« Le chien des Baskerville » Une scène de Conan Doyle, un des chefs-d'œuvre du genre fantastique moderne: L'apparition du chien effrayant dont vla vision terrorise une famille depuis des siècles.

Avec cet article provenant de la revue « Je sais tout » N°8 Septembre 1905, Gaston Deschamps nous livre ici ses impressions sur un genre qui peine encore en France à trouver ses marques et une dénomination bien précise. L'auteur n'est pas un spécialiste du genre, bien que scientifique de formation puisqu'il exerce le métier d'archéologue, et il va donc nous donner ici un petit aperçu de ses lectures « terribles » dont la dénomination de « Fantastique » sera utilisée faute d'une autre terminologie adéquate. Classification un peu expéditive mais en regard du contenu assez justifiée pour l'époque puisque effectivement elle génère l'épouvante. Car il nous parle bien ici d'une littérature qui suscite la peur et l'effroi et il ne considère pas ces « dérives » littéraires comme le produit d'une science voulant coûte que coûte repousser les limites du possible mais comme des visions cauchemardesques provenant d'un esprit imaginatif. Il conserve une vision paradoxalement assez cartésienne de cette littérature, le prétexte n'est pas scientifique mais purement fantasque puisqu'elle fait partie intégrante de notre héritage collectif, nourri par les légendes et notre appréhension viscérale pour l'inconnu. Une vision qui peut parfaitement s'appliquer pour « Le chien des Baskerville » ou « Au fond de la mer » mais il en est tout autrement pour des textes comme « L'île du Dr Moreau », « L'homme invisible » et dans une certaine mesure « La guerre des mondes » et « Les premiers hommes dans la lune ». L'auteur va d'ailleurs échafauder de bien timides hypothèses sur le devenir de la conquête spatiale et du voyage dans les autres planètes.

IL est également curieux que le choix de l'auteur se soit porté uniquement sur des auteurs Anglais, mais il faut reconnaître que Wells avait une forte et solide réputation et que la qualité de ses textes ne fait aucun doute et qui plus est, l'ensemble de ces textes essentiels étaient déjà disponibles chez divers éditeurs, ce qui n'était pas le cas pour Conan Doyle dont l'œuvre « fantastique » fut écrite bien après cette période. Les textes Français existant à cette période n'étaient pas encore (re) reconnu pour bénéficier ainsi d'une certaine forme de reconnaissance, mis à part peut-être la production de Rosny Aîné et bien évidement de Jules Verne qui sera également cité ici de façon fort timide.

Il est enfin à noter que les magnifiques compositions de Henri Lanos ne font que renforcer tout l'intérêt des amateurs du genre pour cette « Littérature fantastique et terrible »

« Les martiens sur la terre » : N'atteint-elle pas aux bornes du fantastique et du terrible, cette vision d'êtres informes tombés de la planète mars pour ravager la terre.

  

La littérature Fantastique et Terrible


De tous temps, des écrivains ont cherché à communiquer dans leurs oeuvres le frisson de la terreur et du mystère. Mais cette tendance a pris, ces dernières années, dans les pays anglo-saxons, sous la double influence du grand écrivain Edgar Poe et du grand vulgarisateur français Jules Verne, une extension considérable. L'éminent critique Gaston Deschamps a bien voulu exposer ici un pittoresque aperçu des œuvres et des idées les plus étranges et les plus typiques qu'a suscités cette orientation nouvelle de la littérature.

