Il fallait une sacrée dose de courage ou de folie pour oser s'aventurer ainsi sur des terres aussi arides et improbables que celles de la proto science-fiction .Pourtant n'écoutant que son courage avec une pugnacité qui n'a d'égale que sa passion pour le genre, Fleur Hopkins doctorante en histoire de l'art et nous concoctant pour la fin de l'année une monstrueuse thèse sur le Merveilleux-Scientifique, vient de réussir en quelques semaines ce que nous, amateurs de l'ombre, n'avions réussi à obtenir en des décennies de démarches restées lettres mortes : la reconnaissance d'un genre !
On ne va pas refaire l'histoire et en l’occurrence celle de la naissance d'un genre qui en France existe à l'état larvaire depuis la fin du XIXème siècle et que Maurice Renard tenta de fédérer sous une même bannière lors de son célèbre manifeste de 1909 « Du merveilleux-scientifique et de son action sur l'intelligence du progrès ». Par quel incroyable concours de circonstances, rien n'a pu naître d'une terre aussi fertile ? La matière première existait, tout comme les éditeurs et probablement les lecteurs, les revues de vulgarisations scientifiques regorgeaient de nouvelles et de romans à épisodes et malgré cela rien ne s'est produit, si ce n'est un frémissement à peine perceptible et le soutien sporadique de quelques intellectuels de l'époque qui eux aussi voulurent y croire. Dans sa démarche fort louable, Maurice Renard est probablement arrivé trop tard, le mal était déjà fait et c'est tout le paradoxe de notre pays, pourtant ouvert à bien des choses qui demeure obstinément hermétique à tout ce qui relève de l'imaginaire. Nous sommes en droit de nous demander si à trop vouloir intellectualiser un genre qui au final s'adressait plus à un public « populaire » qu'à une élite de culs serrés, il n'a pas fait fausse route. En voulant l'imposer au Mercure de France, avec le recul, nul doute que d'un coté, il fermait la porte à un large public : prix des livres, collections élitistes et de l'autre devait affronter le jugement désapprobateur d'une majorité bien-pensante, enracinée dans des valeurs littéraires que notre pays s'est toujours complu à magnifier et à défendre au nom d'une sacro-sainte tradition stylistique que le monde entier soi-disant nous envie.
Un combat difficile à mener en regard des pressions qui à mon avis ne furent pas faciles à gérer et malgré tout le respect que l'on pouvait avoir pour cet homme de lettres, cette chimère qui était sienne ne pouvait pas trouver l'écho attendu, et ce, en dépit de tout son acharnement. Devons-nous le regretter ?
Il est un fait que le genre aurait bien pu rester dans les oubliettes de l'histoire si le terme, circulant sous le manteau pendant des décennies, oublié ou presque, ne connus un regain d’intérêt lorsque certains spécialistes du genre, des vraies ceux-là, lui donnèrent une nouvelle chance . Remercions donc pour sa perspicacité et son acharnement Maurice Renard pour sa théorisation du genre dans un manifeste que nul spécialiste ne peut ignorer à présent.Il fut sans nul avec Ronsy aîné, le père fondateur du genre avec une approche parfaitement définie du genre avec non seulement des idées novatrices, mais une écriture d'une grande finesse.
Remercions ces chercheurs, dont on ne parle pas assez souvent et qui furent également les pionniers du genre : Régis Messac, victime de la barbarie nazie, et dont on découvre grâce à la sagacité de son petit-fils, Olivier, toute l'étendue de ses investigations avec des études comme « Micromégas » , « Les premières utopies », « Les romans de l'homme singe » .

