Lorsqu'en 1935, Régis Messac créa la toute première collection de science-fiction d’expression française, il était loin de se douter de l'impact que cela produirait bien des décennies plus tard. S'il est clair que le genre, aux contours partiellement opaques de part sa marginalisation, fut théorisé par l'un de ses plus grands représentants de l’époque, Maurice Renard, il ne fut pas l'objet des soins attentifs de certains spécialistes qui pourtant ouvrirent tout grand leurs cœurs et leurs esprits à cette littérature en provenance d'outre Atlantique car la jugeant novatrice, plus adulte et donc, plus digne d'intérêt. Fort heureusement, nous tirons leçon de nos erreurs et grâce aux efforts constants d'une poignée de passionnés et d'érudits, toute cette période laissée dans les recoins sombres et poussiéreux des bibliothèques, connaît actuellement une renaissance méritée. Le but n'étant pas actuellement de disserter autour de la signification exacte de « merveilleux scientifique » ou s'il faut lui préférer celui de « roman scientifique » ou « roman à hypothèse », mais plutôt d'en cartographier l'immense potentiel et, d'un genre que l'on jugeait anecdotique, isolé et sans aucune ossature, de le reconnaître comme un courant littéraire à part entière ayant impacté de façon bien souvent inconsciente toute une génération de futurs écrivains. Depuis quelques années nous assistons à un véritable regain d’intérêt pour ces récits aux relents surannés et faisant l'objet d'un véritable culte,car on commence à discerner dans son tracé labyrinthique la trame d'une structure cohérente qui, à l'époque, par manque d'une véritable revue spécialisée et d'un public un peu plus ouvert d'esprit, témoignait pourtant d'une vitalité et d'une richesse que les plus perspicaces d'entre nous ont discernés depuis de nombreuses années. Et si toute cette mémoire du passé retrouvait une nouvelle jeunesse par l’intermédiaire d'une prise conscience du futur ? Si de jeunes auteurs et artistes parvenaient à reconstituer cet immense canevas conjectural, riche d'une multitude de héros, de génies du mal, d'inventions extraordinaires, de contrées inexplorées pour en faire une merveilleuse tapisserie qu'il nous serait possible d'admirer dans sa globalité et de pouvoir en saisir l'immense potentiel ?

