Mais qui est le Nyctalope ?
C'est au cours d'une de ses aventures, malheureusement jamais rééditée que nous allons apprendre l'origine de ses particularités : Dans ce roman, Léo Saint-Clair poursuit l'infâme Sadi Khan qui a dérobé les plans d'une invention du père du Nyctalope. Cette merveilleuse technique du nom de « Radian Z » est révolutionnaire. Il s'agit d'un capto-projecteur d'ondes électromagnétiques, capable d'attirer et, pour ainsi dire, d'emmagasiner les ondes de la T.S.F, de les libérer ensuite, authentiques ou falsifiées. Résultat : maîtrise absolue de toutes les communications par T.S.F. du monde entier, par un contrôle permanent pouvant s'aggraver de censure, de transformation, de retardement et même de suppression. Après avoir blessé l'infortuné savant, Léo St Clair se lance sur les traces du brigand avec l'aide de quelques amis.
C'est au cour d'un attentat fomenté par un groupe de Bolchevique qu'il sera blessé à la tête .Lors de sa convalescence pensant qu'il allait être aveugle,c'est le Docteur de Villiers-Pagan qui va découvrir alors sa formidable faculté. C'est ce même chirurgien qui à la fin de l'aventure, va opérer le Nyctalope d'une complexe opération du cœur avoir reçu une lame fatale dans le précieux organe. L'opération est un succès, ainsi notre héros sera la première créature vivante à recevoir un coeur artificiel, organe mécanique lui conférant une durée de vie bien supérieure au commun des mortels Un personnage qui plus est doublé d'un athlète confirmé adepte des arts martiaux, fin tireur, maîtrise plusieurs langues et dialectes, est capable de piloter tous les engins existants sur terre dans les airs sur, sous la mer, expert en sciences occultes il possède également quelques dons pour l'hypnotisme. En somme, le prototype idéal d'une façon de « surhomme ».
Des caractéristiques qui ne seront pas forcément exploitées dans toutes les aventures de ce célèbre personnage, certains textes de Jean de la Hire étant souvent un peu poussif préférant se perdre dans ces histoires populaires au style caractéristique abandonnant un sujet prometteur au profit d'une trame souvent insipide. Mais en regard de la somme assez monstrueuse de sa production, il était probable que l'intrigue et le rythme de certains de ses romans allaient en pâtir, même s'il reste dans quelques volumes des idées assez intéressantes.
Ce super-héros à la Française fut repris avec brio et intelligence dans la série de Lehmann et Gess « La brigade Chimérique ». Super héros au service d'une France qui doit lutter contre des menaces extérieures provenant de tout ce que la littérature du « merveilleux scientifique » nous a proposée à une époque où le terme de Science Fiction n'avait pas encore franchi nos frontières. En ranimant toute cette zone d'ombre de notre littérature populaire, les auteurs sont parvenus à réhabiliter un genre non seulement tombé en désuétude sous les attaques imbéciles et ignorantes d'une critique mal avisée, mais complètement oubliée et jugée obsolète. Pourtant, elle est le témoin de la vivacité de l'imaginaire de toute une époque et de la réflexion de nombreux auteurs face aux problématiques que pouvaient poser une science triomphante et de ses conséquences sur le devenir de notre humanité.
Fort heureusement, grâce au travail de réhabilitation acharné de ces auteurs, un nouveau public redécouvre toute cette littérature oubliée et la parution de « L'homme truqué », merveilleuse adaptation d'un chef -d’œuvre de Maurice Renard et la prochaine sortie d'un album consacré au Nyctalope, nous prouvent toute la vitalité de certains passionnés à rouvrir cette boite de Pandore qui n'en finit pas de nous émerveiller Avec cette adaptation film du « Nyctalope » preuve en est que le personnage est loin de disparaître et qu'il est encore capable de susciter bien des adaptations.