Jean-Jacques Bridenne qui avec son ouvrage «La littérature française d'imagination scientifique » publié en 1950 nous apporte un jour nouveau sur le genre tout comme ses nombreux articles publiés dans les années 50 dans la revue fiction, Jacques Van-Herp et son « Panorama de la science-fiction », dans la mythique collection Marabout en 1973, ainsi que ses nombreux articles dans fictions et autres études et préface parues dans diverses collections et bien entendu l'incontournable Pierre Versin et « Encyclopédie de l'utopie et de la science fiction » en 1972. Je pense que c'est avec lui que beaucoup d'amateurs ont découvert ce genre dans le genre, qui nous a révélé toute la richesse du patrimoine littéraire français dans un domaine tout à fait inconnu ou presque à l'époque. Notre dette est immense envers cet homme qui par la suite ouvrira des perspectives immenses pour la SF française.
Remercions tous ces amateurs et collectionneurs qui pendant des années, dans l'ombre permirent de faire avancer les choses, à Serge Lehman pour avoir ressusciter certaines grandes figures emblématique du merveilleux-scientifique, les amateurs acharnés comme Fabrice Mundzik grand spécialiste de Rosny-aîné et maître d’œuvre sur le blog de l’amicale des amateurs de nids à poussière, Philippe Ethuin pour son site ArchéSF , Philippe Wadbled et Marc Madoureau qui publièrent dans les années 90 une fameuse revue « Le bulletin des amateurs d'anticipation ancienne et de fantastique » et qui permit de nous faire découvrir bien des raretés, les quelques universitaires qui osèrent faire franchir la porte des facultés à cette littérature populaire merci donc à Natacha Vas Deyres, Fabrice Mudzik, Clément Humel, Jean-Guillaume Lanuque. Merci également à tous les passionné et les anonymes qui ne sont pas là aujourd'hui. Une pensée amicale également à Xavier Fournier qui est parvenu à réhabiliter le héros à la Française dans deux magnifiques ouvrages et bien sûr je voudrais terminer ces remerciements avec nos deux compères de toujours, ceux par qui rien ne serait arrivé sans l'apport considérable de leurs deux bibles monumentales que sont « Les terres creuses » et bien évidemment » le Kolossal « RétroFictions ou l'encyclopédie de la conjecture romanesque rationnelle francophone » j'ai nommé Guy Costes et Joseph Altairac. En fait, le sujet de mon intervention se retrouve dans leur travail et le plus simple donc serait pour vous de vous la procurer !
Fort de cette tentative de réhabilitation qui ne connut au départ que quelques atermoiements, un phénix venait pourtant renaître de ses cendres et si l'envol ne fut pas immédiat nul doute que c'était pour se préparer à redéployer les ailes de la conjecture ancienne et de répandre au travers du pays un parfum suranné qui se mit au goût du jour des progrès de la technologie. Le miracle advint sous le nom d'Internet et la contagion se fit alors à la vitesse de l'éclair : lorsque la merveille devient scientifique !
Bien sûr, il y a eu le support papier et d'illustres revus paraissant au rythme effréné des photocopieuses, diffusaient tant bien que mal la bonne parole à une époque ou tout se faisait via un procédé appartenant à un age révolu, le courrier postal. Tout était plus lent, plus aléatoire, plus improbable, mais tellement plus jubilatoire. Mais il faut reconnaître que tout était plus difficile, les amateurs ne se connaissaient presque pas, les échanges plus compliqués, les documents moins accessibles...... Voilà un mode de communication que nos ancêtres n'avaient pas vu venir et s'il faut à l'heure actuelle déplorer toute la boue qui se véhicule via les réseaux sociaux, il n'en reste pas moins un outil formidable pour celles et ceux qui y trouvent un moyen d'échanger de manière plus constructive et de tisser une véritable toile aux mailles étroites et robustes afin de relier les amateurs entre eux.


