Pour reprendre un phrase célèbre de Dante dans sa divine comédie « Vous qui entrez ici laissez toute espérance » à la lecture du dernier roman de l'ami Nicolas Le
Breton, je dirai plutôt « vous qui entrez ici laissez toute logique », un comble lorsqu'il s'agit d'un roman mettant en scène le plus fameux des détectives, et même si le chemin de l'enfer
est pavé de bonnes intentions, celui qu'il devra emprunter risque fort de se transformer en cauchemar !
Plus qu'un roman halluciné , ce texte est un véritable tour de force, une plongée dans les abîmes insondables de l'enfer, territoire certes où beaucoup d'auteurs ce sont aventurés, mais où bien peu
ne tombèrent pas dans les clichés habituels avec son lot d'images classiques pour ne pas dire éculé : attention dans ce « Sherlock Holmes aux enfers » vous risquez de vous brûler les
doigts !
Nous avions déjà goûté avec délectation de sa rythmique littéraire avec sa superbe saga « Pax Germanica » , flânerie sur les chemins de la Savanture en proposant à nos gourmands appétits
une saga rétro futuriste riche en rebondissements, inventive et Ô combien délectable avec un réel sens narratif et de ce talent, pas si évident que cela à maîtriser, celui de suivre les traces de nos
illustres pionniers qui, au temps, jadis, essayèrent d'imaginer ce que serait notre futur. Cet homme est celui de toutes les audaces et en s'attaquant à l'une des icônes de la littérature policière,
le défi s’avérait, en regard de plusieurs décennies d'imitateur du romancier anglais, assez difficile à relever. Je dois avouer mon ignorance dans ce domaine bien précis et si je connais quelques
aventures du privé du 221B de Baker street, je n'ai pas la prétention d'en appréhender toute la complexe structure. Pourtant, j'ai dévoré comme une âme damné, ce court roman aux relents de parcours
initiatique et me suis émerveillé de sa richesse tant sur le plan de l'intrigue que pour le « malin » plaisir que l'auteur a dû prendre à nous peindre les tableaux de ces infernales
entrailles aux relents d'un Jérôme Bosch des temps modernes. Car voyez-vous, on assassine dans l'antre de Satan, tout cela pour un fruit défendu aux pouvoirs convoités et qui ne laisse pas
indifférent le boss du royaume du mal. Celui-ci, en voulant affermir son autorité, entend bien remettre un semblant d'ordre dans un royaume pourtant bien chaotique. Accompagné, d'un diabolique
acolyte et de son sulfureux serviteur, son enquête ne serait pas possible sans l'assistance de son précieux ami Watson . Si celui-ci est toujours bien vivant, qu'à cela ne tienne, on va aller le
quérir quitte à le faire passer de vie à trépas histoire de lui forcer un peu la main ! Le duo de légende va ainsi se reformer, et pas de la façon conventionnelle à laquelle s'attendrait les
amateurs du genre.......mais chut !ne dévoilons pas tous les ressorts de l'intrigue.
Ce groupe hétéroclite va ainsi traverser les diaboliques territoires d'un monde qui laisse le lecteur complètement abasourdi tellement l'auteur s’emploie à nous le décrire d'une façon non seulement
fort originale, mais avec l'érudition d'un homme qui s'est employé à décortiquer l'arbre généalogique de l'enfer afin de nous en livrer les figures les plus connues, les plus malfaisantes voire
malicieuses.
Car voyez vous, le territoire du malin est aussi et surtout celui de la tromperie, de la duplicité et de la manigance et n'allez pas croire que les démons font preuve entre eux d'un certain code de
la bienséance infernale, dans cet « ici-bas », pas de quartier, chacun pour soi !
Bien entendu, le lecteur averti retrouve dans le héros de Conan Doyle quelques traits qui en firent sa réputation, mais loin d'un personnage conventionnel, il nous en décortique l’âme flegmatique, en
apparence, pour une quête qui s’avère bien plus complexe qu'il n'y paraît. Chacun y trouvera son compte, mais je vous conseille fortement de vous munir du dictionnaire de Jacques Collin de Plancy et,
l'ouvrage calé sous le bras, foncer tête baissée sur les traces sulfurées du détective et se préparer aux rencontres les plus improbables, affronter des situations que même les plus acharnés
défenseurs des détectives de l'occulte, n'auraient imaginé.
La rencontre finale entre mythe et réalité trouvera son point d'orgue dans une confrontation des plus inattendue, déstabilisant quelque peu notre sens de la logique. Notre réalité se fissure, rêve et
réalité ne font qu'un, nous sommes alors prisonniers d'une spirale infernale qui peut-être jamais ne nous relâchera. On arrive presque à se poser la question si le lecteur ne s'est pas aventuré par
mégarde dans les délires labyrinthiques de ce détective de génie encore sous les effets hallucinatoires de la cocaïne. Nul doute que dès l'ouverture de ce livre, le lecteur pénètre dans un cauchemar
d'un baroque puissant tout en conservant un ton goguenard qui en fait une œuvre originale, certes déconcertante pour le lecteur dans les toutes premières pages, mais qui, une fois le premier souffle
brûlant et fétide passé, le conduira sur d'étranges chemins que bien peu d'auteurs avaient emprunté avec autant de talent.Bravo cher Nicolas, voilà un roman bien surprenant, un tour de force que seul
un homme doué d'un esprit aussi génial que démoniaque pouvait maîtriser de bout en bout, un voyage dans l’irrationnel couleur noir, couleur chair et dont on ne sort pas complètement
indifférent : n'existe t-il pas plus grand plaisir que de satisfaire le lecteur pourtant depuis quelque temps bien rodé à l'originalité ?
Si l'on rajoute à cela le bel écrin du tirage de luxe proposé par les Moutons Électriques magnifiquement orné de la diabolique couverture de Melchior Ascaride, nul doute que vous aurez toutes les
raisons de ranger fièrement cet ouvrage sur les rayonnages de votre bibliothèque déjà riche des nombreux volumes de cet éditeur à présent incontournable et respecté par tous les amateurs des
littératures de l'imaginaire.
« Sherlock Holmes aux enfers » de Nicolas le Breton, Éditions « Les moutons électriques » Octobre 2017, Il existe deux éditions de cet ouvrage :
- Un tirage cartonné toilé sous jaquette limité à 30 exemplaires, illustré par Melchior Ascaride
- Un tirage simple broché souple sous couverture différente par Melchior Ascaride
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