glorification de l'Allemagne qui non seulement participe d'une manière intensive à ce gigantesque projet, mais en ressort la grande gagnante avec une annexion quasi-totale de la planète Vénus. Ce roman qui fut écrit peu avant la première guerre mondiale serait-il les marques de la part d'André Mas d'une preuve de respect, voir de fascination pour un pays dont la puissance économique et militaire semblait vouloir tout raser sur son passage ? En tout cas un fort relent de propagande nationaliste des plus surprenant (voir la préface de l'auteur qui argumente ses choix)

 

Il faudra se reporter sur un autre texte beaucoup plus ancien, pour retrouver un tel plaisir de lecture. Dans son « Voyage à Vénus » (Michel Levy Frères, libraire éditeur.1865) Achille Eyraud en grand innovateur va expédier son équipage sur Vénus à bord d'une fusée à réaction s'il vous plait, et ce ...en 1865 ! La population Vénusienne est déjà au faite de sa technologie, ce qui va nous permettre de découvrir bien des innovations et notamment l'utilisation de l'énergie solaire. Quelques années plus tard Sylvain Deglantine dans son « Les terriens dans Vénus, vers les mondes stellaires »( Editions Flammarion 1907) nous concoctera un Pittoresque voyage sur Vénus à bord d'un ballon,«La comète »! Découverte d'une civilisation moralement et techniquement parfaite, proche de la notre. L'auteur ne fait qu'un transfert de civilisation, manquera totalement d'originalité et là ou le roman de Eyraud faisait preuve d'une certaine inventivité, celui de Deglantine peine à sortir de la veine «aventure populaire » dans lequel il s'est enlisé. Malheureusement la préface de Camille Flammarion ne sauve pas ce roman qui reste plaisant par endroit mais risque de lasser le lecteur peu habitué à ce genre de littérature. Enfin pour compléter ce petit tour d'horizon, signalons également l'ouvrage de Denis Parazols « Rêve à Vénus, anticipation sociale » ( édité a compte d'auteur à Marseille en 1935 )où le héros de cette aventure, échoué sur une île déserte voit un fragment de son refuge propulsé dans l'espace, pour se retrouver sur la plantée Vénus. Il sera recueilli par deux charmantes créatures qui lui feront faire le tour du propriétaire. Véritable catalogue de tout se que pouvait nous proposer les utopies de cette époque ( religion, alimentation, libération des moeurs, transport), le roman nous propose par le biais d'un voyage sur une autre planète le modèle d'une société idéale. Comme dans pas mal d'ouvrages de cette époque, la science permet de détecter les êtres anormaux avant la naissance et donc de les éliminer: race pure oblige.Mais comme pour cautionner un tic de beaucoup d'auteur d'alors, le héros va se réveiller transpirant dans son lit...tout n'était qu'un rêve!

André Mas toutefois,va préférer l'option d'une Vénus encore jeune et peuplée de créatures en passe d'évolution, les fameux «Bathacantropes », produit d'une évolution des grands batraciens. Il est assez amusant de les comparer à des sortes de « profonds » si chers à la galerie des créatures improbables de H.P.Lovecraft. Ici le monde à conquérir est vierge, ne va pas présenter de grosses difficultés à apprivoiser, si ce ne sont les caprices d'une nature par endroit relativement hostile mais que le génie humain parviendra bien à maîtriser. Certains passages décrits par l'auteur sont tout simplement extraordinaires, nous offrant une vison d'une planète avec ses propres constituants et composée d'une flore et d'une faune pour le moins exotique Il est rare pour l'époque de rencontrer cette option de la planète encore « vierge ».

Bien souvent nous avons affaire à une réplique de la terre, bien souvent en mieux et ayant atteint une stade d'évolution que nous envions nous, pauvres terriens attardés, ou alors arrivée à son déclin et avertissant les intrépides explorateurs du danger de la science et de son utilisation à des fins destructrices.
Au début du roman il est également fait état d'une « cité de l'espace » et la description qui nous est donnée par l'auteur reste assez minimaliste mais dégage tout de même une force titanesque, une structure colossale et technologique, témoin de la science triomphante des hommes...mais principalement de l'Allemagne !