Lorsque pour la première fois j'ai découvert « le bulletin des amateurs d'anticipation ancienne » que j'ai créé le tout premier blog consacré à cette littérature constatant de fait que nous étions toute une génération de passionnés, attentifs à son moindre frémissement, je me suis dit que quelque chose d'unique était entrain de se produire.Lorsque la série de « La brigade chimérique » est arrivée sur le marché, nul doute que ce fut le signe d'une nouvelle ère et que le monde de la science-fiction française ne serait plus comme avant. Elle venait en effet de condenser, l'espace de six volumes, des décennies de cet imaginaire relégué au rang des oubliettes et créer par le biais de cette collection, « les Hypermondes », au relent de revanche toute justifiée, un juste retour des choses. Nous sommes tous les enfants de Régis Messac et grâce à son immense sagacité , nous connaissons actuellement un age d'or du merveilleux scientifique, une renaissance d'un genre qui tel un bon vin vieilli en fût de chêne, à longuement mûri afin de nous livrer ce délicieux breuvage qu'une foule d' écrivains et de spécialistes nous verse avec tant de générosité. Si l'univers de « la brigade chimérique » forte de son Hyperscience, de la réhabilitation d'une foule de super héros , d'auteurs talentueux, de « ces mondes inouïs, ces hypermondes, et leur flore et leur faune : les hyperêtres.... » , fut un déjà véritable électrochoc en soi, elle permit en outre l'apparition d'un univers à part entière, avec son propre jeux au titre éponyme. Un monde possédant sa propre histoire, riche d'une multitude de références à cet imaginaire ancien éparpillé dans ces milliers d'ouvrages, de revues, publications et autres magazines. Et puis ce fut l'embrasement et outre l’expansion toute française de cet hybride qu'est le Steampunk avec son esthétique rétro-futuriste proche de notre proto science-fiction. Vinrent ensuite « Les compagnons de l'ombre » se taillant la part du lion et faisant fonction de resurectionniste, véritable catalogue des figures marquantes de tout notre patrimoine culturel, l'anthologie rétro- fictions aux éditions Imajn'ère et surtout la série « Dimension merveilleux scientifique » proposée par Rivière blanche, forte de deux copieux volumes et dont nous attendons avec impatience le troisième. Comme vous pouvez vous en douter, c'est du numéro deux dont je vais ici vous entretenir et comme ma participation y fut modeste ( choix des illustrations intérieures) il me sera plus facile de vous en parler de manière plus objective…. Quoique !
Si le tome 1 avait comblé nos attentes en la matière, je dois avouer que ce numéro deux m'a apporté encore plus de satisfactions, car plus aboutis tant sur le fond que sur la forme. Jean-Guillaume Lanuque a vraiment réalisé un travail remarquable, non seulement sur le choix des nouvelles, mais également sur tout ce qui concerne le matériel critique et c'est d'ailleurs sur celui-là que je vais commencer. L'anthologiste a eu l'excellente idée de demander à Serge Lehman d'ouvrir les festivités avec une instructive et passionnante préface
« L'étrange cas du roman scientifique ». Il s'agit d'un texte qu'il avait rédigé il y a plusieurs années et gardé précieusement au fond d'un tiroir. Outre la pertinence et l’érudition avec laquelle elle fut écrite, cette étude nous propose une analyse toute nouvelle sur le merveilleux scientifique et de l'impact qu'il eut sur les générations futures. Il établit de nombreuses connections entre le passé et le futur de notre science-fiction en trouvant des liens tant sur le plan de la littérature que sur le plan artistique et va chercher,en véritable archéologue de l'imaginaire, les traces indélébiles que tous ces auteurs de l'age d'or du merveilleux scientifique ont laissé sur une multitude d'auteurs contemporains. En rendant à césar ce qui lui appartient, en rafraîchissant notre mémoire sur les origines entre autre de l'astronautique, il nous révèle qu'il ne peut y avoir de fumée sans feux et que notre devoir de mémoire est bel et bien présent, il nous suffit de savoir chercher là où il faut , et comme il le dit si bien en conclusion :
« Il n'a, en somme (le roman scientifique ), jamais cessé de hanter la science-fiction française dont il constitue à la fois la strate et l'esthétique originelle......de genre, il s'est mué en influence spectrale. Son lent mouvement de transmigration au cours des soixante dernières années ressemble à un retour du refoulé, qui donne au succès actuel du steampunk une signification transparente. Il reste à rééditer une fois pour tous ses classiques et à écrire son histoire »

Après une très belle présentation de Jean-Guillaume, expliquant le pourquoi de ce nouveau volume et la façon dont il s'articule,vient ensuite l'article de Clément Hummel et son article « Le merveilleux scientifique de J.H.Rosny Aîné » et je voudrais saluer l'auteur sur sa clarté et sa pertinence. En nous présentant l'écrivain et son œuvre « conjecturale » il nous révèle certains aspect de cet homme à la curiosité immense et ce pourquoi il se détache de la production de Wells ou de Maurice Renard. Il pousse son analyse à fond et renforce les strates déjà mises en place par ses prédécesseurs ( Fabrice Mundzik s'il me fallait n'en citer qu'un) en révélant toute l'originalité et la clairvoyance de sa production. Avec Rosny,nous pénétrons dans ses romans et nouvelles, dans un univers où la peur de l’autre n’a pas sa place, il est cet écrivain d’une grande tolérance pour qui la différence n’est pas un problème, bien au contraire elle pourra se révéler un atout pour celui qui osera aller au-delà de ses préjugés. Il est sans contexte le fondateur d’un « merveilleux scientifique » d’une grande maturité, car son approche est tout à fait différente, un mélange d’humanisme doublé d’une approche xénobiologique qui font que ses romans sont à la fois uniques et indispensables pour celui qui voudrait comprendre les fermants d’une science-fiction moderne balbutiante. Son œuvre est déterminante dans le long processus de maturité de ce genre en France et il en est sans nul doute le principal artisan, celui qui va élaborer certaines hypothèses qui par la suite feront date sous forme romancée, dans l’approche et le contact de formes de vies humanoïdes ou non.
Un auteur dont on ne se lasse pas, qui nous apporte à chaque lecture une vision nouvelle de l’homme face à l’immense richesse des mystères qui nous entourent.
Car Rosny Ainé, bien plus que d'être un parfait anticipateur, s'évertuant à la simple tache de nous proposer un futur de l'humanité transformé par une science triomphante, s'interroge en outre de façon fort pertinente sur le destin des hommes et se questionne sur sa place exacte dans la chaîne de l'évolution. Pour Rosny, l'homme n'est pas une fin en soi, mais l'élément d'un grand tout qui participe à un gigantesque bouillonnement cosmique. L'espèce humaine ne représente qu'une étape vers une évolution où le plus fort, et le plus adapté prendront la place de l'autre. En cela, notre présence sur terre n'est que l'infime partie d'un cycle, une minuscule impulsion, modeste acteur de l'avènement d'une autre forme de vie supérieure ou plus adaptée. 
Rosny Ainé est l'écrivain des immenses possibilités de la science, mais pas une science aveugle, sournoise et obstinée, mais une science ouverte à ses incroyables développements, forte des hypothèses les plus audacieuses. En remettant en cause, le sacro-saint nombrilisme humain, il redéfinit notre place dans un gigantesque univers où nous ne représentons qu'une insignifiante partie de l'immense échiquier de la vie, où l'homme dans toute sa morgue et son arrogance n'est que le maillon de cette incroyable chaîne de la vie.
En outre en nous évoquant le rayonnement de Rosny ainé et de son œuvre littéraire, Clément insiste sur l'impact considérable que ses romans eurent sur les générations futures, lui qui ne fut connu pendant trop longtemps, que pour un seul et unique roman « La guerre du feu » .Bien plus qu'un auteur de romans préhistoriques, il fut tout simplement cet homme admirable ayant établi les bases de la science-fiction moderne en France.