 

Lorsqu'on voyage dans l'île de Java, et qu'après avoir mangé des huîtres cuites au vin blanc et des confi­tures de gingembre, à l'ombre des muscadiers, des kolas et des ca­caos dans les merveilleux jardins de Buitenzorg, on va voir les idoles des temples bouddhiques, on est surpris par le caractère véritablement effrayant que prend, dans cet étrange pays, la manifestation plastique de l'idée reli­gieuse. Les dieux ventrus de ce panthéon difforme sont, presque tous, des croque- mitaines ou des pères fouettards. Ce sont d'affreux bonshommes, coiffés de mitres en forme de pagodes, et pourvus, presque tous, d'une quadruple tête aux yeux exorbités. Ils ont des langues de feu dont le dard fourchu a l'air de menacer et de narguer les multitudes effarées. Leurs abdomens sont proéminents et agressifs, leurs mâchoires sont grimaçantes ; leurs dents sont extraordinairement canines. C'est India et son gourdin écarlate, Broena et ses ongles griffus, et toutes sortes d'idoles effrayantes qu'inventa le bizarre génie des Hindous, en quête d'épouvante et en frénésie de laideur.

L'humanité, même en dehors des pays jaunes, éprouve, apparemment, le besoin d'être terri­fiée.

C'est pourquoi, il y a toute une littérature destinée à nous procurer des sensations horrifiques. Cette littérature s'est particulièrement enrichie, dans ces dernières années, par l'importante contribution qu'y ont apportée les romanciers anglais.

 

En plein mystère et en plein effroi. Le type du policier Sherlock Holmes.


Le docteur Conan Doyle, par exemple, est un maître inventeur en fait de terreur. On ne saurait lire dix pages du roman intitulé « Le Chien des Baskerville », sans frissonner d'inquié­tude. Ah! le terrible chien, que ce chien-fan­tôme !

La famille Baskerville est une des plus riches et des plus considérées du Devonshire. La mort tragique de sir Charles Baskerville a causé récemment, dans ce comté, une émotion profonde. Sir Charles était un esprit supérieur, très pénétrant, à la fois spéculatif et pratique. La courtoisie de ses manières, la chevale­resque générosité de son cœur lui avaient concilié l'affection et le respect de tous. Au moment où il mourut, il était désigné comme le candidat probable du parti libéral aux pro­chaines élections de Mid-Devon.

 

Sir Charles Baskerville, lorsqu'il habitait sa résidence champêtre de Baskerville Hall, avait coutume de se promener, chaque soir, dans la fameuse allée des Ifs, qui est une des principales attractions de cette maison sei­gneuriale. Un soir de printemps (c'était exac­tement le 4 mai) sir Charles partit pour sa promenade habituelle. Il fumait un cigare que son valet de chambre, un nommé Barrymore, a vu longtemps luire dans le clair obscur de l'allée des Ifs. Il avait manifesté le dessein de partir, le lendemain, pour Londres, et même, il avait recommandé à Barrymore de bien pré­parer ses bagages.

 

On ne le vit pas revenir. A minuit, Barry­more, ayant constaté que la porte du château était encore ouverte, alluma une lanterne et se mit à la recherche de son maître. Le sol de l'allée des Ifs avait été détrempé, dans la journée, par des averses. La trace des pas de sir Charles était imprimée dans la terre mouillée. On suivit ces empreintes jusqu'à une barrière qui, vers le milieu de la bordure des ifs, s'ouvre sur la lande. Une série d'em­preintes plus profondes démontrait que sir Charles Baskerville avait stationné quelque temps en cet endroit. Il avait dû reprendre sa marche, car on ne retrouva son cadavre que beaucoup plus loin...

 

Tels sont les faits extraordinaires que le docteur James Mortimer, médecin dans le Devonshire, vient raconter au célèbre Sher­lock Holmes, qui est le héros favori du roman­cier Conan Doyle, et qui excelle, par simple plaisir d'amateur, dans les investigations de police.

 

Sherlock Holmes a une manière de procé­der qui n'appartient qu'a lui, et qui aboutit presque toujours à des résultats merveilleux. Et il n'aime que les enquêtes qui ont quelque chose de bizarre et de fantastique. Il travaille par amour de l'art et non point pour gagner de l'argent.

