Ce n'est pas par égocentrisme que je place ici une rubrique concernant mon texte « Sérénade Sélénite » mais pour remercier ces inconnus, qui prennent le temps et la gentillesse de m'envoyer leurs encouragements. La lettre de Serge se devait donc de figurer sur les pages de « Sur l'autre face du monde »
Bien souvent, et par définition, la surprise se trouve où vous ne l'attendez pas.... Lorsque j'ai rédigé, sous l'œil bienveillant de mon éditeur préféré « Sérénade Sélénite », c'était par défis d'une part, mais aussi pour clamer tout mon amour à cette littérature des territoires de l'imaginaire, cette voie royale ouverte par nos illustres pionniers qui, plus qu'un genre dans le genre, fut une véritable révélation et je crois ne cessera de m'accompagner jusqu'à la fin de mes jours.
Ce texte est un peu comme la cape bigarrée de mon héros « Sélénex » un patchwork de mes inspirations, de mes lectures favorites, un mélange de toutes ces influences qui peuplent mon esprit en
perpétuelle effervescence. Mais je voulais avant tout écrire quelque chose de divertissant, accessible à toutes et à tous et vos nombreux mots d'encouragements, me prouvent que finalement le pari
n'est pas trop mal réussi. Il y a ceux que je connais, les proches qui parfois stupéfaits me téléphonent pour me féliciter et me dire qu'ils viennent de passer un agréable moment de lecture et c'est
déjà en soi une immense satisfaction. Je retrouve dans leurs encouragements les éléments qui me prouvent que ce ne sont pas de veines paroles juste pour me faire plaisir. Bonnes ou mauvaises, les
appréciations sont toujours constructives. Et puis il y a les encouragements de ceux que vous ne connaissez pas. Et certains m'ont envoyé des messages de sympathie, des amis virtuels qui physiquement
sont pour moi des anonymes mais dont toute la chaleur sont autant de preuves que certains liens peuvent se passer, l'espace d'un instant, de présence réelle.
Une de mes patiente, certainement la plus « âgée » de mes lectrices ( 84 ans tout de même) avec qui nous avons cette forme d'amitié forgée par le lien étroit de la maladie, a fait l'acquisition d'une
exemplaire du fascicule. Elle me dit s'être plongée avec ravissement dans ce « bouillonnement d'idées extravagantes » et décide d'en offrir un à son frère, beaucoup plus jeune (70 ans) agrégé de
Français me semble t-il et écrivains à ces heures. Voilà donc un exemplaire de « Sérénade Sélénite » dédicacé en bonne et due forme et envoyé sur les cotes Bretonne où les esprits, parait-il, sont
plus ouverts aux histoires extraordinaires : Pays de l'Ankou oblige.
Le temps passe et comme beaucoup « d'anonymes » qui viennent de faire l'acquisition de ma précieuse brochure, je ne pense pas avoir d'avis en retour.
Hier soir en visite chez ma patiente et amie, elle me tend une lettre. Deux pages Avec entête « Pour Jean Luc Boutel : Sérénade Sélénite, quelques remarques »
Je vous laisse apprécier par vous même ce genre de « petits cadeaux » de la vie qui vous mettent du baume au cœur. Attirer ainsi l'attention d'un parfait inconnu pour qui je ne suis rien ou presque,
ne peut que m'émouvoir et éclairer des journées qui sont parfois sombres et psychologiquement éprouvantes.
Un grand merci à Serge pour ces « remarques » qui me vont droit au coeur.
« J'avais lu en Janvier la première partie jusqu'au chapitre VI, intitulé justement « Sérénade sélénite », lieu de la rencontre avec Méliés, crayon en main, comme je le fais toujours, afin de prendre quelques notes. Puis j'ai délaissé le texte, pris par d'autres activités.
En ce dimanche 10 février, couleur de pluie et d'encre, j'ai repris le récit, avec la volonté de le lire d'une seule traite ,conscient qu'un report serait désobligeant par rapport à l'auteur
qui a eu la gentillesse de m'adresser un exemplaire dédicacé. Et j'ai pris plaisir à redécouvrir la mise en place des protagonistes, à entrer dans l'épaisseur glauque de ce récit des catacombes, à
éprouver de l'émotion quand celui qui est devenu Sélénex en éprouve lui- même, malgré son parcours rafistolé.