 Plus on avance dans le matériel critique et plus les auteurs proposés deviennent rares par la place que leur ont accordés les spécialistes. Ainsi, Philippe Gontier dans son article « Octave Béliard auteur de science-fiction entre science et au-delà » présente un auteur bien connu des amateurs, mais qui pourtant ne fut pas l'objet des soins attentifs des spécialistes. Il faut être de la race des chanceux dont j'appartiens ,pour posséder le numéro 19 ( Décembre 1997) du bulletin des amateurs d'anticipation ancienne et d' avoir eu il y a quelques années déjà une approche de cet auteur original et audacieux.Déjà à l'époque, Philippe avait eu la bonne idée de nous en faire un portrait élogieux. Dans le présent article, il met en avant la singularité de cet écrivain hors norme qui contribua grandement à l'essor du merveilleux scientifique avec sa célèbre « tétralogie de la revue lecture pour tous », pour reprendre la formule du chroniqueur, de son désormais célèbre « Les petits hommes dans la pinède » sans oublier son recueil de nouvelles « Le décapité vivant  et autres histoires d'outre vie ».
Non seulement, on y découvre un auteur de talent, mais une de ses facettes que l'on ignorait, à savoir un passionné de spiritisme et de sciences occultes, passion qui ne le quittera pas jusqu'à la fin de sa vie. Outre une analyse détaillée de l'homme et de son œuvre, pas immense pour la quantité, mais exceptionnelle pour sa qualité, on y apprend ce petit détail qui de temps en temps remettent les choses à leur place en l’occurrence pour Octave Béliar qu'il fut le tout premier à évoquer la biosphérisation d'une planète en la dotant d'une atmosphère ( ce qui sera fait sur la lune pour sa « La journée d'un Parisien au XXIe siècle ») technique que l'on nommera plus tard « Terraforming ». Encore une invention qui fut pendant longtemps d'origine soi-disant anglo-saxonne ! Toute une œuvre parsemée d'éclairs de génie où la science est en équilibre constant avec un fantastique permanent chez un auteur d'une grande sensibilité, très proche de l'humain et qui aborda de nombreuses thématiques ( voyage dans le temps, homme modifié, vision du futur, fin de civilisation......) avec une grande clairvoyance et un sens de l'innovation. Encore un écrivain qu'il était urgent de mettre à l'honneur en lui redonnant la place qu'il mérite au rang des pères fondateurs du merveilleux scientifique.
Pour terminer ce balayage des auteurs classiques, et dont finalement, on ne parle qu'avec parcimonie, Jean-Guillaume Lanuque nous dresse le portrait d'une autre grand délaissé
« Théo Varlet ou les inquiétudes apocalyptiques d'une indéfectible progressiste ». À travers une œuvre riche de par sa thématique, nous prenons la pleine mesure d'une homme d'une extrême sensibilité, très à l'écoute des progrès scientifique de son époque et dont il serait temps de rééditer une bonne partie de ses œuvres malgré la tentative avorté dans les années 96 des éditions Encrage avec pourtant un fort beau volume 1 superbement illustré par Guillaume Sorel. Dans cette présentation d'une autre grand nom du merveilleux-scientifique, l'auteur nous dévoile également tout le potentiel de l'une de ces figures ignorées de notre patrimoine de l'imaginaire en détaillant chacune de ses œuvres avec les points forts, mais également les faiblesses de son champ d'investigation. Théo Varlet est incontestablement un maître du genre et je ne peux que vous encourager, comme le fait si bien Jean-Guillaume à (re)découvrir sa production, ne serait-ce que des titres comme « La grande panne » et sa suite « Aurore Lescure pilote d'astronef » et surtout de « La belle Valence » avec une histoire de voyage dans le temps cocasse et inventive, qu'il serait injuste aux lecteurs avertis d'ignorer. Un auteur ignoré, « boudé » ou tout simplement tombé dans les méandres de l'oubli et dont il faudrait également un jour prendre la pleine mesure !