 

Sherlock Holmes prêta une oreille attentive au témoignage du docteur Mortimer, qui résuma sa déposition en ces termes effrayants :

« Sir Charles était étendu, la face contre terre, les bras en croix, les doigts crispés dans le sol et les traits convulsés sous l'em­pire d'une violente émotion, que j'aurais à peine osé certifier son identité. Le corps ne portait aucune blessure... Mais la déposition de Barrymore est incomplète. Il a dit qu'au­près du cadavre il n'existait nulle trace de pas... Il n'en avait pas vu... Elles ne m'ont pas échappé, à moi... nettes et fraîches... à quelque distance du lieu de la scène!...

- Des empreintes de pas?

- Oui, des empreintes de pas.

- D'homme ou de femme?

- Monsieur Holmes, j'ai reconnu l'em­preinte d'une patte de chien gigantesque!

 

C'est sur cette donnée effarante, que Sher­lock Holmes s'engage, avec son flegme habi­tuel, dans la plus dramatique des enquêtes. Il apprend, d'abord, que les paysans du Devon­shire se racontent, entre eux, le soir, à la veillée, une histoire à faire dresser les che­veux sur, la tête des personnes chauves.

Sachez qu'au temps de la grande Révolution d'Angleterre, le sire Hugo de Baskerville était un des plus terribles gentilshommes de la Grande-Bretagne. Franc païen, il faisait de sa vie deux parts, dont il passait l'une à ne rien faire, l'autre à mal faire. En son manoir de Baskerville, sinistrement éclairé par l'illumi­nation des orgies nocturnes, et toujours retentissant de cris et de blasphèmes, il buvait des boissons défendues, il chantait des chan­sons sacrilèges, en compagnie de deux ou trois seigneurs, dignes de mener avec lui cette vie infernale.

Or, par une sombre nuit, Hugo de Basker­ville, dans la plus haute chambre de son don­jon, se réjouissait d'une façon diabolique, avec les compagnons habituels de ses exé­crables divertissements. Ayant accompli, ce jour-là, la plus mauvaise action de sa vie, il était très content de lui-même. Il avait enlevé, dans une ferme voisine, la fille d'un honnête cultivateur, et il avait enfermé sa prisonnière dans une tourelle verrouillée et cadenassée, où la pauvre captive pleurait, sanglotait, fris­sonnait, en entendant les horribles échos de l'orgie voisine. Lorsque le sire de Baskerville, ayant suffisamment bu, mangé, vociféré avec ses affreux camarades, remonta dans la tou­relle, il poussa une épouvantable imprécation. La prisonnière était partie. Elle s'était sauvée par une étroite fenêtre; et s'accrochant tant bien que mal aux lierres qui tapissaient le château maudit, elle avait pu descendre jus­qu'à terre, et s'enfuir à travers la lande. Alors une idée véritablement satanique s'offrit à l'imagination de Baskerville et des ivrognes qui l'accompagnaient. « Par tous les monstres de l'enfer! s'écria-t-il, je jure de rattraper ma proie... Sinon, je fais le serment de me donner au diable, corps et âme... » Et l'on vit une chasse fantastique, vertigineuse, démo­niaque, se déchaîner, sous la clarté morne de la lune, à travers les campagnes hallucinées.

 

Les chevaux galopaient, les chiens aboyaient, les chasseurs faisaient entendre les plus épou­vantables clameurs. Hugo, sur un cheval forcené, courait avec frénésie. Ses compagnons l'ayant perdu de vue, interrogèrent un berger qui errait sur la lande, et qui, enveloppé par la clarté lunaire, ressemblait à un revenant...

- Ah! répondit ce berger, j'ai vu l'infortunée jeune fille, poursuivie par la meute du sire Hugo. Mais j'ai vu aussi un grand chien noir galoper en silence derrière le sire de Baskerville; et je prie le ciel de ne jamais voir sur mes talons, un mâtin de cette taille, et endenté aussi terriblement !...