C'est grâce à lui au final que Fleur Hopkins est parvenue à concrétiser son rêve et le hasard de ses recherches lors de son master sur Robida, sérendipité quand tu nous tiens, l'on conduite de manière toute naturelle à se passionner sur cette créature protéiforme qu'est le merveilleux scientifique et , n'écoutant que son courage et sa pugnacité, décide d'en faire son cheval de bataille et de lui accorder toute sa bouillonnante jeunesse . Ce qui se révèle alors à elle dépasse le cadre étriqué dans lequel on a toujours voulu cloisonner le genre. Celui-ci se révèle bien plus gigantesque que ce que l'on avait voulu lui accorder et lorsqu'une porte s'ouvre sur une pièce. Elle découvre alors un monde incroyable où la machine industrielle et technologique arrive avec force et des ténèbres, l'humanité passe à la lumière. Ce que l'on pensait impossible le devient subitement. De nombreuses figures scientifiques de l'époque ont eu l'audace de mettre en pratique, avec plus ou moins de succès ce que Maurice Renard allait annoncer dans son manifeste :

« Entre les épaisses ténèbres de l'inconnu et le bloc lumineux de notre savoir, il y a une zone extrêmement captivante qui est le domaine de l’hypothèse contrées fort mince où sont dardés tous les efforts des savants et des philosophes. Cela fait un espace de halo fantômal. C'est comme la frange de la science, le duvet de la certitude.Là s'agitent les personnages du roman d’hypothèse, là sont allumés ces lumières qui, toutes artificielles qu'elles soient, font pour ainsi dire rayonner la connaissance sur l'ignorance et nous donnent, sinon le pouvoir même, du moins l'illusion ravissante de comprendre un peu l'inexpliqué. »

C'est dans ce tourbillon scientifique et ce foisonnement technologique qui relevait de la magie que les auteurs vont saisir l'opportunité de développer un courant littéraire anarchique, car produit de manière dispersé et désordonné et que Maurice Renard va tenter de réunir sous une même bannière. La tache se révélait ardue, il n'y parviendra pas et l'on se plaît à imaginer s'il y avait eu un conjonction d'éléments suffisant pour cristalliser toute cette matière première et en faire un courant littéraire structuré .
C'est là toute la force et le courage de Fleur au travers de sa quête qui dure à présent depuis plusieurs mois, c'est d'avoir avec beaucoup de patience rassemblé les pièces du puzzle et de nous apporter la preuve que si le merveilleux scientifique est riche d'autant de thématiques c'est parce que les auteurs, dés le commencement ce sont appuyés sur des hypothèses audacieuses étayées par des scientifiques de l'époque et qu'ils ont voulu leur apporter ce petit élément supplémentaire afin d'aller au delà du scientifiquement correct et percer ce voile parfois un peu trouble de la raison afin de nous permettre de voir au delà du possible. Mais il permet avant toute chose d’ôter un peu de cette aridité à la technique et au progrès afin de lui donner une dimension plus poétique et surtout lui accorder une part de rêve. La science privée de son aspect merveilleux la rend orpheline de toute son audace et le merveilleux doit trouver en la science le chemin du rationnel pour lui permettre de continuer d'exister et au milieu, ce trait d'union, ce liant fait de rêves et d'aventure sans qui le mot perdrait toute valeur. Car si le scientifique ne croit qu'en ce qu'il peut toucher, la merveille est le prisme magique lui permettant de regarder au-delà du perceptible, voir l'invisible !
Dans son travail de grande haleine elle nous apporte à nous, chercheurs indépendants, une vision assez nouvelle d'un genre que l'on pensait anarchique et sans aucune structure solide, mais qui en fait se révèle bien plus cohérent que l'on pensait. On devine en effet sous cette épaisse couche fantaisiste, du moins en apparence, la marque d'une époque où des hommes tentèrent par leur théories jugées chimériques, de repousser les limites de la science et de faire pénétrer l'humanité plus avant dans la course au progrès. Dans toutes les thématiques abordées, pas une est orpheline d'une théorie, d'une expérience ou d'une mise en application, avec plus ou moins de réussite, qui par la suite titilla la fibre romanesque d'un grand nombre d'écrivains. Je repense alors à ce paragraphe d'introduction de l'essai écrit par Jean Rostand « Peut-on modifier l'homme » et je me dis qu'il n'existe plus belle manière de présenter le merveilleux-scientifique :