La partie purement nouvelle est tout aussi prometteuse et Jean-Guillaume a bien joué le jeu en ne choisissant que des textes ayant un rapport avec le merveilleux-scientifique, et ce, « à la manière de » . Mais une fois encore, loin de copier leurs illustres prédécesseurs, chaque auteur, en se servant de personnages ayant une appartenance au panthéon de la Savanture, ont joué avec les codes du genre, en restant sur les traces de leurs ancêtres, tout en modernisant l'écriture et en allant plus loin que ce qu'ils auraient pu imaginer à l'époque. Ce magnifique patchwork donne alors naissance à des récits complètement échevelés, des personnages encore plus dément et lorsque ce n'est pas un doux parfum de nostalgie qui flotte entre les lignes, c'est un vibrant hommage qu'ils vont leur rendre. Ainsi, Alain Rozembaum déjà remarqué pour sa nouvelle atypique du volume 1 « Klotzmobile » et son hommage non dissimulé au « Dr Lerne » de Maurice Renard, revient-il ici pour mettre à l'honneur les nombreuses vies de Rosny Aîné  dans un « Les autres vies de Joseph-Henri » texte où le célèbre écrivain devra déployer toute sa palette d'aptitudes pour faire face à un terrible danger menaçant le monde. Oui cher lecteur, les Xipehuz sont de retour, plus invincibles que jamais et l’hypothèse avancée par l'auteur pour contrecarrer leurs abominables dessins, est à la hauteur de l'originalité de la théorie qu'il vient ici formuler. Si un jour, vous vous demandiez comment le père de la science-fiction moderne Européenne est arrivé à accumuler autant de savoir et maîtriser autant de disciplines, lisez ce texte original, vous comprendrez pourquoi. Malgré une fin prévisible je suis resté sous le charme.
« Advia » de Jeremy Sevet utilise comme toile de fond l'homme mécanique, l'automate, et plus particulièrement la nouvelle de Villiers de L'isle-Adam « L’Ève future » . Une bien étrange et curieuse nouvelle jouant sur le tableau de l'anticipation et du fantastique avec son ambiance toute particulière et la quête de son héros qui risque de trouver à ses dépens, les réponses à de nombreuses questions. S'articulant comme une nouvelle policière avec à la clef, la découverte d'un secret bien gardé, l'auteur nous entraîne dans un univers où l'occultisme occupe une place prépondérante avec son lot de sociétés secrètes et de croyance en la transmigration des âmes. Un texte bien mené, on se croirait dans une enquête d'un détective de l'occulte de la fin du XIX éme avec un final assez amusant et pour le moins conjectural !
«  Hypnose-Le testament du Dr Charcot » de Fauts Netschaiev est une bien étrange nouvelle, entre rêve et réalité, conscient et subconscient, une plongée dans un monde flouté par les pouvoirs de la suggestion et placé sous les bons auspices du Dr Charcot. Cette plongée dans la folie aux puissants relents d'une nouvelle de Maupassant bien connue des lecteurs, explore d'une manière fugace mais diablement efficace, une époque où les méandres d'une science balbutiante pouvait nous plonger dans les abîmes sans fond de la connaissance et de la folie, mais à présent, réveillez-vous, je le veux........
Patrice Verry de son côté, utilise la bonne vielle recette de l’exploration spatiale par l’intermédiaire d'un corps céleste devant frôler la terre et en y envoyant une équipe de scientifiques au moyen d'un dirigeable perfectionné.Leur mission :en explorer les moindres recoins ! Ainsi, le professeur Alcide Jolivet, accompagné de sa fille Ludivine et de Armand Nicholl dans
« Les enfants de Servadac » vont vivre une aventure extraordinaire sur un astéroïde qui va leur réserver bien des surprises à commencer par la rencontre d'une race extra-terrestre d'un genre assez spécial. Le titre de la nouvelle devrait vous mettre sur la voie et l'auteur, avec humour et talent, est parvenu à exploiter en hommage à Jules Verne une thématique dont il fut non seulement le précurseur, mais utilisé par la suite avec brio par Michel Epuy dans « Anthéa ou l'étrange planète ». Décidément, Patrice Very connaît bien ses classiques !
On ne pouvait pas attendre mieux, de la part de ce joyeux trublion des littératures de l’imaginaire qu'est Brice Tarvel, de le voir rédiger une nouvelle humoristique ,
« Impasse des cœurs perdus » qui, non contente de nous présenter Maurice Renard en protagoniste principal, se paye le luxe de nous dévoiler une face toute nouvelle de nos amis martiens sous l'aspect d'une......je vous laisse le découvrir par vous-même . Notre cher Maurice donc, se rend chez un célèbre professeur, inventeur du flux « F » permettant d'emprisonner nos proches voisins dans une cage spéciale. Mais cette découverte n'est pas au goût des visiteurs de l'espace et comptent bien mettre un terme aux agissements de cet illustre savant. C'est au cours d'une soirée mémorable que l'auteur de « Fantômes et fantoches » va s’apercevoir que la réalité dépasse la fiction lors d'un traquenard à la hauteur des affinités du professeur Flamberge pour le beau sexe . Sacré Brice, plus les années s'accumulent et plus ses histoires deviennent délirantes !

