Une Carnoplastique aventure de Marija Nielsen disponible sur commande ou à retirer directement sur l'île. Superbement illustré par OLivier Fertel qui fut hélas dévoré par le singe de sa propre couverture.
L'avantage avec les fascicules du Carnoplaste, c'est qu'ils peuvent se lire n'importe où, arrivent à s'enrouler, se glisser dans une pochette ou au pire, se plier en deux pour le fourrer dans une poche. J'entends déjà les cris de protestation et les invectives qui ne manqueront pas de labourer ma face d'iconoclaste( crains dégun....), et si cette diatribe provocatrice n'est ici que pour réveiller votre âme de fervent défenseur de cette illustre collection, je voulais surtout attirer votre attention sur le fait qu'une histoire du Carnoplaste, c'est du concentré d'aventure qui se dévore vite et bien, ne prend pas trop de place dans votre bibliothèque tout en constituant la plus belle galerie de créatures déjantées que l'imaginaire puisse nous apporter. De plus, chose extraordinairement pratique, le format est idéal pour lire dans le métro, l'avion ou le train et plutôt que de parcourir une magazine au contenu parfois stupide et insipide, rien de tel que la prise en main de cet objet à la couverture attrayante et à la lecture des plus savoureuse :
Le Carnoplaste c'est une pur O.L.N.I ! (Objet livresque non identifié pour celles et ceux qui ne suivent pas)
Me voici donc dans le train , le cœur gros de laisser mes amis Savanturiers rencontrés lors du dernier festival « Zone Franche », mais la valise pleine d'une précieuse cargaison, butin inestimable et
amoureusement emballé qui viendra par la suite enrichir les étagères d'une bibliothèque aux appétits féroces. Nous sommes tous les victimes d'une malédiction et notre existence est condamnée à
assouvir les bas instincts d'une curiosité ne trouvant nul apaisement.
Bizarre, vous avez dit bizarre ?Après un détective cul de jatte, une vengeur mexicain, un virtuose sabreur justicier, un nain à la cisaille affûtée, une pucelle métallique et un super
héros qui marche au radium, voilà que débarque dans notre petite famille, une psychopathe qui loin de payer ses dettes en monnaie de singe, honore sa vengeance avec du bon vieux
chimpanzé dégénéré adepte de la vie en société, de préférence sur une île déserte ( faut pas faire chier un vieux singe de mauvais poil) et occasionnellement bouffeur de chair fraîche, surtout de
celle de scientifique, bien molle et juteuse à souhait.
Tatiana Orloff, ne supportant pas l'affront que vient de lui faire le milieu universitaire, qui considère ses expériences sur les primates obsolètes et privées de tout intérêt (on va leur préférer la
traque de dinosaures...remarquez ça se discute !), se voit investie d'une mission divine et vengeresse et décide de poursuivre en secret, avec des fonds privés, ses coupables expériences. En réalité
(mais l'hypothèse avancée est un peu nébuleuse) elle surveille l'évolution de nos amis quadrumanes en milieu isolé et note, de la part du chef de groupe, une tendance à l'intelligence destructrice,
lui permettant de construire des « armes » de fortunes. Un détail primordial dans l'évolution des espèces et de la capacité des primates à s'adapter dans le milieu dans lequel il évolue. Le résultat
est plus que concluant et, décidant de faire une remake de « La chasse du conte Zaroff », invite quatre de ses détracteurs ( dont son ancien amant qui va payer cher sa
traîtrise, le salaud...), se fait tout sucre tout miel, passe une bonne dose de pommade anesthésiante et lors d'un apéritif mémorable au suave parfum de soporifique, emmène tout le monde se coucher
sur sa petite île paradisiaque où sa bande de primates psychopathes décide d'arrêter les régimes de bananes et commencer une cure de viande rouge....humaine : il parait que cela rend plus aimable
!
Reste à vérifier pour ces « naufragés involontaires», qui viennent de voir leurs rangs grossir par l'ajout inopiné du serviteur de Tatiana, si l'intelligence de l'homme peut se mesurer à celle du
singe. Commence alors une traque impitoyable dans un milieu hostile, où la mort peut surgir au détour de la moindre fougère, silencieuse, soudaine, prévisible mais toujours, toujours extrêmement
douloureuse. Un face à face impitoyable entre l'homme et l'animal dont l'issue finale est......Ah !Ah ! Vous pensiez que j'allais vous livrer aussi facilement la fin ? Bande de macaques dégénérés, si
vous savez lire courez vite acheter cette nouvelle aventure du Carnoplaste et vous y découvrirez que la face cachée de Diane Fossey, possède une sister Hyde prêt à tout pour protéger ses chers petits
quadrumanes.
