« L'immortel » Roman fantastique de Régis Vombal. Première parution dans la revue « Nos loisirs ». Du N°48 (13éme année) le 29 Novembre 1908 au N° 49 le 6 Décembre 1908.En outre cette longue nouvelle fut rééditée dans le N° 6 du « Bulletin des amateurs d'anticipation ancienne et de littérature fantastique » Mars /Avril 1991.

Dans cette plaisante nouvelle de Régis Vombal, plusieurs thématiques seront à l'honneur : Immortalité, voyage dans le temps, invasion jaune, guerre futures.....En faisant preuve d'une certaine dose d'humour noir, nous assistons au périple d'un immortel d'un genre bien particulier qui finira son existence d'une bien étrange façon : un pur régal !

Chapitre 1

 

Dans lequel il est question d'une étonnante découverte et de quelques amputations sensationnelles. 

 

Minuit sonnait à Saint-Jacques-du-Haut-Pas lorsque le docteur Jacobus van Brucktel éleva vers sa lampe l'éprouvette pleine jusqu'au bord d'un liquide qu'il surveillait depuis une heure.

Le vieux savant venait de découvrir tout simplement L'élixir de vie, la divine liqueur qui assurerait à celui qui en prendrait quelques gouttes, l'immortalité.

Il demeura un moment pensif.

Cette fiole d'eau violette bouleversait le monde, qui ne se doutait de rien.

La mort était désormais un mot vide de sens, l'ordre était détruit, et pourtant à cette heure les sonnettes des médecins retentissaient ; des fils, au bord d'un lit, recevaient le dernier souffle de leur mère ; on souffrait, on pleurait, on mourait partout.

Tout était changé cependant, les hommes n'étaient plus des hommes. Et lui, Jacobus van Brucktel, venait de faire à Dieu un vol semblable à celui pour lequel le Titan Prométhée avait, il y a des millénaires, subi l'outrage lancinant du vautour qui lui dévorait le foie.

Oui, comme lui, mais moins heureux, Prométhée avait jadis volé le feu sacré au Maître des dieux et des hommes, au redoutable Zeus tonnant qui, l'ayant fait enchaîner sur un rocher, envoyait un oiseau de proie qui fouillait tout le jour ses entrailles renaissantes d'un bec de corne crochu et rouge...

Dans la rue, depuis longtemps silencieuse, des étudiants qui regagnaient leur hôtel et qui sortaient de la brasserie passèrent en riant ; une jeune femme chanta, et le couplet léger monta vers la fenêtre du savant, célébrant dans la paix de la nuit printanière les parties carrées à Robinson, les escarpolettes dans les jardins, les soupers à deux, sous les tonnelles enguirlandées de liserons, et la mélancolie de toutes les choses humaines dont on se lasse et qui finissent après quelques saisons.

Le vieillard eut un étrange sourire et regarda ardemment la fiole de cristal où brillait le clair liquide violet.

Il ne pensa qu'à lui-même, Puisqu'il avait découvert le remède à la mort, il allait d'abord l'essayer. Il était vieux, certes, mais robuste et sans aucune des infirmités qui font de la vieillesse une interminable agonie ; il allait boire, devenir immortel.

Il s'en fut chercher un petit verre tans sa cuisine, y versa le contenu de l'éprouvette et leva le verre vers sa lampe.

C'est à Prométhée qu'il pensait toujours, et c'est lui qu'il salua avec une emphase un peu puérile, portant à ce supplicié des légendes mythologiques un toast radieux avec la plus précieuse des liqueurs.

« Salut, dit-il, ô Prométhée, ancêtre lointain, précurseur, père de tout ceux qui ont voulu ravir le feu et dévoiler les grands secrets! Salut, voluer admirable, car c'est en l'honneur de ta mémoire que je vais boire cet élixir que tu avais pressenti à l'aube des siècles, ô foudroyé!...»

Et, d'un trait, il avala la liqueur encore tiède, puis il demeura seul dans le silence de la nuit, à écouter décroître, au fond de la rue Gay-Lussac, un roulement de voitures, et la chanson de la jeune femme et les rires des étudiants...

