Par nature, l'archéologue est un être seul, travaillant bien souvent dans l'anonymat le plus total, à fouiller gratter d'improbables indices qui lui feront peut-être croire à une certaine
légitimité de continuer à bouffer ainsi de la poussière et de la boue, ne faisant cas des railleries ou au mieux des hochements de têtes compatissants qui loin de marquer un quelconque signe de
respect n'est en fait que la résultante d'une pensée pitoyable pour ce pauvre fou à la recherche d'improbables chimères. Oui ! L'archéologue est toujours à courir après l'impossible, qui ne regarde
pas sa peine et souvent, caché dans les voiles sombres du passé où s'accrochent quelques minuscules lumières de vestiges oubliés par tous, il exhume une petite perle qui fera la joie de quelques
rares initiés, eux aussi abandonnés dans cet abîme du temps que sont nos bibliothèques de l'imaginaire. L'archéologie, est un travail ingrat et fastidieux, car il demande une énergie incroyable pour
bien souvent de maigres résultats, mais cet infatigable chercheur n'a que faire des récompenses, il sait que son travail est voué à un certain sens du sacrifice et qui ne demande rien en retour. Oui
chers amis, un travailleur de l'ombre dont on ne peut même pas mesurer la portée lorsque nous visitons les salles de musées où sommeillent ces vestiges arrachés de leur gangue d'origine et qu'il nous
est possible de contempler, l’œil blasé, toute la magnificence des splendeurs passées. Pourtant, aujourd'hui, je voudrais tirer une fois de plus mon chapeau à ces chercheurs qui se font trop
discrets, non pas d'un chantier à ciel ouvert à gratter un sol aussi dur que le cœur des lecteurs, mais des bibliothèques, des caves et des greniers à soulever des tonnes de poussières, compulser des
milliers de feuillets et de revues aux contenus parfois insipides, à décortiquer de lourds volumes aux pages jaunies par le temps, squelettes pitoyables de ce patrimoine littéraire et journalistique,
abandonné aux mâchoires redoutables des rats des vers et pire encore, aux affres de l'oubli.
L'archéobibliographe est une race à part, un chercheur infatigable qui plonge au plus profond de notre passé littéraire afin d'en extraire cette substantifique moelle qui fera la joie des boulimiques
que nous sommes. Car chers amis, Fabrice est de cette race des obstinés qui fouille, compulse, dissèque et exhume des trésors profondément enfouis au plus profond de nos publications pour en extraire
ces vénérables substrats d'une anticipation hésitante et qui feront de ce genre hors genre, les pièces maîtresses du roman à hypothèse que bon nombre d'entre nous s'efforcent de défendre becs et
ongles. Le lecteur lambda ( et peut-être même les autres) ne se doute pas de la chance qu'il a de tenir entre les mains cette précieuse anthologie dont je voulais aujourd'hui vanter les mérites, car
elle vous épargne non seulement la fatigue de vous lancer à la recherche des nouvelles rares qui la compose ( et croyez moi, c'est un travail fastidieux) mais en plus, elle vous permettra
d'économiser la place en stockant une quantité invraisemblable de publications sous forme de volumes encombrants et inutile de préciser que la place, c'est ce qui nous manque à tous. Sans oublier le
travail de correction de mise en forme sous fichiers, de mise en pages et du Kolossal travail de recherche sur les auteurs...... Un travail de Bénédictin qui je l'espère sera un jour récompensé à sa
juste valeur.
Je trouve que notre confrérie souffre un peu trop de ce silence obstiné qui fait que ce genre de travail passe un peu trop sous silence et dans l'une de mes phases délirantes, j'imagine la
consécration de ces auteurs et de ces travailleurs de l'ombre qui contribuent à notre bonheur et notre épanouissement. On se pâme devant un artiste ou un acteur, on glousse de plaisir face à un
animateur radio ou un humoriste aux piques incisives, mais on reste muet face à tout le bien que peut nous procurer un roman foisonnant, une nouvelle troublante ou le travail titanesque d'un
anthologiste aux goûts admirables.
Cette anthologie que l'ami Fabrice qualifie de « foutraque » ( encore un signe de sa modestie) est tout simplement admirable, car elle possède ce parfum exquis d'une époque où toutes les audaces
étaient possibles avec une science certes balbutiante, avec ce fond de pessimisme propre au regard du poète, mais possédant le charme clairvoyant de cette dualité entre progrès et tradition. Chaque
texte est une découverte, un plaisir de lecture sans cesse renouvelé et qu'il s’agisse de ce regard nostalgique accordé à une époque révolue, ce doux frissons ressentis lors de ces macabres aventures
ou cette plongée vers un avenir incertain et parfois même terrifiant, c'est toute la magie d'une époque qui opère, cette envoûtante alchimie entre une qualité d'écriture et un sens prononcé pour
l’imaginaire. Elle est la preuve une fois de plus que notre patrimoine de l'imaginaire est un puits sans fond et dont certains passionnés, nous font percevoir toute l'immensité. Dans ce recueil qui
mélange le vers et la prose, le goût du macabre, du sensationnel et des vertiges de la science tout ici contribue à nous faire passer un merveilleux moment de lecture. D'ailleurs en fin connaisseur,
notre homme à baptisé sa collection « Sérendipité » , un titre aussi pertinent que agréable à prononcer
Je ne peux que vous conseiller l'achat de cet ouvrage, croyez-moi, vous en aurez pour votre argent et pour cause, pour un prix aussi modeste, associer qualité et beauté le pari n'était pas gagné et
l'amoureux des livres que je suis, ne peut-être que séduit par le grain délicat du papier, la finesse de la typographie et la délicatesse de la mise en page : oui cet homme sait parler à notre cœur
de lecteur, de collectionneur.......d'amateur de choses délicates et subtiles.
