Sa proximité en a toujours fait un objet de convoitise et si elle fut fantasmée, adulée, vénérée et la terre d'asile des créatures les plus improbables au cours des siècles passés, elle sera jusqu'à sa colonisation définitive dans les années 60 , la planète de prédilection pour les auteurs en veine d’imagination. Il n'est donc pas rare de voir fleurir dans des revues, souvent peu habituées à ce genre de digressions, des numéros spéciaux où notre bon vieux satellite sera l'objet de toutes les attentions. Nouvelles, romans, articles reportages, films, illustrations......tout fait ventre et de la fantaisie la plus farfelue aux preuves irréfutables , ou du moins annoncées comme telles, bien des civilisations passées ou présentes en furent les mystérieux locataires. Dans la nouvelle/reportage que vous allez découvrir, elle sera concession Française comme elle le fut dans de nombreux textes conjecturaux et finalement il n'était que justice de s'en attribuer la souveraineté car finalement l'histoire se fait juge et de Cyrano de Bergerac à Georges Méliès, bien des compatriotes foulèrent, de leurs brodequins cloutés, les âpres aspérités de cette boule stérile qui, si par la suite nous révélera son immense vide organique, sera celle à qui l'on prêtera sans nul doute le plus de formes de vies.
« La conquête de la lune » nouvelle de Michel de Roisin .Gazette Martini N°14 Septembre/Octobre 1955
Cela s'est passé......en l'an 2055 !
Depuis une semaine la lune est devenue possession Française
Comme l'a annoncé hier la presse mondiale, les astronautes Alsaciens Pierre Jenssens et Roger Hertz ont aluni ce 27 Juillet 2055. A cinq heures du matin, entre les cirques Scheiner, Blancus et
Bailly. Quelques jours après leur arrivé, les voyageurs interplanétaires ont transmis, par éthérographie, deux messages et de nombreuses photos.
Texte du premier message reçu, le 3 Août, à 7 h. 53, par l'Observatoire du Mont Palomar :
« Avons aluni ce 27 juillet 2055, à 5 h. 07, entre Scheiner, Blancanus et Bailly, STOP - Voyage d’une durée de 3 h. 27’37”, STOP - Bonne traversée, mais malaises impressionnants entre kilomètre 180.000 et kilomètre 260.000 : tension artérielle montée à 33 ; vertiges et syncopes, STOP - Partons pour prendre possession: regrettons avoir oublié drapeau, STOP - Vive la Terre, et à bientôt! »
Quelques extraits de la presse mondiale
Paris-Actualité :« La plus extraordinaire performance de tous les temps! Les noms de Jenssens et de Hertz resplendiront à jamais, tant qu’il restera des hommes! Toutefois, ils ne doivent pas effacer ceux de leurs prédécesseurs infortunés, Jacques Dubuisson et James Harvey, qui, en 1960, osèrent, les premiers, entreprendre l’aventure interplanétaire. »
New-York Tribune :« Aucune phrase ne peut exprimer l’admiration du monde.»
Berliner Zeitung:« L’exploit de Jenssens et Hertz pose le problème de la suprématie mondiale. La possession de la Lune offre des possibilités stratégiques et industrielles de premier ordre. »
Le Soir de Bruxelles : « La France vient de s’assurer la plus grande réserve d’uranium jamais connue. Comment va-t-elle user de son avantage ? Par l’organisation de la paix, comme elle l’a toujours fait ? Au seuil de sa puissance nouvelle, puisse-t-elle ne jamais oublier sa mission séculaire ! »
Pravda :« Nous estimons l’exploit de Jenssens et Hertz. Notre admiration est d’autant plus sincère que nous assistons aujourd’hui à une victoire russe. Ce sont en effet nos savants qui, dès 1955, jetèrent les bases de l’expédition victorieuse. »
Le point d’alunissage est situé exactement à la pointe de la flèche. La région photographiée ici, dite australe ou sud, est celle qui, à nos yeux et lorsque nous regardons à travers une jumelle, nous apparaît au pôle inférieur du disque lunaire. Vue à travers un télescope, cette même région nous semble retournée, c’est-à-dire située au pôle supérieur. De part et d’autre de la flèche, nous apercevons nettement les deux cirques de Blancanus (à gauche) et de Scheiner (à droite). La queue de la flèche repose sur le bord de l’immense cirque de Clavius, à l’intérieur duquel nous distinguons quatre petits cratères.
