Dans cette vaste fresque
rétro-futuriste ( comme disent les jeunes) qu'est « L'histoire du système solaire » , l'éditeur du Carnoplaste, le Martien en chef Robert Darvel, a pour ambition de
revisiter dans un style quelque peu « vieillot », différentes aventures ayant pour héroïnes les différentes planètes qui le compose. Si le contrat, comme je le disais pour « Soviet sur
Saturne » ( voir mon dernier coup de coeur sur cette même page) est, on ne peut plus rempli, avec « Pluie de plomb sur Pluton » il va parvenir sans nul doute
au faîte de sa gloire.
Difficile de passer après l'excellent article de notre amie Christine Luce dans « L'amicale des amateurs de nids à poussière », mais il me fallait tout de même rajouter mon
petit grain de sel et exprimer toute l'admiration éprouvée pour cette aventure hors de l'espace et du temps et qui ne fait que confirmer que l'ami Brice à défaut d’être une planète, est une véritable
météorite abritant une base secrète d'aliens belliqueux, capables de nous balancer de temps à autre de véritables ovnis littéraires.
Envoyé de la terre pour une mission d'exploration, un étrange appareil sous l'apparence d'un train de l'espace va s'échouer sur la planète Pluton. Telle une chenille mécanique, elle demeure le
symbole d'un retour possible sur terre, mais faute de carburant, le voyage de retour reste impossible. Les survivants établissent alors une colonie hors norme, qui va tenter bon gré mal gré de
s'adapter aux conditions extrêmes qui règnent sur cette surface gelée et fraterniser d'une manière assez particulière avec les habitants du cru. Car en effet chers lecteurs, pluton renferme une forme
humanoïde aux habitudes assez peu orthodoxes ! Il ne reste plus qu'à trouver un moyen de synthétiser un nouveau carburant, chose que va mettre en œuvre le scientifique de l'expédition en utilisant
une matière première assez inhabituelle ( que je vous laisse découvrir). Mais comme un sonnette d'alarme tiré pour signaler l'arrivée de quelque chose de plus « divin » , l'histoire de Pluton va
s'inscrire de manière brutale sur le plomb qui ne cesse de dégringoler de l'un de ses satellites. Un autre rescapé du naufrage ayant lui trouvé refuge sur cette minuscule terre d'asile, semble avoir
découvert le moyen de le fabriquer à outrance, et de manifester sa colère divine en arrosant d'une pluie métallique ses infortunés compatriotes, donc titre. Élevé au rang de divinité il sera à la
source d'une nouvelle religion dont les représentants, les Plombilatres, n'auront de cesse à persécuter les malheureux infidèles. Pourtant, une élue, Gargousse, pétomane à ses heures, va peut-être
changer la mise en mettant au monde un envoyé divin, du moins sur le papier ! Le nouveau Jésus s'appelle Chumbo, il est sale comme un pou, vilain comme une teigne et picole à longueur de journée des
biberons de piquette. Rien ne va plus sur la colonie : que se passe-t-il au fin fond de la caverne qui abrite une étrange faune exotique.... à quoi servent ses mystérieux tubes de plomb en provenance
du satellite hérissant la surface du sol d'un chaos métallique ? La colonie va-t-elle survivre à la révolte des autochtones qui dans une frénésie meurtrière décident de reprendre leur destin en main
? Le destin des deux amoureux va t-il se sceller définitivement sous la mitraille mitraille envoyée de ce mystérieux satellitte?
Autant de questions qui trouveront des réponses à la lecture de ce fascicule jouissif et explosif !
La lecture de ce modeste résumé ne vous donne qu'un faible aperçu de toute la frénésie verbale qui habite un esprit à l’apparence si calme et qui en fait referme une véritable fureur créatrice qui ne
cesse d’enthousiasmer le Savanturier en mal de nouveaux territoires à explorer. Car amis lecteurs, vous allez en avoir pour vos 7,50 euros d’investissement et si la magnifique couverture d'Emile Fitz
est en soi un motif suffisant pour une telle dépense ( un artiste d'une grande classe toujours aussi inspiré, on dirait du Hannes Bok), attendez d'en lire le contenu pour vous joindre à la clique des
Plombilâtres, et de vénérer comme il se doit cette divinité Carnoplastique qui nous bombarde, non pas de plomb sonnant et trébuchant, mais d'un flot d'idées extravagantes et décalées. Il faut dire
que ce virtuose de la galéjade romanesque pratique son art depuis de nombreuses années et qu'il est passé maître dans cet exercice d'une extrême difficulté : divertir le lecteur !
On retrouve dans cette truculente aventure le Brice, le même souffle que son admirable diptyque de « L'or et la toise », analysé sur les pages de ce blog et déjà une méga-claque littéraire. Il réinvente pour l'occasion, le roman d'exploration spatiale en lui insufflant cette note humoristique, cette façon inégalée de créer un monde original avec ses propres codes, son propre vocabulaire. Toute sa force est là, il ne se copie pas, il se réinvente et lorsque nous nous retrouvons projetés sur ce monde hostile où les humains échoués, tentent de survivre, le lecteur retrouve alors l'univers de l'auteur, poisseux, gluant, jouant avec les codes de l'anticipation ancienne avec son style inimitable et parsemé d'un humour où le grotesque ne tombe jamais dans le ridicule.
J'aime son sens de la dérision où il pousse les sentiments humains jusque dans leurs derniers retranchements, car finalement ici ou là-bas l'homme se trouvera confronté à ses instincts les plus vils, à commettre les actions les plus discutables : après tout, il faut bien survivre ! En prenant ainsi à contre-pied le sens du divin et de toute la clique des illuminés qui tentent de nous convaincre d'une telle nécessité, il nous transpose dans ce microcosme d'outre espace pour nous affirmer de toute la stupidité en de vaines croyances. L'homme est une mauvaise herbe qui tente de pousser où bon lui semble, en essayant d'instaurer ses propres codes et malgré les quelques lueurs d'espoir qui brillent au fond de certaines pupilles, de l'amour, cet étrange et évanescent sentiment qui anime ces créatures fragiles d'apparence si trompeuses, rien ni personne ne pourra stopper l'immense gâchis de ses actes. Avec un sens de la dérision qui lui est propre, Brice nous livre alors une histoire savoureuse et cocasse, drôle et tragique et le souvenir d'une nouvelle d'Edmond Hamilton au titre évocateur de « Comment est-ce là-haut » vient de resurgir dans ma mémoire et à la lecture de cette « Pluie de plomb sur Pluton » je ne pourrais que réaffirmer : « Exactement comme ici, la tragédie humaine n'a pas de frontières !
Finalement, la nature va reprendre ses droits et dans un final apocalyptique où la désolation va recouvrir ce monde de glace et de plomb, dans la lueur spectrale d'un futur incertain, les rares survivants de cette tragédie cosmique vont essayer de faire ce qu'ils savent le mieux : survivre !
C'est désespérément drôle et poignant, décalé et divertissant, avec comme à son habitude un petit clin d'oeil à l'un de nos amis Savanturiers: du Brice Travel quoi!
Certainement, un gros coup de cœur Carnoplastique, mais la collection est d'une telle diversité et surtout d'une telle originalité que l'amateur de curiosités n'a que l’embarras du choix, et de taper au hasard selon son humeur et sa fantaisie, nul doute que chaque pioche, sera la bonne : Foi de Savanturier !
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