Remercions alors les éditions Bibliogs, Fabrice Mundzik et tous les irréductibles qui gravitent autour et avec lui, il est de la race de ces archéologues de l’imaginaire dont la passion n'a d'égale
que leur modestie, qui donnent sans compter, sans rien attendre en retour. Je voulais ainsi, par ce petit texte lui rendre hommage et qu'il sache qu'il aura toujours dans mon cœur de Savanturier une
place de choix, car il est un des rares à mélanger érudition, modestie, pugnacité et sympathie ce qui, dans une époque du superficiel et de l'usage unique, est la marque d'un noble cœur et d'un homme
d'honneur.
J'en profite également pour saluer toute la clairvoyance de notre ami Philippe Ethuin qui l'espace de trois anthologies vient également de nous faire entrer dans une machine temporelle et de visiter,
le temps de son « Paris Futurs », « Le Passé à Vapeur » et ses « Zigzags à travers la science » tous les trésors de ces textes du passé dont bien peu de gens se souviennent, mais qui marqueront à
jamais à l'encre indélébile de la science-fiction Française ce patrimoine à l'élégante patine d'une époque foisonnante et trépidante
Bravo, on en redemande encore !
Voici donc le contenu de cette belle anthologie avec l'origine et la date de publication.
J'espère que Fabrice me pardonnera cette démarche cavalière.
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Raoul Ponchon : « Les animaux antédiluviens » Paru dans « Le journal » du 18 Avril 1908
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Maurice Renard : « Suzannah » Paru dans « L’intransigeant » N016577 du 21 Novembre 1925
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Miguel Zamacoïs : « Anticipation » Paru dans « Paris-Soir » N°4201 du 5 Avril 1935
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J.H.Rosny : « L'homme détruit beaucoup trop d'animaux » Paru dans « Le petit journal » N°25027 du 25 Juillet 1931
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Jean Bastia : « L'age du nu » Paru dans "Prenez-moi" N°18 du 20 Octobre 1935
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Pierre Le Franc : « Le masque de mort » Paru dans « Beauté » N°92 du mois de Septembre 1938
-
Michel Antar : « L'oncle Barbe-Bleue » Paru dans « Mon journal » N°10 du 7 Décembre 1907
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Roger Dombre : « Un voyageur étrange » Paru dans « Mon Journal » N°3 du 17 Octobre 1903
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Lady Eleonor Smith : « Le musée de cire » Paru dans « Le Midi Socialiste » N°64508 du 14 Septembre 1941 au N°64511 du 17 Septembre 1941
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Jean Mistler : « L'homme invisible » Paru dans « Les nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques » N°220 du 1er Janvier 1927
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Sophie Colonna : « L'idée de Lord Vaughan » Paru dans « Le roman pour tous : Journal littéraire hebdomadaire » N°191 du 13 Août 1892
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Jean Bréchal : « L'opération merveilleuse du professeur Brigdmann » Paru dans « La semaine illustrée » du 8 Juillet 1900 et dans « Le supplément littéraire illuistré » de « L'indépendant de St Claude » N°40 du 14 Juillet 1900
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Michel Thivars : « Le banquet » Paru dans « L'écho du Rhône supplément hebdomadaire illustré » N°9 du 1er Juillet 1894
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Pierre LaMazière : « Anticipation » Paru dans « Paris soir » N°2014 du 11 Avril 1929
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Lucien Brives : « Les nébuleuses spirales »Paru dans « L'intransigeant » N°16563 du 10 Décembre 1925
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Marius Brubach : « Guerre astrale » Paru dans « La Proue » du 13 Janvier 1931
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Albert Keim : « La race nouvelle » Paru dans « La lanterne- Le supplément littéraire illustré » N° 2881 du 21 Janvier 1908
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Maurice Beerblock : « Les voyageurs pour l'infini, en voiture ! » Paru dans « L'intransigeant » N° 17089 du 20 Mai 1927
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Renée Dunan : « Irons-nous un jour dans la lune ? » Paru dans « Le Floréal » N°46 du 12 Novembre 1921
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Jean Aubin : « Les temps futurs : la lune a éclaté ! » Paru dans « Le dimanche illustré » N° 763 du 10 Octobre 1937
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Camille Mauclair : « La peur bleue » Paru dans « La grande revue » du 10 Juillet 1892
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Albert Keim : « La dernière idylle » Paru dans « La lanterne » du 10 Juillet 1892
Je vous conseille d'aller faire un petit tour sur la page de ce sympathique éditeur vous allez y découvrir de bien belles choses et avant toute chose, commander ce bel objet que nous venons d'évoquer :
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