Thierry Boch, amateur des classiques du genre, nous propose également une revisite du roman de Louis Forest et ça tombe bien, il se trouve dans ma liste catégorie « Histoires singulières et originales » du merveilleux scientifique français que vous retrouverez dans le volume. Outre le retour du sinistre professeur Flax qui, comme dans l'histoire originale « Continue de voler des enfants à Paris » pour se livrer à de sinistres expériences, le héros de l'aventure, un certain Léo Saint-Clair accompagné d'une autre grand compagnon de l'ombre Paul Dumviller , Doum pour les intimes, découvre avec stupéfaction que le redoutable criminel possède de plus grandes ambitions. Entré en contact avec les habitants de la lune, son esprit surpuissant est parvenu à les domestiquer et construire grâce à leur complicité un engin spatial capable de voyager dans l'immense univers. Nous ne connaîtrons pas ses perfides intentions, nos deux justiciers parvenant à contrecarrer à temps ce génial criminel, mais l'auteur nous livrera un sympathique descriptifs des Sélénites qui, je ne sais pas pourquoi me font penser à une race de grands anciens, en modèle plus réduit, de notre cher H.P.Lovecraft. Finalement, le refuge souterrain abritant la fusée sera détruit, le professeur Flax éliminé ( enfin probablement, car les héros de l'ombre ne meurent jamais) et les enfants libérés. L'histoire va bon train, se laisse lire avec grand plaisir avec aucun temps mort, que du bonheur !