 

Les cavaliers, en écoutant ce récit, senti­rent que leur sang se figeait dans leurs veines! Et quelle ne fut pas leur angoisse, lorsque, plus loin, ayant mis pied à terre, ils virent, au fond d'un ravin, la jeune fugitive, morte de peur, et à côté d'elle, le sire de Basker­ville, terrassé par un énorme chien noir, qui le tenait à la gorge. Ce chien, au moment où les cavaliers s'arrêtèrent, glacés d'horreur, tourna vers eux une gueule si rouge et des yeux si ardents, que l'un d'eux mourut sur la place, et que les autres restèrent fous jusqu'à la fin de leurs jours.

On conçoit, dès lors, l'émotion avec laquelle le bon docteur Mortimer raconta à Sherlock Holmes, l'observation qu'il a faite d'une trace de « chien gigantesque », à l'endroit où l'on trouva le cadavre convulsé de sir Charles...

L'art, on pourrait presque dire le procédé, du romancier Conan Doyle, consiste à ramener aux proportions d'un fait divers, aisément intelligible, les données horrifiques, qui sont les prémisses de ses récits. On trem­ble, on frémit, on s'effare. Et puis, on finit par comprendre, ce qui est la meilleure manière de se rassurer.

 

L'enquête de Sherlock Holmes aboutit à des résultats positifs. La légende du « chien des Baskerville » s'explique, comme toutes les légendes, par la faculté d'agrandissement et de transfiguration qui caractérise l'imagination populaire. Quant au chien effrayant qui, plu­sieurs siècles après la fin tragique du sire Hugo, fut cause de la mort imprévue de sir Charles, il existait effectivement. On l'enten­dait, fort distinctement, hurler tous les soirs sur la lande. Les paysans affirmaient qu'il lançait du feu par la gueule et par les yeux. Cet animal était un grand chien, enduit d'une préparation phosphorescente par un certain Stapleton, naturaliste très savant et non moins méchant, dont le château était situé tout près du château des Baskerville. A la vue de ce chien phosphorescent, sir Charles, qui était atteint d'une affection cardiaque, était mort, tout simplement de la rupture d'un anévrisme.

 « Une création littéraire fantastique: Les bras d’un Martien » : Les Martiens sont munis d’énormes tentacules extensibles qui peuvent pénétrer par une porte simplement entrebâillée et fouiller les coins les plus reculés avec leurs colossales mains.

 

 

Le créateur le plus fécond du fantas­tique et de l'invraisemblable : Wells


L'art de H.-G. Wells, romancier, prophète et réformateur, l'auteur de « La Guerre des Mondes » et de « L'Ile du docteur Moreau », s'exerce moins dans le domaine de l'horrifique et de l'effrayant, que dans les régions illimitées du surnaturel, du fantastique, du possible et de l'impossible. « La Guerre des Monde »s est l'invraisemblable tableau d'une lutte cosmique, qui met aux prises les habi­tants de la planète Mars et les habitants de la terre. L'imagination du conteur s'est donné carrière, vertigineusement, dans l'évocation de ces Martiens qui descendent chez nous, par une belle nuit d'été, dans un cylindre, comme firent autrefois les Grecs chez les Troyens, dans un cheval de bois. La figure d'un Martien est telle qu'on ne saurait en affronter l'aspect sans être pétrifié de stupé­faction. Représentez-vous une sorte de masse ronde, avec deux grands yeux sombres, qui regardent fixement. Les Martiens n'ont pas de nez. Leur bouche a la forme d'un V. Ils n'ont point de lèvres, et leur bouche hideuse laisse échapper sans cesse une sorte de salive. D'ailleurs, ni front, ni menton. Et, à la place des organes de préhension que nous appelons des bras, un simple jeu de tentacules, pareils aux visqueuses et redoutables nodosités des pieuvres. Sur quels documents plastiques ou graphiques se fonde Wells, pour nous donner ce portrait abracadabrant d'un habitant de la planète Mars, c'est ce que nous ne saurons jamais, attendu que l'auteur de la Guerre des Mondes ne fortifie, évidemment, par aucune preuve l'audace de ses allégations. Mais tel est le mouvement du récit, tel en est l'enchaî­nement logique, que malgré l'étrangeté de ces données initiales, on s'habitue, peu à peu, aux surprenantes péripéties de la Guerre des Mondes. Les Martiens, dans leur lutte contre les Terriens, disposent d'une artillerie d'au­tant plus redoutable, qu'elle est à peu près invisible, ils projettent sur leurs ennemis, au moyen d'un miroir parabolique, une chaleur intense. Au contact du rayon des Martiens, tout ce qui est combustible s'enflamme, le plomb coule comme de l'eau, le fer s'amollit, le verre craque et fond, l'eau se change immé­diatement en vapeur.