 

L'histoire est ici vécue et décrite,comme une véritable expédition dans des terres vierges et exotiques, une retranscription conjecturale de ce que les romans d'aventures et de voyages pouvaient nous donner à l'époque dans les publications populaires ou les revues spécialisées dans les contrées éloignées et sauvages.

Relativement court, 88 pages une constante chez cet auteur, à lui seul le dernier chapitre « La conférence de Washington et le partage de l'espace » est un régal où le lecteur amusé suit le découpage de notre système solaire et de la déconvenue de certains pays comme les Etats-Unis et l'Angleterre qui ne récupèrent que les miettes de ce que l'Allemagne aura l'obligeance de lui accorder. Selon les sources de Bdfi un extrait de ce chapitre fut publié dans le périodique Le Pionnier n°9 daté de septembre 1922.

 

J'espère que le volume consacré à André Mas sortira très prochainement chez « Rivière Blanche » permettant enfin aux lecteurs d'avoir la chance d'accéder à ces deux romans introuvables et d'un intérêt certain.

 

De André Mas, nous ne savons que peu de choses. Cet auteur est surtout réputé pour avoir imaginé avec Drouet la fameuse « fronde géante » permettant de catapulter un astronef hors de l'attraction terrestre, fronde que l'on retrouvera dans le roman de Graffigny « Voyage de cinq Américains dans les planètes » :

 

« Mas et Drouet utilisèrent une roue de 80 mètres de diamètre amenée à une vitesse de rotation de 65 tours par seconde. Ce qui donne une vitesse tangentielle de 16000 mètres par seconde. A ce moment, il suffisait de lâcher un projectile qui irait droit dans l'espace. Les chercheurs avaient même calculé la puissance du moteur nécessaire: 200 chevaux (env. 150 kW, à comparer au 110 000 000 kW que développait Saturne 5 !). Un tel projet faisait l'impasse sur la résistance de l'atmosphère, qui aurait empêché tout départ de la cabine. Mais bien avant, la construction de la roue aurait donné des cauchemars au meilleur des ingénieurs mécanicien, la force centrifuge disloquant le bel ouvrage avant que la vitesse requise ne soit atteinte. D'autre part, en supposant ces difficultés résolues, cela ne changeait rien pour les passagers, qui seraient morts de toute façon, écrasés par la force centrifuge. »

 

En fin d'ouvrage il est possible de trouver un document assez intéressant où l'auteur nous présente une « esquisse bibliographique » avec les romans faisant état d'un voyage et d'une exploration d'une autre planète. Il consacre également une partie plus « scientifique » avec des ouvrages bénéficiant d'un crédit plus « respectable ». Ne figure ici que la partie « Littérature de l'imaginaire » se révélant être un indicateur non négligeable de la situation des « voyages vers les autres planètes » de cette époque. Probablement le tout premier essai du genre.
Il est ici reproduit tel quel

Esquisse de Bibliographie


- Latin. Cicéron : « De natura deorum » (voyage en esprit).

- Grec. Lucien : « Voyage dans la Lune». (Une tempête).

- Allemand. Kircher : « Le voyage extatique». (Assistance d'un ange).

- Kepler : «Somnium ». (Voyage en esprit).

- Suédois. Swedenborg : « Voyage aux terres célestes» (Voyage en esprit).

- Italien. Dante :« Divine Comédie». (Voyage en esprit).

- Français. P. Daniel : « Voyage au monde de Descartes».(Voyage en esprit).

- Cyrano de Bergerac : « Histoire comique des Etats et. Empires de la Lune et du Soleil » (Aimantation. Fusées. Dilatation des fluides par la chaleur).