Arrive, ce qui est probablement mon texte préféré du volume, mais il me serait impossible d’être objectif en raison du gros coup de cœur que j’avais eu pour le dernier roman de l'auteur :« Feuillets de cuivre ». En commençant la nouvelle, je découvre avec plaisir qu'il s'agit d'une nouvelle aventure de son fameux personnage, l'inspecteur Ragon, homme singulier qui parvient à résoudre la majorité de ses affaires criminelles et/ou extraordinaires en se plongeant dans les grands classiques de la littérature. La nouvelle proposée ici, ne fera pas entorse à la règle puisqu'il va s'appuyer sur un écrivain, et non des moindres, puisqu’il s'agit de Guy de Maupassant. Une fois de plus l'auteur du « Horla » sera à l'honneur pour une étrange affaire : « Le parfum de la dame en gris » ( Carnet 1892). Avec ce doux relent d'une titre évoquant Gaston Leroux, l'auteur nous plonge dans une univers plein de mystères, habité par un étrange spectre qui de fantomatique devient de plus en plus précis pour finir par revêtir une forme extra-terrestre ou tout simplement extra-ordinaire. L'auteur est un méticuleux qui explore dans le moindre détail l'univers de l'écrivain dont il en décortique l’œuvre. Les liens s'accumulent, les supputations se confirment, les doutes se concrétisent, car Ragon est un méticuleux, un maniaque, un expert des mots et des phrases. Partagé entre une épouse qui se meurt, mais qu'il laisse bien trop souvent pour s'adonner à sa drogue littéraire, il ne trouvera d'apaisement que dans la clef de l'énigme, lorsqu'elle trouvera forme dans cette apparition qui hante l’œuvre de Maupassant. Un récit tout en finesse, d'une délicate écriture où se mêlent fiction et réalité et l'on se plaît à espérer à l'avenir, de découvrir encore quelques carnets inédits, car s'il est une chose frustrante, dans cette passion qui nous ronge et nous anime, c'est de prendre conscience que peut-être, c'est la dernière fois que nous aurons plaisir à suivre les aventures de l'un de ses héros de l'ombre qui plus que jamais méritent de figurer dans le panthéon des figures mythiques.

Terminons enfin avec ce qui me semble être la nouvelle la plus originale en terme d'imaginaire scientifique : « Mobilis in Mobili » de Michel Stéphan. Grand spécialiste des figures mythiques, puisque auteur de nombreux textes dans la série « Les compagnons de l'ombre » et co-auteur avec son épouse d'au moins trois suites à la célèbre série de « Mme Atomos » , nous le retrouvons donc dans cette histoire qui à mon avis est la représentation même de l'esprit Savanturier ( comme la majeure partie du volume de toute façon). Deux savants partent en exploration, en compagnie d'un chien au nom bizarre « Barjavel » et en 1913, époque où les pôles n'étaient qu'un contour assez flou sur la mappemonde, vont faire une découverte qui va bouleverser l'humanité. Celle-ci, Jules Verne et Camille Flammarion veulent l'annoncer au neveu de l'écrivain Nantais et répondant au nom prédestiné de « Philémon » .Mais ils craignent sa réaction, car , véritable homme de science, pragmatique et dont la vision du monde à quelque chose de figé et bien établie, risque de sombrer dans la folie à la vision de ce qui va lui être révélé. Pour ma part, j'ai gardé la tête froide, mais j'ai basculé dans un profond état de dépression à la lecture de ce final pour le moins étonnant. Franchement, il fallait oser, mais l'époque où se situe l'histoire pouvait être ouverte à bien des suppositions et pourquoi pas, placées sous l'ombre maléfique des rejetons de Lovecraft : finalement tout n'est qu'illusion et l'univers qu'une vaste plaisanterie tributaire du caprice des forces qui dépassent l'entendement. L'auteur nous dévoile une fois de plus son amour pour les classiques de l'imaginaire en réalisant un petit clin d’œil à une certaine bande dessinée, qui a probablement marqué sa jeunesse : je vous laisse découvrir laquelle !

Voilà donc un volume qui se termine en beauté, une anthologie dont le parfait équilibre entre appareil critique et nouvelles frôle la perfection et je voudrais une fois de plus féliciter toute les acteurs de ce tome 2 qui non seulement tient ses promesses jusqu'au bout, mais nous annonce un avenir radieux en ce qui concerne ce genre d'initiative. Une bien belle manière d'aller « aux confins du merveilleux scientifique » et d'en explorer la moindre petite trace. Bravo à Jean-Guillaume dont le travail acharné porte ses fruits , à Rivière Blanche d'oser ce genre de pari et finalement à l'illustrateur dont l’œuvre est bien en harmonie avec l'excellence du contenu.

Quelques illustrations de cette époque glorieuse accompagnent d'ailleurs le volume et on ne peut que s'en réjouir, une belle manière de rendre également hommage à tous ces artistes oubliés
Vivement le tome 3 !

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"Le mystére du château de Bréfailles" cliquez sur l'image pour lire la nouvelle
"La grande pluie" Pour lire l'article cliquez sur l'image
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"L'arbre mangeur d'homme" Cliquez sur l'image pour lire l'article
"Seul au monde ? " Cliquez sur l'image pour lire l'article.
"La guerre des mondes" version audio.Cliquez sur l'image pour accéder au lien.
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"Nymphée" de Rosny Ainé ou "L'homo Aquaticus".Pour lire l'article cliquez sur l'image

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