J'avais déjà évoqué la « problématique » lors d'un précédent coup de cœur à savoir, peut-on objectivement parler d'une texte rédigé par un ou une
amie et qui plus est publié par un éditeur que l'on porte en grande estime ? Je pense honnêtement que le talent doit être mis en avant et, quels que soient les liens qui nous unissent, il ne
faut pas faire cas de celui de l'amitié et dire combien il est bon et rafraîchissant de se plonger dans de si précieux fascicules qui sous un Carnoplastique label enchante notre âme de lecteur
et....d'enfant !
Toute l'inspiration d'un écrivain peut parfois mettre des années afin de pouvoir s'exprimer, le plus dur est de balayer d'une main que je devine parfois hésitante, tous les doutes qui peuvent vous
assaillir, toutes les craintes qui vous submergent, avec cette étreinte glacée qui vous prend à la gorge et qui se distillent telle une drogue aux pouvoirs dévastateurs dans la plus petite partie de
votre cerveau. Cette peur qui vous colle aux tripes, car entre le haut du corps et son milieu il y a une ligne directe se libérant souvent de tout processus réfléchi, et qui vous fait douter,
hésiter, craindre le pire. Il n'y a pas meilleur écrivain que celui qui se remet en question, car il est non seulement honnête avec lui-même, mais surtout avec ses lecteurs et cette franchise tout
empreinte d'une extrême générosité, on la retrouve au fil des pages de cette magnifique histoire que Christine vient de nous livrer, dans ce comte d'une extrême sensibilité qui ne pouvait être que
façonné par une protégée des fées. On se plaît alors à imaginer sa maison peuplée de rires d'enfants de coins et de recoins abritant de malicieuses petits créatures lui soufflant à l'oreille ce doux
murmure de l'inspiration. Car la maison de Christine est un refuge, un territoire de papiers et de mots, un phare de l'érudition qui projette sur nous son puissant rayon afin d'en percer les ténèbres
de notre quotidien. Je l'imagine, tout comme son héroïne Charlotte, déambuler sur son océan de livre à explorer d'étranges univers qu'elle va répertorier dans son précieux cahier à idées afin de
pouvoir nous les restituer de la plus belle des façons. On devine chez cette érudite des mondes imaginaires, un savoir accumulé depuis des années de lecture, une structure patiemment construite avec
le temps et qu'elle se décide enfin à nous exposer pour notre plus grand plaisir. Écrire une histoire n'est pas quelque chose de surhumain, aligner des mots, certains le font avec platitude et
trouvent pourtant un public, n'est pas extraordinaire, mais choisir une façon de conte pour enfants avec un superbe sens du rythme, un style qui nous enveloppe comme une agréable brise d'été avec des
personnages attachant au possible , voilà une chose inhabituelle !
Chère Christine en lisant cette histoire, j'ai retrouvé mon âme d'enfant, mais pas celle mièvre et pleureuse du gamin capricieux et colérique non, celle noble et pure de celui qui dévore le monde à
pleines dents, celui qui a envie d'aventure et de magie, celui qui reste émerveillé à l'idée du monde qui l'entoure et celui encore plus merveilleux de celui qui n'existe pas au commun des mortels.
Tu es parvenu à habiter ta petite Charlotte de cet esprit Savanturier qui contre vent et marées est prête à affronter les plus terribles dangers, avec dans son balluchon une bonne dose de malice, un
sens de la répartie et du courage à revendre et c'est ce qui la rend aussi sympathique et attachante. Ton histoire nous transporte et nous pousse à quitter notre morne quotidien et l'on s'imagine
très bien, la frimousse pleine de crasse à suivre les péripéties de cette bande de gosses en quête d'aventures.