 

                                                            

Lorsqu'il s'éveilla le lendemain, le soleil de mai entrait dans sa chambre dont il avait oublié de fermer les volets, et se rappelant dans un éclair sa découverte de la veille, il se leva avec allégresse. Dès qu'il fut habillé et que sa gouvernante lui eut servi son chocolat, il sortit, ayant à prendre chez un pharmacien quelques drogues dont il avait besoin pour ses expériences.
Il est inutile d'expliquer ce qui lui arriva en sortant de la boutique, ces choses-là ne s'expliquent pas. Distrait sans doute, il ne put se garer à temps et un énorme autobus chargé de voyageurs lui passa dessus ; on le transporta chez lui, et un de ses amis lui coupa les deux jambes.
Il faut avouer que l'élixir qu'il avait découvert ne rendait le corps ni plus jeune ni invulnérable, mais faisait que l'âme, principe de la vie, se retirant des parties mutilées, pouvait animer la plus petite parcelle, le plus humble organisme demeurés intacts.
De plus, la liqueur embaumait en quelque sorte tout l'être, et il n'était plus besoin de se nourrir après l'avoir absorbée.
Mais le choc et l'amputation avaient eu sur la mémoire du savant un effet que l'on a souvent remarqué. Une amnésie curieuse suivit l'opération, et jacobus van Brucktel ne se souvint plus de la formule miraculeuse.
Les cas d'amnésie sont plus fréquents qu'on ne le croît et souvent assez bizarres. On connaît l'histoire de ce banquier qui portait dans une valise un demi- million et qui fut la victime d'un déraillement en chemin de fer.
Aucun papier dans son sac, aucune carte dans son portefeuille.
Il fut soigné dans une petite station du Midi où il se fixa et où il vécut pendant cinq ans. Il avait oublié son nom, sa femme, ses enfants, et allait se marier, lorsqu'un jour il lut sur une affiche de café-concert : » Débuts de Mme Georgette Stella. «
Il fut pareil à un homme qui marche sous une épaisse nuit d'orage et qui voit dans un éclair flamboyer tout un livide horizon rougeâtre, crayeux, et pourtant très net, avec les créneaux des roches sur la montagne, et les arbres exactement découpés dans la brusque lumière
Du plus profond de sa mémoire engourdie, un nom, son nom oublié montait lent, hésitant ; il le sentait comme une petite bulle claire qui n'attend que l'air vif pour éclater Egaré, il suivait confusément l'ascension douloureuse, plein d'espoir, épouvanté de nuit, dans l'espace d'un quart de seconde, et soudain le mot qu'il cherchait chanta dans son cerveau comme un son de cloche, bourdonna dans son cœur joyeux, lui emplit la bouche : » Georges Estel ! » il s'appelait Georges Estel !...
Le docteur Jacobus, lui, n'avait oublié que la formule.
Le médecin qui n'espérait pas le tirer de là, à cause de son grand âge, fut tout étonné de le voir au bout d'une semaine, non pas sur pieds, puisqu'il n'en avait plus, mais aussi gaillard qu'au temps où, chaussé de fortes bottines américaines, il faisait après déjeuner, sa promenade régulière au Luxembourg. Jacobus van Brucktel était riche. Il prit un valet de chambre, acheta la plus perfectionnée des voitures et ne sacrifia aucune de ses habitudes.
Il n'abandonna pas non plus ses travaux ni ses recherches scientifiques, et il était en train d'inventer une poudre nouvelle lorsque sa cornue éclata, lui déchiquetant cette fois les bras, de telle façon qu'il fallut les amputer près de l'épaule.
Il guérit.
Son valet de chambre le prenait comme un paquet, le mettait sur les coussins de l'automobile et le promenait au Bois, chaque après-midi.
Les manches de son veston dissimulaient assez bien les membres absents et parmi les promeneurs et les maîtres des équipages élégants que croisait la machine du docteur, personne n'aurait pu penser que ce tronc humain avait su les secrets de la vie.
Il était d'une humeur égale, l'expérience l'amusait prodigieusement, et quel est l'infirme qui, avec le temps, ne s'habitue à son état ?
Les jours passaient et les années.
De partout, les savants venaient voir ce qui restait du docteur Jacobus van Brucktel.
Il avait suivi dans sa voiture les convois funèbres de tous ses amis, des fils, des filles et des petits-fils de ses amis, et il demeurait seul d'une époque dont on commençait déjà à démolir les maisons.
On venait le consulter à propos de tout ; les historiens assiégeaient sa porte, car son journal, écrit au jour le jour par ses secrétaires, était le plus complet des livres d'histoire.
Il était pour les générations de l'an 2300 ce que serait de notre temps un vieillard qui aurait connu Louis XI et qui dirait : » je vis le roi le soir même de la mort de Charles le Téméraire, il avait mal aux dents, mais il riait. Sa joue était enflée... » Un jour, il confessa à un journaliste qu'il se repentait d'avoir porté un toast à Prométhée, lorsqu'il avait bu l'élixir encore tiède qu'il venait de découvrir. Il croyait que Dieu l'avait frappé comme Jupiter avait frappé le Titan,
Il durait, il durait toujours, et cela lui paraissait d'une suprême ironie ; il assistait, lui dont il ne restait presque plus rien, à la mort de tous ces êtres robustes ; il voyait partir les jeunes femmes qui passaient, ivres de jeunesse et de printemps, sous ses fenêtres, les générations s'éteindre, les gouvernements se succéder, et les siècles défiler devant lui, borne humaine mais impérissable, pareil à ces Dieux- Termes qui ont assisté dans leur gaine de pierre aux fêtes de la Rome antique, à l'envahissement des Barbares, à la dévastation de quelques milliers d'années, et qui sont demeurés malgré tout, malgré les jours et les temps meurtriers.
Il avait loué une campagne dans un frais paysage des bords de la Marne et donna des ordres, un soir de juillet, pour le départ. Le lendemain matin, l'automobile vrombissait devant sa porte comme un gros insecte de tôle vermillonnée, et son valet de chambre le descendit jusqu'à la voiture.
La légère machine l'emporta vers ce qui est de nos jours la gare de l'Est, à travers des avenues larges de deux cents mètres et bordées de maisons de cinquante étages.
Aucun des lourds véhicules que nous connaissons n'encombraient les rues de leur lenteur et de leur fracas ; seules, quelques automobiles rapides, silencieuses et infiniment perfectionnées, sillonnaient les boulevards gigantesques ; mais dans les airs le spectacle était prodigieux !
Trains aériens, de vastes aéroplanes emportaient à mille pieds dans l'azur des foules de voyageurs. L'aérostation n'avait plus de secrets pour cette époque, et des escadres de ballons évoluaient en plein ciel.
Il y en avait de toutes les dimensions et de toutes les formes. Les plus gros étaient allongés comme des navires, d'autres étaient pareils à des poissons, à des corbeilles, à des oiseaux, et tous s'entrecroisaient, filaient, volaient dans l'air bleu avec leurs drapeaux ; les étoffes qui paraient leurs nacelles et les voiles des femmes flottant au vent.
L'automobile du docteur Jacobus van Brucktel roulait sur l'immense avenue, au-dessous des aéronefs splendides, lorsqu'un chien que le mécanicien n'aperçut pas fut écrasé et fit faire à la machine une embardée fatale. L'homme lâcha le volant et la voiture alla s'écraser contre un mur...