Il y a d'abord le pauvre Julien Bonnefortune, bambin difforme adopté par un vieux libraire rêveur (profession qui ne peut que me séduire). En relisant la dislocation du personnage, sa mort
probable (p. 7), « sur l'ultime vision d'un pied griffu », on ne peut que compatir, et comprendre le désir terrible de vengeance qu'éprouvera plus tard cette créature abîmée devenue surhomme, grâce
aux mérites du savant Clodomir : chez ce nouvel occupant de la maison Hautecombe, ancien marécage voué à la science extrême, l'on pourrait croiser Frankenstein.
Il y a les voyageurs venus de l'espace, Spronk et Glacht, mélange inquiétant de ferraille sophistiquée, de gazouillis et de musique des sphères. Il y a enfin le cinémagicien Méliés, ouvert -
comme l'auteur - à toutes les promesses de la science flirtant avec la fiction. Nous sommes en 1920 : Judex et Fantômas sont connus ; pas encore Superman. Ni Goldorak. Le mot « impulsion », aux
vertus destructrices de la matière, anticipe le mot « transformation » du futur dessin animé japonais arrivé en France en 1978.
Pas de pitié pour les méchants : les trois réprouvés seront disloqués, Gurgurath, le savant fou venu de la Lune, a ce qu'il mérite - aux yeux des Terriens et des bons Sélénites-. Ô ces yeux !
Horrible scène d'énucléation, (p. 25-26) digne d'un film d'horreur.
Quant à Spronk, il n'échappe à la rôtisserie que grâce au chant in extremis, « un chant pathétique, bouleversant. Le chant d'un animal à l'agonie, d'une telle beauté et d'une telle intensité que
Sélenex s'arrêta ». Et le héros ravagé redevient humain. C'est beau, c'est émouvant. On commence à l'aimer, ce monstre trop humain, qui versera sa dernière larme derrière la vitre le séparant de son
père adoptif, qui l'appelle en vain. Julien.Bonnefortune/Sélénex rejoint Quasimodo et ses gargouilles en haut de Notre-Dame de Paris.
Le Chapitre XII (dernier chapitre : « De La terre à la lune ») s'ouvre naturellement sur « un paysage d'encre » (p. 40) : j'aime la formule.
Du coup, afin de dépasser mon écriture pattes-de-mouche, je me suis mis devant le clavier de l'ordinateur, tout Word déployé. Et c'est avec plaisir que je participe au voyage de la terre à
Sirthar, sous le regard émerveillé du cinémagicien Méliés. C'est que Jean-Luc Boutel est un fan de science-fiction, connaisseur de Jules Verne, de Méliès, de Rosny aîné - ce dernier présidant le club
des savanturiers (dont notre auteur fait partie), un club où l'on rencontre, entre autres, Marie Curie, chargée d'inventer la solution carburant pour l'appareil qui reconduira vers la lune les
voyageurs en panne sur la terre.
Il me semble que le récit de Jean-Luc Boutel pourrait servir de base à un excellent scénario pour le cinéma. Il rend crédibles ses trouvailles narratives, ses descriptions sont précises : le film
nous ferait ouvrir grands ces yeux que nous envient les Sélénites, privés de la vision.
« Voici venu le moment d'affirmer que les littératures de l'imaginaire ont su préparer nos esprits à ce qui se joue aujourd'hui. » dit Méliès. Nous sommes prêts à tout accepter de ce récit bien
documenté, qui sait captiver le lecteur, interpellé, sollicité, rassuré aussi (« Ne tremblez pas, il n'y a rien à craindre ! (p. 9) « Car vous aurez probablement deviné qu'il s'agit de nos deux
naufragés de l'espace... » (p. 13) ; « Sélénex, surnom avec lequel le lecteur doit maintenant se familiariser » (p. 32).
La littérature de science-fiction, ce n'est pourtant pas mon truc : mais là j'ai été pris par l'habileté du récit, sa rapidité, le jeu d'alternance des chapitres mettant en scène les Sélénites et
les Terriens, les scientifiques et le cinémagicien dont les chemins convergent sous le regard amusé et instruit de l'auteur qui rit sous cape...bigarrée.
Un mot encore pour apprécier la couverture de Marc Carro hautement parlante, étrange sans être effrayante : est-ce parce que les 8 lettres de Sérénade et les 8 lettres de Sélénite renvoient une
clarté lunaire ? 8 : « l'infini redressé par un fou de philosophe » disait Apollinaire («La Cravate et la montre, calligramme »).
Nous croyons savoir que Jean-Luc Boutel a dans son curieux boîtier fermé par une vitre épaisse d'autres récits prêts à se propulser en direction des nuages menaçants. Nous lui souhaitons de bons voyages imaginaires ».
En tout sympathie
Serge Cabioc'h
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