 

On voit, par cet exemple, comment l'auteur de « La Guerre des Mondes », de « La Machines à explorer le temps », des « Premiers hommes dans la Lune », de « l'Ile du docteur Moreau » et de « Place aux Géants » ! sait adapter aux inventions de sa fertile fantaisie les infinies possibilités de la science moderne. Un jour viendra, peut-être, où les fusils perfectionnés et les canons mo­dèles dont les hommes se servent pour s'entretuer paraîtront aussi surannés que les arcs et les flèches des Iroquois et des Topinambous, en comparaison des engins que découvrira, dans l'avenir, l'infernal génie de la destruction mutuelle. Peut-être, alors, disposera-t-on d'une puissance de liquéfaction, de torréfaction ou de pulvérisation qui feront considérer les atroces carnages de la guerre moderne comme de simples jeux d'enfants. Les armées belligérantes seront alors « fou­droyées » sans métaphore, et littéralement « réduites en poudre ».

 

D'autre part, Wells aime à reposer sa pensée sur des perspectives plus pacifiantes. S'il prévoit des rapports hostiles entre la Terre et la planète Mars, il prophétise aussi des relations amicales entre les Terriens et les habitants de la Lune. Dans quelques siècles, s'il faut en croire notre prophète, une ascen­sion dans la Lune sera une excursion recom­mandée par les agences Cook des temps nou­veaux. Wells, en sa jeunesse laborieuse et obscure, a été professeur de sciences dans une de ces « cramming shops » de Londres, qui sont, en outre-Manche, à peu près l'équivalent de nos « boîtes à bachot ». A force d'entasser des notions scientifiques dans les crânes, souvent rétifs, des candidats confiés à ses soins, il s'avisa, comme notre Jules Verne, de tirer parti des innombrables ressources que la chimie, la physique et, en général toutes les sciences de la nature offrent à l'imagination inventive des romanciers. Les hypothèses de Wells dépassent en hardiesse la plupart des hypothèses, pourtant si audacieuses, où se déployait si brillamment, la verve narrative de Jules Verne. Un voyage dans la Lune lui semble tout naturel, à condition toutefois que la science découvre une substance exempte des lois de la gravitation. Une sphère creuse, formée de cette substance, s'éloignera indéfi­niment dans l'espace : il suffira aux gens cu­rieux de s'installer dans cette sphère comme dans un ballon, et de donner l'ordre : « Lâchez tout! » Les voyageurs, placés dans cette sphère, pourront, grâce à un système d'ouver­tures, disposées dans les parois de leur maison flottante, utiliser tantôt l'attraction solaire et tantôt l'attraction terrestre ou l'attraction lunaire.

Et voilà comment, aux environs du tren­tième siècle peut-être, les petits écoliers de la Terre pourront aller passer leurs vacances dans la Lune.

 

Les récits extra-terrestres où s'espace, avec une visible complaisance, l'imagination fer­tile de Wells, donnent une ample satisfaction à l'instinct qui, de plus en plus, poussera l'homme à s'absenter de sa planète. Actuelle­ment, en effet, il est presque pénible de penser que les lois de la pesanteur et les con­ditions de l'atmosphère nous attachent par les pieds et nous retiennent par le nez à la surface de notre terre solide et parfumée.