 

C'est un lieu commun que de dire qu’incessamment notre monde s'élargit.Il s'élargit dans tous les sens, dans tous les domaines, dans toutes les directions.Presque toutes les découvertes faites en ces dernière années ont abouti à reculer des frontières, à éloigner des origines.L'univers est plus vaste qu'on ne l'eût pensé ;la terre, plus vieille ; l'homme plus ancien.....Et le monde ne s'élargit pas seulement par la durée et par l'espace. Il s'élargit chaque fois qu’apparaît une nouvelle notion, chaque fois que surgit un nouveau pouvoir.

 


Cette volonté de nous ouvrir de nouvelles portes, devient alors pour Fleur une mission d'une importance capitale qu'elle veut faire découvrir à un public aussi large que possible. Certes écrire c'est bien, mais le montrer c'est encore mieux et quoi de plus percutant que de réaliser une exposition en utilisant toute la richesse de cette imagerie populaire qui se veut non seulement attractive pour l'originalité de ses titres mais surtout pour la beauté de ses couvertures, la fulgurance de ces artistes dont on ne parle que trop peu et qui, au-delà de l'imagerie polaire demeure le témoignage d'une époque où déjà l’imaginaire ne connaissait aucune limite. Mais avoir la matière ne suffit pas à faire une belle exposition, encore faut-il avoir le talent nécessaire pour en faire un outil attractif, plaisant à regarder, passionnant à parcourir et surtout être suffisamment intelligible afin de se mettre à la portée de tous .
C'est l'histoire d'une journée mémorable qui débute par un extraordinaire colloque et qui se termine par une exposition qui fera date dans l'histoire, notre histoire, celle du merveilleux-scientifique !
En seize grands panneaux accrochés dans l’allée Julien Cain, tout commence par la genèse et se termine par la fin du monde , ou plutôt la fin d'un monde, d'une époque, d'un style de pensée de plusieurs décennies où le verbe se fait l'instrument de la science par les chemins détournés de l'imaginaire et au milieu de cette matière vivante se succèdent thématiques et hypothèses scientifiques, se bousculent savants fous, inventions extraordinaires, voyages dans l'espace et le temps, où le surhomme se fait super héros ou le sculpteur de chair humaine transgresse les codes de l'étique.
Certes écrire, c'est bien, mais le montrer, c'est encore mieux et quoi de plus percutant que de réaliser une exposition en utilisant toute la richesse de cette imagerie populaire qui se veut non seulement attractive pour l'originalité de ses titres, mais surtout pour la beauté de ses couvertures, la fulgurance de ces artistes dont on ne parle que trop peu et qui, au-delà de l'imagerie polaire, demeure le témoignage d'une époque où déjà l’imaginaire ne connaissait aucune limite. L'exposition se fait alors outil éducatif qui vient guider le visiteur de manière didactique en construisant un monde cohérent, un équilibre parfait entre le texte et l'image.
Le pari était un peu fou , à la limite impossible car le sujet est aussi vaste que touffu et l'on sent au travers de ce projet de longue haleine le travail d'une passionnée, universitaire et doctorante , mais qui garde l'esprit clair en se mettant à la portée de tous, offrant ainsi une vision parfaitement maîtrisée d'un courant littéraire jusqu'alors complètement inconnu des français . Seize panneaux pour nous faire voyager dans une science balbutiante et audacieuse à travers le prisme de l’imaginaire, pour nous faire appréhender la richesse d'un patrimoine trop longtemps laissé à l'abandon au fond des bibliothèques. L'exposition se fait alors un devoir de mémoire.
Une simple allée, quelques panneaux et voilà que s'étale devant vous dans un festival de couleurs et d'images insolites cet immense potentiel que la critique ne soupçonnait pas et qui se révèle enfin sous une forme magistralement mise en scène, témoignage du respect d'une passionnée, un vibrant hommage au père du merveilleux-scientifique, un cadeau d'une immense valeur à tous les amateurs du genre qui contemplent pour la première fois un rêve qu'ils croyaient impossible. Cette vieille chimère de franchir les portes de l'impossible, de transgresser les codes, de bousculer ces sacro-saints préjugés, voir enfin l'invisible ! Ce ne furent pas seulement les attentes de Maurice Renard, ce fut également la nôtre, la concrétisation d'une reconnaissance pour cette littérature libre de toute contrainte, jubilatoire à souhait, que l'on pensait être uniquement le fait d'un pays au-delà de nos frontières, mais qui pourtant puise nombre de ses racines au plus profond de notre passé.
Allez- y,avant qu'il ne soit trop tard, découvrez un monde insoupçonnable, raconté ici de merveilleuse façon et régalez vous de ces seize tableaux qui représentent une synthèse de ce que le genre a produit de mieux et si vous n’êtes pas encore convaincu, ce qui serait fort regrettable, jetez un œil sur la liste des seize thématiques qui suivent et partez pour un incroyable voyage à travers l'histoire :