La tache n'est pas facile, car aborder de manière aussi brusque un personnage bien plus complexe qu'il n'y paraît, risquait de rebuter un public vierge de tout repaires. Le réalisateur a donc choisi de le placer dans un contexte particulier, moteur essentiel de tout roman d'action, en l'opposant à deux méchants aux intentions peu recommandables. L'impression qui se dégage de ce court-métrage est l'intention évidente de placer le spectateur dans le vif du sujet en engageant directement ses protagonistes dans une situation où tout amateur du genre aime se retrouver : la baston !
Je pense personnellement que c'est pénaliser un peu toute l'atmosphère d'une époque où poursuites dans des endroits sordides et évolution des personnages dans des lieux insolites, faisaient tout le charme de ces histoires. Sans nul doute, ce court-métrage est extrêmement bien réalisé et bien filmé, mais à mon goût un peu trop statique malgré un combat qui occupe toute la durée de la bande. Peut-être aurai-je aimé une petite partie de course poursuite dans des zones désaffectées, repaire de toute une population de paria et de bannis de la société ? Paradoxalement ,il manque juste un peu de dynamisme dans le traitement de l'action. Le deuxième point négatif est l'utilisation lors du premier affrontement de techniques martiales que l'on retrouve de nos jours dans tous les films d'action. Cela peut se justifier par le traitement plus « moderne » de l'univers de ce super-héros, pourtant lorsque l'on arrive à ce passage extrêmement bien venu de l'utilisation de la canne et de la masse, quel plaisir, quelle jubilation.... Il manque juste un peu de force brute, sans artifice, plus de coups de poing de sang et de fureur !
Mais arrêtons la partie « négative » ou du moins, la perception qui est la mienne pour en arriver à l'aspect plus que positif. On retrouve effectivement ici, plus de références à « La brigade chimérique » qu'à l'univers de Jean de la Hire et ce qui n'est pas pour me déplaire. La façon dont le personnage est contacté, filmé de façon épileptique avec la mise en évidence de son « matériel » de super héros,nous place déjà dans une certaine ambiance et le fait de ne pas voir son visage d'entrée de jeu très pertinent. Même si je n'ai pas aimé toute la façon dont se déroule le combat, l'ensemble fut filmé avec brio et réussir à rendre la totalité des scènes parfaitement visibles et cohérentes dans un espace aussi clos est la preuve d'une belle maîtrise de la caméra : certains films de réalisateurs plus connus pourraient en prendre de la graine ! La photo et les couleurs sont parfaitement appropriées, restituant bien une certaine atmosphère « belle époque », les contrastes sont parfait, le jeux d'ombre et de lumière superbe.Le choix du personnage principal, sa stature, son flegme apparent est également intéressant, physiquement à l'opposé du « Nyctalope » de la brigade chimérique. L'utilisation de son « pouvoir », totalement inédit, par l'intermédiaire de sa montre est également inventif et de nous le dévoiler sous deux angles différents, est très habile et ingénieux : une bien belle idée scénaristique !
Il fallait une certaine audace et une grande admiration de la littérature populaire pour porter ainsi à l'écran un personnage aussi « controversé » ( il y a pas mal de détracteur chez les amateurs) et se le réapproprier,mais je reste persuadé et nous avons la preuve ici par l'image, qu'il possède un potentiel incroyable et qu'il lui reste de beaux jours à vivre.En attendant l'adaptation BD qui à mon avis, suite à l'admirable homme chimérique ( bourré de références), ne pourra être que passionnant, voici le travail d'un réalisateur méticuleux et plein de ce potentiel qui laisse présager d'autres hommages à un univers qui nous est cher, que l'on croyait oublié de toutes et de tous, mais qui revient avec toute la vitalité que peut lui insuffler une toute nouvelle génération bourré de talent.
Un grand merci pour ce court-métrage, j'ai une chance immense d'avoir bénéficié de ce visionnage en avant première, et un grand bravo à toute l'équipe, je n'ose même pas imaginer l'énergie qu'il faut déployer pour réaliser un tel court métrage. Je ne suis pas un spécialiste du cinéma au sens technique du terme et malgré certains points « négatifs », plus une réaction spontanée de mon ressenti dans l'instant, j'ai passé un excellent moment.
Qui m'aurait dit qu'un jour, il me serait possible de voir le « Nyctalope » en chair et en os ?
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