Découpé comme un film, on sent de la part de Marija une vision toute cinématographique de cette originale aventure et les références sont ici pour en témoigner. L'action est menée tambour battant,
l'écriture nerveuse et les scènes d'action sont construites avec habileté, faisant de cette épopée un tout homogène et d'une lecture agréable. On a parfois l'impression d'être dans un immense jeu
vidéo (mais les protagonistes de l'histoire ne sont-ils pas observés ?) et dont le prix à gagner est la survie du dernier de la liste. Probablement l'organisatrice de cette partie de chasse,
conditionnée par une grande cruauté dépassant le simple acte de vengeance (voir la scène où elle reproduit par les gestes le massacre de la chèvre et le plaisir qu'elle prend à se délecter
virtuellement de ce sanglant festin), veut-elle trouver dans ses victimes, un adversaire digne de son esprit torturé et qui sait peut-être, un partenaire idéal de jeux ou d'amour ?Amazone des temps
modernes voilà une femme dont la fascination des bêtes sauvage la conduit inexorablement vers une sorte d'isolement mental, où elle sera prête à tout pour assouvir sa soif de sadisme. Mais avec un
nom pareil elle a de qui tenir la bougresse, car dans ce patronyme flotte les génes de l'ombre jaune et du sinistre Docteur du même nom: Bon sang ne saurait mentir!
D'avoir ainsi choisi de mener son action dans un huis clos végétal, est assez habile et la présence de la belle et sauvage Tatiana, sombre héroïne qui préfère le « coté obscur de la force » nous
rappelle qu'il ne fait pas trop bon à marcher sur les plates bandes d'une scientifique mytho, un brin rancunière et qui plus est virtuose de l'arbalète. La coïncidence a voulu que je traite
dernièrement sur mon blog d'une histoire de révolte des singes (« La révolte des esclaves » de Maurice Haime) en faisant une brève histoire en
littérature de cette thématique immortalisée par le roman de Pierre Boulle « La planète des singes », il va donc falloir que je révise ma copie !
Si j'avais un petit reproche à faire (rien de bien grave), mais il faut pardonner ici mes appétits de Savanturiers exigeants, c'est l'absence de continuité de cette expérience qui finalement est la
clef de toute l'histoire, le fer de lance de cette chasse effrénée. Mais la rage du chef de cette meute et de ses « lieutenants » (que je voulais indestructible car trop malin) est l'élément
déclencheur d'une nouvelle alliance qui risque d'être encore plus redoutable, et donnera peut-être suite à une « Survival Carnoplastique » que nous souhaitons aussi palpitant que cette île aux
chimpanzés.
Si vous voulez des vacances exotiques ou faire la visite d'un petit coin tranquille, vous savez où aller. Par contre n'oubliez pas le guide lorsque vous en repartirez, elle est assez susceptible et
risque non pas de vous décocher une regard langoureux mais un carreau d'arbalète solidement fiché entre vos deux yeux : Chez le Carnoplaste, elles rigolent pas les Savanturières
!
Commentaires
-
Très belle chronique, qui donne fortement envie de découvrir ce récit d'aventures exotiques au doux parfum d'exploitation.
En effet, difficile, à la lecture de ces lignes, de ne pas effectuer un parallèle avec "La chasse du comte Zaroff", mètre-étalon du genre au cinéma. Et tout comme l'auteur de cet article, j'ai peine
à ne pas voir en la toute mystérieuse Tatiana Orloff une descendante de l'horrible docteur du même nom...
A moins bien sûr qu'elle n'appartienne à la famille du terrible monsieur Ming, et qu'elle soit une cousine éloignée de la suave Tania ?
Pour ma part, je songe aussi, entre autres références flatteuses, à "L'ile du docteur Moreau", au "Continent des hommes-poissons", et bien sûr à "La comtesse perverse", du décidément incontournable
Jesus Franco !
Ultime possibilité, pas moins farfelue, celle d'une filiation avec le "fameux" Pierre-Alexis Orloff, auteur de la série "Panthéra", autre délicieux "pulp" référentiel...
Peut-être bien que je me trompe sur toute la ligne, et que Marija n'a songé qu'à quelques uns de ces clins d'oeil en écrivant "L'ile aux chimpanzés", mais ces références, même involontaires, sont
pour moi autant de piquants ingrédients relevant la sauce d'un fascicule ne pouvant être qu'épicé !
Fidèle à sa réputation -méritée- le Carnoplaste continue en tout cas à explorer les territoires les plus inattendus de la littérature populaire, grâce à une auteur qui assurément mérite le pseudonyme
sous lequel elle est (re)connue dans d'excellents forums de cinéma "Bis".
Qu'on se le dise, les séries B n'existent peut-être plus au cinéma, mais grâce à Robert Darvel et à Marija "ZombiGirl" Nielsen, elles s'invitent chez vous sous forme de fascicules !
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