« L’homme-Vapeur » Une Vision « Steampunk » Bien Avant L’âge!
Si beaucoup semblent découvrir avec ravissement par l'intermédiaire du courant Steampunk, les bienfaits de la vapeur, il faut tout de même savoir quelle fut à une époque non seulement une source d'énergie primordiale, mais une technologie qui permit à bien des visionnaires, d'anticiper sur le devenir de l'humanité et de lui prêter quelques mirobolantes inventions permettant de défier la terre, les airs et les mers. Même si l'électricité fut largement majoritaire dans tout ce courant du merveilleux scientifique, un certain nombre de textes datant de la fin du XIX, accordent une place de choix dans les nombreuses possibilités que peuvent offrir cette source d'énergie. Toutefois les auteurs de cette époque avaient un sens plus pratique et savaient que l'avenir ne reposait pas sur la vapeur mais sur des énergies plus puissantes, moins encombrantes et surtout plus faciles à domestiquer.
C'est probablement par nostalgie ou tout simplement par souci « esthétique », usant avec force du symbole de l'homme écrasé par la puissante machine baignant dans une atmosphère lourde imprégné de
vapeur, que cet actuel, comment dirais-je, courant, redynamise un genre précurseur qui, entre la fin du XIX éme et la première partie du XXéme siècle, extrapola sur les possibilités inouïes de la
science tout en gardant à l'esprit cet esprit un peu pessimiste du cartésianisme Français. Ce dernier se garde d'ailleurs un certain droit de réserve quant aux bienfaits de la science sur notre
société et jette souvent un regard critique sur les scientifiques qui en usent et en abusent.
Nous avons ici avec ce texte de Léopold Beauval , un de ces applications de la machine à vapeur, technologie qui sera largement utilisée dans la revue Frank Reade Junior où elle s'appliquera aux
nombreux objets de la vie quotidienne
« L'homme Vapeur ». Dans la revue « La Science Illustrée » N°294. 15 Juillet 1893.
La fantaisie de Jules Verne, créant « La maison à vapeur » traînée par un éléphant automate, est en train de se réaliser. Un Américain, le professeur Moore, du Canada, vient d'imaginer et de
construire un homme - vapeur, automate bardé de fer, qui marche presque comme une personne vivante et qui a la prétention, l'année prochaine , d'être assez vigoureux pour traîner des charges assez
lourdes. Notre gravure, qui représente une vue générale et une coupe verticale de cette curieuse machine, va nous permettre d'en faire connaître les détails à nos lecteurs.
Extérieurement, notre homme-vapeur, bien fin-de-siècle pourtant, a revêtu l'habit d'un ancien chevalier; il porte cuirasse et brassards, ses jambes et ses pieds sont garnis de fer, sur sa tête repose
un casque, visière levée, au panache ondoyant. Anomalie non moins curieuse, notre preux pince entre ses lèvres un cigare d'où s'échappent des jets de vapeur. Du sommet de son casque une fumée légère
monte, confondant ses nuages et ses volutes avec ceux du panache en plume. Sur le côté gauche de son cou se voit un disque muni d'une aiguille, sorte de montre qui ressemble beaucoup à un manomètre.
Enfin, dernière curiosité, ses éperons sont recourbés vers la terre, si bien que leur pointe s'y enfonce chaque fois que le pied repose sur le sol.
Vous voyez déjà que ce chevalier ; malgré son aspect antique, sent très fort la supercherie ; il nous suffira d'ouvrir la partie antérieure de sa cuirasse, montée sur gonds comme une porte, pour
avoir la clef de l'énigme. Nous sommes maintenant en face de la machine qui sert à faire mouvoir l'automate, machine dont les détails se voient clairement sur la coupe représentée par notre
gravure.
La poitrine presque tout entière se trouve occupée par la chaudière , dont l'eau est portée à l'ébullition grâce à un brûleur à pétrole placé à la partie inférieure, et dont la flamme, forcée de
traverser tout un système de tubes, se répand uniformément au milieu de la masse d'eau. La fumée s'échappe par la cheminée qui passe par le sommet du casque.
La vapeur produite est amenée par un tube jusqu'à la machine, située au-dessous de la chaudière. Cette machine, très petite, mais à grande vitesse, marche à raison de 3,000 tours par minute et donne
une force d'environ un demi-cheval-vapeur. Cette vitesse considérable est très réduite, grâce à un système d'engrenage fort simple, de façon à donner à l'automate une allure raisonnable. La vapeur
est ensuite conduite par un tube spécial jusqu'au nez de l'homme-vapeur, par où elle s'échappe.
Le mouvement de rotation de la machine est ensuite transformé à l'aide d'un excentrique et de leviers en mouvement de sonnette, permettant aux membres de se fléchir et de s'étendre, simulant ainsi la
marche humaine. Les éperons que portent les talons lui font prendre le point d'appui nécessaire à sa progression en avant. Tel qu'il est exposé en ce moment, l'homme-vapeur est relié, par une tige
horizontale, à un axe vertical central. Ainsi soutenu, il parcourt sa piste avec une vitesse assez grande.
Depuis déjà huit ans, l'inventeur travaille à un automate à vapeur beaucoup plus grand et qu'il espère pouvoir faire marcher dans le courant de la présente année. Cette nouvelle machine, dans la
pensée de son auteur, parcourra les rues en traînant une voiture. C'est cet automate que représente la partie supérieure de notre gravure, avec la manière dont seront attachés les brancards.
L'automate actuel, haut de 2 mètres, est capable de résister à l'effort de deux hommes contrariant sa marche; l'automate plus grand, que l'inventeur construit en ce moment, pourra traîner dix
musiciens dans une voiture»
Léopold Beauval
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