En avant de la pointe : le cirque de Bailly. Au delà commence la région inconnue du monde lunaire.
La fusée vient de se poser. Le professeur Jenssens est déjà sorti pour prendre les premiers clichés. Pendant ce temps, le professeur Hertz essaye les réacteurs, dont on aperçoit la fumée. « Il me semblait avoir remarqué une fuite au réservoir des propergols, a dit le professeur (texte du second message). Cet incident aurait pu avoir pour nous les conséquences les plus graves. Heureusement, il n’en était rien, et l’anomalie résultait d’un simple défaut de connexion dans l’appareillage de contrôle.
« Au fond, une montagne non identifiée : nous t’avons appelée « Mont Alsace».
Quelques minutes avant de prendre pied sur le sol lunaire. Revêtu du scaphandre conditionné, le professeur Jenssens attend les résultats d’un dernier examen. Moment inoubliable. « Vous pouvez y aller», dit enfin le professeur Hertz.
On a sorti le véhicule conçu par l’ingénieur Skertzel. Cinq mètres de long sur trois de large. Il contient un laboratoire, deux couchettes et divers objets nécessaires. Il est inrenversable : posé sur le dos, il se redresse, grâce à un système de gyroscope. Il peut gravir des pentes voisines de la verticale. Sans cet extraordinaire véhicule, l’exploration de notre satellite serait impossible.
Splendeur du ciel lunaire ! Au firmament d’un noir absolu (faute d’air), se détachent des étoiles énormes et scintillantes. Sur le velours des ténèbres infinies, parmi les diamants stellaires, resplendit la Terre. « Elle nous apparaît avec une netteté surprenante : on la croirait étonnamment proche. »
Deux gouffres, à la limite extrême de la région visible. « Nous les avons appelés « La Jumelle», car ils nous évoquent la forme de cet instrument d’optique. Ce sont, sans aucun doute, deux anciens cratères. Nous n’avons pu en évaluer la profondeur. »
« Après cent kilomètres de route à travers l’hémisphère inconnu, nous avons aperçu un volcan en activité. Photographié au téléobjectif, il nous révèle un lumineux panache de matières incandescentes et de gaz éblouissants, tout cela crevé de bombes que l’on aperçoit distinctement sur le cliché. La hauteur du panache a été évaluée à soixante-quinze kilomètres. Nous avons appelé ce volcan « Pharos» (par allusion à la troisième merveille du monde). La pointe rocheuse que l’on aperçoit vaguement, comme effacée par la lumière, a été nommée « Pharillon».
Le professeur Jenssens au pied d’un ophtalmopode. Ces objets, de forme curieusement animale, sont figés dans l’immobilité la plus absolue. Leur espèce d’œil, d’une matière opaque et laiteuse, résonne comme du marbre sous les épieux.
« Au delà de Pharos, commence la plus étrange contrée qu’il soit possible d’imaginer : d’abord lové en paquets de cordages pétrifiés, le sol se hérisse d’innombrables pointes semblables à des stalagmites. Certaines de ces pointes ne dépassent guère la dimension d’une aiguille à tricoter ; d’autres, par contre, s’effilent à des hauteurs impressionnantes, atteignant parfois celles d’une cathédrale. A première vue, nous avons cru déceler des traces anciennes d’activité volcanique. Mais bientôt quelques-uns de ces étranges objets nous révèlent une structure plus compliquée, dont les éléments essentiels semblaient être des tentacules et une espèce de gros œil terne et fixe. Nous avons appelé ces choses — provisoirement — des « Ophtalmopodes ». Nous ignorons s’il s’agit de fantaisie minérale ou d’êtres vivants. »
Michel de Roisin
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