 

  • Le récit Merveilleux-Scientifique

  • Les précurseurs du Merveilleux-Scientifique

  • Un conte à structure savante

  • Pseudo science et Merveilleux-Scientifique

  • Paysage littéraire

  • La culture visuelle du Merveilleux-Scientifique

  • Savant fou

  • Chirurgien et carnoplastes

  • Aux sources du trans-humanisme

  • Homme artificiel

  • En quête de nouveaux mondes

  • Voyage dans l'infiniment petit

  • Voir l'invisible

  • Créatures d'outre monde

  • Voyages dans le temps

  • Fins du monde


Une liste impressionnante que vous pouvez associer aux clichés qui accompagnent cet article afin de constater la minutie apportée à cet immense album photos.
Un album où rien ne manque des origines aux différentes thématiques en passant par les influences, les auteurs et le rôle prépondérant de la science, celle des chercheurs authentiques et des charlatans, sur l'inspiration des écrivains. Outre la pertinence des textes et la chronologie des mises en scène, un petit focus accompagne les sujets principaux afin de guider et de donner des pistes de lectures pour le visiteur un peu plus audacieux. Et comme chaque détail est important, ne manquez pas de regarder les images imprimées sur chacune des colonnes, un rappel par l'image du sujet qui vient d'être abordé: Un régal de précision!
Voilà une bien belle exposition réalisée par une femme extraordinaire, cette « femme  qui peut tout » puisqu'elle est parvenue à imposer un genre à l'agonie il y a quelques années et qui revient sur le devant de la scène de façon magistrale.
Mais attention, cette exposition est hélas éphémère, elle ne va durer que jusqu'au mois d’août. Il est juste regrettable, car il faut bien qu'il y ait un petit grain de sable, et ce, malgré toute l'implication et le respect que nous pouvons avoir à l'égard de la BNF, de nous avoir fait ce cadeau si précieux : la cruelle absence d'un catalogue.Certainement un document indispensable en regard de la qualité de ce qui nous est proposé. Nul doute qu'il aurait marqué d'une fort belle façon ce travail de mémoire et quelque part d'immortaliser un événement unique en son genre qui se devait d’être fait, ne serait-ce que pour rendre hommage à cette part de notre patrimoine culturel qui depuis quelques décennies ne se pérennise que par les passionnés qui entretiennent son souvenir..... et ce n'est déjà pas si mal.
Fleur, un grand merci au nom de toute la Savanture, le travail accompli est tout simplement exceptionnel, une dette dont nous te serons toujours redevable !

 

 

 

 

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