- Jules Verne : « De la Terre à la Lune ». (Canon gigan­tesque).« Autour de la Lune »(Id.)« Hector Servadac » (Collision d'une comète).

- Voltaire : « Micromégas ». (Connaissance des lois de l'univers).

- Boitard : « Voyage dans les planètes». (Assistance d'un esprit).

- Sylvain d'Eglantine: « Les Terriens dans Vénus». (Force magnétique).

- A. Galopin : « Le Docteur Omégar». (Cavorite, mot com­mun pour les substances impénétrables à la gravi­tation).

- De Graffigny-Le Faure : « Aventures d'un savant russe »(Bombardement atomique. Comète. Canon géant). Id. : « Les Robinsons lunaires » . (Hypothèse d'une atmos­phère terrestre très étendue).

- G, Le Rouge : « Le Prisonnier de la planète Mars ». (Lévi­tation). « La guerre des Vampires » (Mars à laTerre. (Eruption volcanique sur Mars).

- La Hire : « Le Mystère des XV ». (Radioplanes).

- G. Laurie : « Selène C° Ltd ». (Augmentation de la force attractive de la Terre amenant la Lune à notre proximité).« Les naufragés de L'espace ».

- Lectures pour tous (1912) : « Au XXe siècle». (Radioplanes).

- Blanqui :« L'Eternité par les astres ». (La nature se répète. La Terre est multipliée dans le temps et l'espace des millions d'exemplaires).

- Anglais. George Griffith : « Histoires d'autres mondes ».(Force antigravitationnelle).

- Astor : « Un voyage en d'autres mondes » (Ici.)

- Edgar Poe, auteur d' « Eurêka » : Poème cosmogonique. (Origine et fin des mondes. Dieu). « Hans Pfaal ». (Gaz plus léger que l'hydrogène et atmos­phère très étendue).

- H.G Wells : « La guerre des Mondes ». (Canon géant des Martiens),« Les premiers hommes dans la Lune ».(Cavorite).« L'œuf de cristal ». (Communication entre deux cristaux semblables et intervision.

- Roy Norton : « Les flottes évanouies ». (Cavorite).

- Mortimer Collins : « Le Roi » . (Incarnation).

- Du Maurier : « La Martienne ». (Incarnation).

Bibliographie de l'auteur 


- « Les Allemands sur Vénus » de André Mas. Edition de la revue des indépendants. Vers 1910. Réédition éditions Apex, 2004,tirage limité à 250 exemplaires.

- « Dyrmea, monde de vierges » de André Mas. Editions Sansot R. Chiberre, 1923. Réédition Apex, 2004 tirage limité à 250 exemplaires.

- « Sous leur double soleil des dryméennes chantent » de André Mas.Librairie Attinger, Editions La Pensée Latine, 1922

 

Il est assez curieux que cet auteur n'apparaisse pas sur le rayon SF de Delmas et Julian. Mais il faut avouer que ces ouvrages sont extrêmement rares, et trouver l'ensemble de son oeuvre relève du miracle. Fort heureusement deux de ses textes majeurs furent réédités avec cependant un petit bémol : les tirages atteignent maintenant des prix prohibitifs sur le marché et sont presque aussi chers que les originaux !

 

Voyages à Vénus Bibliographie sélective.


- « Voyage à Vénus » de Achille Eyraud Michel Lévy Frères éditeur.1865.

- « Voyage sur la terre d'un habitant de Vénus », par Jules Rouquette. Montpellier : imprimerie de Grollier et fils, 1880

- « Les terriens dans Vénus, vers les mondes stellaires » de Sylvain Deglantine. Editions Flammarion 1907. Il existe également une couverture illustrée du même ouvrage.

- « Les Allemands sur Vénus » Edition de la revue des indépendants.

- « Réve à Vénus, anticipation sociale » de Denis Parazols. Chez L'auteur. Imprimé à Marseille 1935. Illustré par Llano,Florez et Ixigrec

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