« Au fond de la mer »  : Enfermé dans une boule, le héros de Wells voit passer devant lui les êtres étranges qui peuplent les grandes profondeurs.

 

L'invraisemblable réalisé : les hommes changés en bêtes.


Du moins, l'île du docteur Moreau nous ramène sur la planète terrestre. Cette île mystérieuse est située très loin, dans l'Océan Pacifique, parmi des récifs de coraux.

Ce docteur avait dû quitter Londres à la suite de l'émotion qu'avait soulevée la fuite scanda­leuse d'un chien, écorché vif par son scalpel, et qui s'était mis à courir, en cet état, à travers les rues de la Cité. L'effrayant vivisecteur, seul au milieu de l'Océan Pacifique, avec le complice habituel de ses écorchements, peut se livrer, désormais, sans la moindre diffi­culté à l'art d'estropier, de mutiler des pauvres bêtes. Du fond de ces perspectives lointaines, il n'y a pas de danger que le hur­lement des quadrupèdes ou des quadrumanes suppliciés par le docteur Moreau soit entendu dans les bureaux de la Société protectrice des animaux.

Le hasard veut qu'un navigateur anglais, mi­raculeusement échappé au naufrage de la Dame Altière, aborde dans l'île du doc­teur Moreau.

 

Le premier être vivant qui se présente à ses yeux est une bête fantastique, qui a la tête d'un hom­me et les quatre pattes d'un ani­mal. Cet être sin­gulier était vêtu d'une sorte d'ha­billement som­maire en coton­nade bleue. Et, plus loin, en se promenant à tra­vers l'île mysté­rieuse, le voya­geur effaré ren­contre ainsi de singulières créa­tures, demi-hom­mes, demi-bêtes, tellement extra­ordinaires, qu'il croit être, à cha­que instant, le jouet d'une hal­lucination. Ce sont des hom­mes-singes, des hommes-chiens, des hommes-léo­pards, des hom­mes-loups, des hommes-ours.

 

Tous ces mons­tres ont été créés par les savantes combinaisons du docteur Moreau, dont le rêve con­siste à vouloir condenser en quelques semai­nes ou en quel­ques mois les lentes étapes de l'évolution.

 

Mais cette métamorphose n'est qu'une transformation bien précaire. Les instincts, dès qu'ils sont réveillés par la vue du sang ou par l'attrait d'une proie, se réveillent, et la brute à peine humanisée devient encore plus brutale qu'auparavant, Moreau est tué par une de ses « créatures », qui, subitement rede­venue féroce et Carnivore, s'est échappée du laboratoire. Alors, on assiste à une scène effroyable : tous les habitants de l'île sont précipités, par une lamentable rechute, dans une épouvantable animalité. Et les monstres s'entredétruisent dans une sarabande de tuerie mutuelle.

 

Wells est un grand évocateur qui cherche, non plus dans la réalité, mais dans le domaine de l'hypothèse, ces sources de terreur, dont le genre humain, dit Aristote, a besoin, pour s'affranchir de la tyrannie des passions.

L'aliment des dieux : une éclosion monstre de géants.


Sans quitter jamais complètement la réalité, y plongeant toujours par quelque racine, son œuvré cherche à s'emparer du plus possible d'inconnu pour en alimenter des récits, pour en créer les rouages effarants d'un drame in­soupçonné.

 

Voici qu'il imagine un savant, un savant à l'âme très simple et au caractère très mo­deste, et qui porte dans son cerveau la for­mule d'une effrayante découverte. Quelle découverte? Celle d'une substance dont les propriétés nutritives sont telles, que les créa­tures vivantes qui en absorbent, même une quantité minime, grandissent, grandissent jusqu'à dépasser l'énormité vertigineuse des plus hauts monuments.