Il y a dans cette histoire le souffle puissant des contes d'autrefois et ce n'est pas un hasard si l'on y retrouve l’empreinte de J.M.Barrie, de Andersen et de Dickens. On y puise ce relent puissant
des lectures qui ont jalonné ton enfance et qui continuent encore à t'impacter d'une aussi merveilleuse façon en trouvant ce parfait équilibre entre contes pour enfants et histoires pour adultes. Il
y a dans ton style ce petit rien qui n'est pas donné à tout le monde et qui fait que malgré la difficulté de la thématique, tu parviens à nous transporter et nous faire voyager bien au-delà des
mots.
Touts est fait, dans le choix de ton héroïne, pour que nous la trouvions sympathique et attachante et cette aventure, qui ne dure que le temps d'une journée/rêve est riche en péripéties et en coup de
théâtre. Charlotte est l'archétype de l'enfant débrouillarde au possible, intelligente et malicieuse, habituée à vivre hors du temps, car son existence est construite sur un schéma où l’imaginaire
est un art de vivre. Elle y affronte de fait cette incroyable aventure avec tout le sang-froid que cela impose. Pas évident d’écrire une histoire mettant en vedette des enfants, cela pourrait devenir
vite chiant, lourd ou naïf sauf que là, il y a un sens de la narration tout à fait dynamique, une sorte de jeux avec les mots et tu t'amuses alors, avec le langage en tant que matière modulable à
l'infini, à construire autant de mondes que l'imagination fertile de Charlotte est en mesure d'inventer et son pouvoir semble sans limite
Christine est une virtuose des mots, offrant des descriptions possédant la richesse de celle qui, au fil des années,c'est imposée comme règle un maniement du langage qui enchante notre plaisir de lecture, et ce n'est pas un vain compliment, sans toute trace de flagornerie gratuite, que de dire combien sa prose est agréable et délicieuse et avec quel plaisir j'ai dévoré avec avidité chaque phrase, chaque exercice de style, chaque moindre petit mot. Tout dans sa narration semble couler comme de source et je ne peux que vous exprimer ma joie à la découverte de chapitres au titres qui sentent bon la confiture et l'encaustique, de cette merveilleuse patine dont le lustre unique est le reflet de toutes ces choses dont on fait les bonnes histoires.Franchement les amis la seule lecture du chapitre 9 « Merveilles » et le 16 « Tapage nocturne » ( avec une mention spéciale pour le suivant « Un grand-mal ») suffit pour comprendre combien elle est habitée par un talent fou et pousse le lecteur dans des situations cocasses, drôles , dramatiques mais jamais ennuyeuses. Tout dans son écriture est une invite au voyage, à la relecture de nos classiques, elle est le témoignage de celle qui possède la force de ces histoires écrites avec le cœur ,le regard plein de tendresse et d'amours pour les choses bien faites. Pour l'occasion, je me suis fait petit Poucet et pour le coup je ne regrette pas d'avoir suivi les traces de cet adorable petit « Caillou »
Si son prochain livre à venir chez les Moutons Électriques , « Les papillons géomètres » est aussi délicieusement écrit, ce dont je ne doute pas, nul doute que nous aurons en sa personne l'éclosion d'un talent qui se révèle enfin et je suis heureux que nous seulement Christine se mette sérieusement au métier d'écrivain mais que des éditeurs lui ouvre toutes grandes les portes de la reconnaissance.
Il me serait impossible de terminer sans une mention spéciale pour la magnifique couverture d'une beauté touchante et attachante, de la représentation à son revers de cette image « Bon point » en forme de cabinet des merveilles, un gage de gratitude afin de nous remercier d'avoir était sage, et surtout de toute la sensibilité des dessins de Samuel Mine qui accompagnent cette magnifique aventure, histoire de nous plonger un peu plus dans cette époque bénie mais finalement pas si lointaine que ça, où nous étions capable de nous étonner de tout. Mais je pense que « Charlotte Caillou contre les Zénaïdes » est là pour nous rappeler que rêver n'est pas une histoire d'age, juste le fait de se laisser porter par le courant des mots et le talent de ceux qui parviennent à nous faire voyager et nous enivrer de leur écriture.
« Charlotte Caillou contre les Zénaïdes » de Christine Luce éditions du Carnoplaste
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