Chapitre  II

 

Où l'on ne voit plus qu'une tête, mais où on lit, un numéro du « petit parisien » 405 ans a l'avance.

 

Lorsqu'on releva le docteur Jacobus van Brucktel, on demeura épouvanté ; sur le tronc écrasé, la tête seule vivait !

A l'hôpital où on le transporta tout de suite, il fit demander le chirurgien. Il lui expliqua que tant qu'il resterait de lui un morceau intact, il ne périrait pas ; on pouvait couper, enlever tout ce que l'on voudrait.

On le débarrassa de son tronc en bouillie : il fut réduit à sa plus simple expression, et ne conserva que sa tête. Le soir de l'accident tous les journaux portaient de grosses manchettes où l'on pouvait lire :

 

LE DOCTEUR JACOBUS, L'IMMORTEL. VICTIME D'UN ACCIDENT

 

Sa tête seule est épargnée. – Il vit toujours.

Et de grands transparents lumineux montrèrent en plein ciel, toute la nuit, dans toutes les villes, la tête illustre sur la couchette de l'hôpital, la tête sereine et douce aux souriantes lèvres rasées !

Lorsque la section sanglante fut cicatrisée, le docteur qui avait fait l'opération prit la tête et l'emporta. De sa même voix, Jacobus van Brucktel salua ses domestiques, plaisanta sur son entrée, et ne voulant pas demeurer sur la table où on l'avait posé, comme un melon, il fit exécuter par un ouvrier une sorte de socle, à hauteur d'homme, une stèle rembourrée où il habiterait désormais.

Il semblait ainsi dans la salle, à côté de la bibliothèque, un vivant morceau de sculpture. Il y demeurait jusqu'au soir. Il lisait ; sa bonne tournait les pages du livre qu'elle tenait devant lui ; parfois on traînait le socle jusqu'à la fenêtre et la tête du docteur regardait le mouvement de la rue, reconnaissait des passants, s'intéressait toujours à la vie.

Le Temps passait, mais sa faux symbolique se serait ébréchée en vain au seuil du docteur Jacobus van Brucktel.

Comme les Dieux-Termes de l'ancienne Rome auxquels nous l'avons déjà comparé, il assistait impassible à toutes les révolutions.

D'ailleurs, rien de bien sensationnel ne s'était produit, après l'année 1989. Lorsque nous disons » Rien de bien sensationnel ce n'est point évidemment ce que nous devrions dire, mais rien de brusque n'avait bouleversé le monde. Les sûres conquêtes scientifiques, liées les unes aux autres, les progrès que nous ne pouvons même pas soupçonner, paraissaient des choses naturelles et inévitables, venant à leur temps avec une précision mathématique. Du grand choc de 1989 on se souvenait à peine.