 

Le savant expérimente d'abord le fantas­tique aliment — qu'il a baptisé du nom d'héraklèophorbia, sur ses propres enfants... Mais, calamité effroyable, quelques parcelles de la substance se répandent dans le monde qui, bientôt, de-ci, de-là, se peuple d'abeilles gigan­tesques comme des aigles, de rats plus grands et plus terribles que les grands fauves... Et bientôt, tout à coup, on voit poindre et s'éle­ver des hommes géants.

 

Que va-il se passer? L'humanité chétive et malingre va-t-elle céder la place aux géants? Nous assistons à la lutte désespérée de l'hu­manité normale contre cet encombrement d'êtres démesurés, éclos du génie d'un petit savant. Mais la résistance n'est pas possible, et c'est par la défaite de l'ancien et infime élé­ment humain que se termine « Place aux Géants ! »

 

Dans la Machine à explorer le temps, Wells part d'une hypothèse extrêmement curieuse, dont la hardiesse n'est pas sans beauté. Pour­quoi, se demande son héros, n'arriverait-on pas à se déplacer dans le temps comme on se déplace dans l'étendue, pourquoi ne parvien­drait-on pas à s'élancer, en avant ou en arrière, dans le cours des âges, à circuler plus ou moins vite, à son gré, parmi les siècles, comme on le fait sur une route ou sur une plaine? Vertigineuse supposition qui affolerait moins un homme de science qu'un simple mortel, car l'homme de science nous dira, avec le sérieux imperturbable de la logique et de la vérité, que si l'on arrivait à se déplacer dans l'espace plus vite que la lumière, on rattraperait dans leur fuite immense, à travers l'éther, les vibrations lumineuses, et on aurait l'impression quelque peu fantastique de revoir le passé... Quant à l'exploration de l'avenir, évidemment, la conception est plus téméraire, mais il est plus qu'intéressant d'y avoir pensé, et il n'est point si aisé de parcourir même avec l'imagination, le champ illimité de l'hypothèse!

Quoi qu'il en soit, le héros de Wells a résolu le problème, et, chevauchant sa miraculeuse et scientifique machine, il se précipite à la décou­verte du monde futur.

 

Il franchit une étape formidable : deux mil­lions de siècles. Comme bien on pense, ce voyageur, en avant de deux millions de siècles sur son époque, voit du nouveau. Le climat s'est modifié à la surface de la terre, et la température est d'une douceur exquise. Une végétation merveilleuse croît au milieu des ruines colossales d'une architecture étrange.

L'explorateur est accueilli par de petits êtres imberbes et efféminés, vêtus d'étoffes précieuses. Ce sont les Eloïs, résidu mille fois millénaire de l'humanité dégénérée par l'excès de civilisation à haute dose. Que font ces petits êtres? Ils passent leurs journées à jouer, et celui qui vient au milieu d'eux, du fin fond des âges, ne peut s'expliquer comment ils tis­sent leurs vêtements et se procurent leur nourriture.

 

La nuit, les Eloïs dorment en groupe, dans les grands monuments aux ruines prodi­gieuses, autour desquels ils vivent comme d'insouciantes fourmis, mais leurs petites figures donnent tous les signes d'une grande terreur aux approches de l'obscurité. Cepen­dant, l'explorateur du temps n'a encore vu au­cun animal, ni aucun être, à part la petite foule glabre et drôlement monstrueuse des Eloïs.

Un jour qu'il s'est éloigné de sa machine a parcourir la durée, celle-ci lui est mystérieu­sement enlevée, sans qu'il puisse se rendre compte par qui et comment. Les Eloïs sont totalement incapables d'un acte de ce genre... Il y aurait donc, dans ce monde colossalement vieilli, une autre race malfaisante, celle-là, et le malheureux va alors se trouver obligé de rester a l'époque fantastique où il se trouve, sans pouvoir faire dans l'abîme des temps passés, la plongée libératrice qui le ramènerait parmi les siens? Il s'acharne à la recherche de sa machine. Il pressent qu'elle est cachée dans une sorte de souterrain où l'on accède par un puits profond. Résolument, il y pénètre, et fait connaissance avec les Morlocks, second débris de l'humanité, êtres répugnants, blanchâtres, mous et flasques. Ils vivent dans l'obscurité, sont éblouis et aveuglés par la lumière, et l'explorateur n'arrive à s'échapper de leurs griffes qu'en usant ses dernières allumettes.

