Les problèmes météorologiques ont de tout temps préoccupés nos illustres savants et la vieille anticipation est de ce fait le terrain idéal aux hypothèses les plus extravagantes.

De ce fait il n'était pas rare de rencontrer sous la plume d'écrivains de fictions quelques articles dans des revues plus ou moins scientifiques.

Voici donc dans un numéro du « journal des voyages » une couverture des plus insolite et intitulé « Le déluge de glace ».

Sur un texte de deux pages et appuyé sur les théories d'un certain Léon Lewis, Forbin nous annonce dans un futur relativement proche la destruction de notre civilisation par un refroidissement général de la terre :

« D'après Mr Lewis,les énormes masses de glace accumulées au pole Sud,et qui servent pour ainsi dire de « Frigorifique » à la terre entière,sont en voies de désagrégation. Si ce lent travail continue,si la dislocation devient complète,ces énormes masses de glace se précipiteront vers l'équateur,élèveront le niveau des eaux dans l'hémisphère septentrional,tout en causant un abaissement de leur température et occasionneront une inondation presque générale en Europe et dans l'Amérique du Nord. Par un mouvement de réaction,l'énorme amas d'eaux glaciales les reviendra sur sa route,après avoir atteint le cercle arctique,et les régions qui auront échappé à la première inondation,deviendront les victimes de la seconde.....La France aura disparu sous les eaux. Cà et là ,émergeront du nouvel océan des îles et des archipels qui furent jadis l'Auvergne et le sommet des Cévennes,et d'énormes glaciers aux découpures fantastiques,se balanceront au-dessus du bas-fond où s'étala la capitale du monde :Paris.... »

De quoi vous glacer le dos et comme quoi, les prévisions des scientifiques évoluent au fil des générations.

De l'auteur de cet article, Victor Forbin,je ne connais que son roman « Les fiancés du soleil » publié en 1923 à la Librairie Alphonse Lemerre (un roman préhistorique assez mauvais....) mais il publia un grand nombre d'articles pour la revue "Le journal des voyages", mais nous aurons l'ocasion d'y revenir.

La superbe illustration, (qu'il vous sera également possible d'apercevoir dans le « Versin » se trouve en page 331) a été réalisée par Louis Tinayre dans le « Journal des voyages » N° 1280 de la collection Dimanche 19 Janvier 1902