Après avoir rencontré de bien curieux « Freaks » et une singulière machine dans le premier tome, , la confrérie des hommes griffus et le fantôme vengeur d'un chevalier dans le second, un abominable tueur à la hache et subir les attaque psychiques de monstrueuses créatures en essayant de ne pas défaillir sous la menace de plantes pour le moins redoutables ( avec une Mrs Crown en guest star) nous voici de nouveau plongé dans ce tome tome 4, attendu avec impatience, au cœur de toute la verve Dicksonienne de l'un des plus talentueux biographe du célèbre « Sherlock Hommes Américain » : Brice Travel.

Une fois de plus dans ce quatrième tome, l'imagination est au pouvoir et lorsque Harry Dickson se lance à la poursuite du « Polichinelle d'argile » ( allusion non dissimulée à la dernière aventure du détective « Le Polichinelle d'acier » fascicule N° 179 qui ne paru jamais et pour lequel Jean Ray ne rédigea que le premier chapitre.Il le fut par Gérard Dole en 1984 et édité à tirage confidentiel), créature diabolique trouvant sa genèse dans une argile maudite de l'Australie, ou de celle de la mort elle même qui l'espace de quelques jours fut emprisonnée dans les mailles d'un puissant maléfice Hindou, ce qui aura un effet non négligeable sur la mortalité mondiale, tout est fait pour nous plonger dans l'ambiance si caractéristique et ô combien savoureuse de celle du maître Gantois : Figures atypiques, bandits peu scrupuleux, personnages falots et d'autres haut en couleurs, ruelles sordides et vieilles malédictions, tout cela baigné dans une ambiance « So British » avec tout le flegme et la décontraction que nous connaissons à nos amis Anglais. Diable , Emprisonner la mort et lui servir du Earl Grey et des Muffins pour lui faire ronger son frein, il fallait oser !

Deux aventures qui baignent dans un fantastique pur jus, marque incontestée de l'auteur, et qui plonge notre célèbre limier à la poursuite des plus sombres créatures qu'il ait eu à combattre. Tout y est, rien ne manque et les amateurs ne pourront être que comblé à la découverte de ces deux courts romans qui viennent ainsi compléter sa passionnante biographie. Certes, il en reprend les codes et les ficelles, mais avec sa touche personnelle, son humour badin et ce petit plus qui enchante et enrichi à chaque lecture notre précieux lexique des mots et des expressions rares appartenant à un autre siècle, une autre dimension.....

«  La nuit avait répandu son encre sur le quartier. Melée au brouillard, percée par les halos des réverbères, elle mettait de la fantasmagorie sur la moindre maisonnette, muait les murs des usines en une inquiétante paroi qui paraissait délimiter un monde auquel il valait mieux ne pas avoir accès, faisait ressembler la plus insignifiante boutique encore éclairée à un havre n'ayant pas sa place ici. L'heure n'étant pas si tardive, des passants erraient çà et là, tous la mine maussade, comme si, l'existence, désormais privée de terme, avait perdu son sel, Harrow School, la grande école où avaient étudié Shéridan, lord Byron et bien d'autres hommes éminents, prenait des airs de paquebot égaré dans une mer d'écume souillée »

Ouvrir un de ces quatre volumes de « Les dossiers secrets de Harry Dickson » et en lire une des huit aventures, c'est s'assurer à tout les coups, un voyage dans le temps, un retour aux sources, faire le plein de ces histoires au charme surannée qui, loin d’arracher une larme de tendresse aux nostalgiques que nous sommes,parvient bien au contraire à nous montrer toute la vivacité d'une genre qui n'est pas encore prêt à rendre l’âme. Car chers amis , en dépit de l'accroche abominable se trouvant sur la magnifique couverture de Christophe Alves « Harry Dickson is dead », je crois que bien au contraire, tant que des auteurs de la carrure de Brice Tarvel ou de Robert Darvel existeront , les aventures de cet incroyable détective des ténèbres, seront loin de se terminer, bien au contraire elles ne pourront que se bonifier !

Voilà pourquoi , depuis que j'ai découvert l’œuvre de Brice sur la coque rouillée du « Fulmar » dans les années 80 à naviguer sur les eux tumultueuses du fantastique, à découvrir les aventures de Max Corbelin et de Kevin Rocamir, deux autres détectives des ténèbres, à me rassasier avec les trépidantes enquêtes de Brice Flandre, un autre précurseur du genre et publié dans la revue « L'impossible », je suis resté un fidèle lecteur de cet auteur Rémois dont je suis à présent immensément fier de faire partie de son cercle d'amis. Jamais son écriture ne ma déçue, il y a en lui cette chose rare, ce terreau fertile de l'imaginaire nourri de décennies à dévorer les classiques de la littérature de l'imaginaire et qu'il nous restitue de fort belle manière au travers d'une œuvre abondante, originale et totalement distrayante.Un pur concentré de bonheur !

Je voudrais conclure enfin pour saluer l'auteur, Christophe Alvès, des magnifiques couvertures et plus particulièrement celle de ce quatrième volume qui devrait, je n'en doute pas un seul instant, marquer les plus fidèles amateurs du détective.Il est à noter sa toute récente collaboration avec Brice pour un premier volume en bande dessinée de Harry Dickson « La maison borgne »Grand West Éditions , collection dirigée par François Corteggiani. Un gage de qualité et croyez moi les amis, un volume qui vaut le détour tant j'y retrouve l'esprit originel.

Bibliographie Malpertuis :

 - « Les dossiers secrets de Harry Dickson tome 1 » : Éditions Malpertuis collection « Absinthes, éthers,opiums » N° 7. 2009 . Préface de Richard D.Nolane « «Harry Dickson, quand tu nous tiens.... ».Deux textes : « La main maléfique » et « L'héritage de Cagliostro ».

- « Les dossiers secrets de Harry Dickson tome 2 » : Éditions Malpertuis collection « Absinthes, éthers,opiums » N°11. 2010. Deux textes : « La confrérie des hommes griffus » et « La maison du pluvier ».

- « Les dossiers secrets de Harry Dickson tome 3 » : Éditions Malpertuis collection « Absinthes, éthers,opiums » N° 20. 2012. Préface de Jean-Luc Boutel « Brice Tarvel au cœur des ténébres ». Deux textes : « Le gouffre des ombres » et « Le jardin de la mandragore ».

- « Les dossiers secrets de Harry Dickson tome 4 » : Éditions Malpertuis collection « Absinthes, éthers,opiums » N° 31. 2014 ; Deux textes : « Le polichinelle d'argile » et « La chambre effroyable »