Or, ce sont les Morlocks qui entretiennent les Eloïs, les habillent, les nourrissent. Mais dans quel but ? Et devant des tas de viande informe qu'il aperçoit dans les pénombres de la caverne, l'homme d'aujourd'hui pressent le mystère de l'humanité future; les Morlocks sont les pourvoyeurs des Eloïs, mais ces der­niers ne sont qu'un bétail humain et ne vivent sans soucis ni préoccupations que pour finir misérablement comme viande de boucherie.

 

L'explorateur arrive à reconquérir sa ma­chine et bondit de nouveau dans le futur. Il assiste au déclin du monde et retourne, harassé, dans son époque.

Les effroyables dangers qu'il a courus ne l'ont point découragé, et il repart de nouveau, pour ne jamais reparaître, englouti par le temps.

 

Dans L'Homme Invisible Wells place en plein milieu de l'époque actuelle de la vie d'aujourd'hui, une de ces hypothèses qui, pour ne point confiner à l'horrible, n'en est pas moins profondément terrifiante. Je sup­pose qu'un homme a pu arriver, au moyen d'un procédé secret, à se rendre si totalement, si parfaitement transparent qu'il devient invi­sible à tous les yeux, sans pour cela perdre sa matérialité. On ne le voit pas, mais on le touche. On imagine ce que cette donnée offre de ressources à un écrivain qui cherche à sus­citer à chaque page le petit frisson delà peur...

 

Imperceptible, mais réel, l'homme erre dans Londres, terrifiant ceux qu'il rencontre par de soudaines révélations de sa personne qui ne se manifeste qu'au contact direct.

 

Pour vivre, il est réduit à voler sa nourri­ture, il parvient à se procurer des vêtements, une perruque, un masque, et désormais, revêtu d'une enveloppe visible, il réside quelque temps dans une petite auberge de province. Un accident fait découvrir que, sous le masque, il y a en apparence le vide, et alors, angoissante et folle, commence la chasse à l'homme invisible mais non impalpable. Après avoir déjoué les poursuites et réussi à se ca­cher durant plusieurs jours, il est frappé par la pioche d'un terrassier, meurt, et par suite de la décomposition du sang, redevient vi­sible.

Mais il a commencé par expérimenter son invention sur un chiffon et sur un gros chat. Il y a donc, encore quelque part, un matou énorme qui rôde et qu'on ne peut voir, Il est peut-être là, à côté de vous... N'est-ce pas lui qui vient de vous frôler la main... là? Ce souffle... N'avez-vous jamais entendu miauler le chat invisible? Et c'est vraiment là une obsession acharnée.

 

En plus de ses œuvres principales, Wells a publié nombre de nouvelles, parmi lesquelles il faut citer celles parues sous le titre : « Les Pirates de la mer. » En outre, dans une nou­velle intitulée « Dans l'abîme, » il nous fait assister à la descente d'un homme dans les profondeurs incalculables de l'Océan Pacifique. Enfermé dans une sphère, il trouve un – ville sous-marine, dont les habitants sont des sortes d'hommes auxquels une conformation spéciale permet de vivre au fond des eaux. Faut-il encore citer la « Chambre rouge », « l'Etoile » et tant d'autres contes d'une horreur si particulière. Et il est admirable que toutes ces histoires puissent être si pareille­ment terrifiantes tout en étant si diverses.»

 

Gaston Deschamps

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"L'aviation: journal de bord"

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