Après des agitations sourdes, des mécontentements, une guerre abominable qui avait fauché plusieurs générations, l'antique charpente sociale avait craqué simplement ainsi qu'une chose trop vieille, trop usée, et un ordre nouveau avait triomphé. La vie était élargie, de puissantes machines réduisaient à rien la part de travail et de peine ; l'humanité enfin paisible se reposait.

Avec l'argent d'un déjeuner aux restaurants des aéronefs, on allait à Venise ou à Moscou.

La distance n'existait plus.

Les gens les plus sédentaires, les plus casaniers, avaient vu fuir sous leurs pieds, dans les nacelles oriflammées, les solitudes marines des océans, les déserts et les hauts plateaux africains, les pitons glacés des Cordillères, les îles mystérieuses et les pays inexplorés.

Les nouveaux mariés allaient faire leur voyage de noces à Tahiti ou Ispahan parmi les champs de roses et les jardins de jasmins. Toutes les maladies qui nous déciment existaient à peine. Des sérums puissants en préservaient ; il semblait d'ailleurs que les vieux vins eussent perdu toute leur force, et que le Mal, fatigué d'être le Mal, fût vaincu.

Seule, la Mort n'avait pas désarmé. Elle était comme aujourd'hui h l'horizon de tous les espoirs, de toutes les joies et de toutes les vies, ainsi qu'un grand trou mystérieux et noir, et l'esprit humain n'avait conquis que la terre, mais celle-là il l'avait bien conquise, elle n'était plus la vallée de larmes, la halte douloureuse, la mauvaise auberge pleine de cris et de révolte, l'homme en avait disposé à sa fantaisie pour y attendre dans la paix...

 

UN NUMÉRO DU « PETIT PARISIEN » EN 2313

 

La tête du docteur Jacob van Brucktel, posée sur sa stèle, au loin de la fenêtre, regardait ce matin de mai 2313, le ciel léger où flottaient des aéronefs innombrables, lorsque Clarisse, sa bonne, frappa à la porte et entra.

Elle tenait à la main un journal ; c'était le Petit Parisien, le seul dont le titre eût duré jusque-là !

Clarisse était vêtue non point comme les femmes d'aujourd'hui, mais d'une sorte de tunique rose, de voiles drapés selon la mode grecque ; car, à cette époque, des vêtements larges, commodes et de couleurs gaies avaient remplacé les gaines où nos corps pont à l'étroit.

Les sports que l'on était presque tenu de pratiquer faisaient les membres plus robustes et plus souples, et Clarisse montrait deux bras nus, ronds, mais mus- clés, des bras adorables de jeune fille et de lutteuse. Ses pieds étaient nus aussi dans des sandales attachées à. sa cheville par un ruban vert pomme.

Une bandelette bleue serrait ses beaux cheveux blonds. Elle se mit à côté de la tête du docteur, dans le cadre de la croisée, et le soleil léger du printemps naissant se joua dans ses frisons dorés, immatériels comme une fumée.

Bien qu'il fût interdit aux ballons de passer entre les maisons, le fiancé de Clarisse, un mécanicien aux courtes moustaches brunes, faisant exécuter au dirigeable à deux places qu'il pilotait une savante courbe, s'arrêta une seconde près de sa fenêtre et envoya de la main un baiser à la jeune fille rougissante.

- L'amour est toujours imprudent ! Murmura le docteur Jacobus de ses lèvres séculaires, toujours imprudent et toujours heureux...

Le visage de Clarisse était encore fouetté de rose lorsqu'elle vint s'asseoir sur un divan recouvert d'étoffes dont la couleur nous étonnerait beaucoup, et elle déplia le journal qu'elle était chargée de lire à son maître.

Elle avait la diction soignée d'une sociétaire de la Comédie-Française, et l'instruction d'un professeur de Faculté, comme toutes les jeunes filles de ces temps. Elle commença :

 

« LE PERIL JAUNE »


« Enfin, l'inquiétude dans laquelle nous virions s'est dissipée. La flotte asiatique a été anéantie ait large de l'océan Pacifique!

Certes, jamais les Jaunes coalisés n'auraient pu débarquer dans les ports européens, mais on n'espérait pas un anéantissement aussi prompt.

« Quelques cuirassés japonais ont pu échapper au désastre, mais les lourds transports chinois ont tous sombré.

L'escadre internationale des aéronefs de guerre est arrivée au petit jour, tous ses fanions éteints, sur l'immense flotte asiatique, comme un vol soudain de formidables oiseaux de proie.

Le spectacle était prodigieux.

Une querelle séculaire allait être idée.

L'Europe, la vieille Europe redoutable, savante, ayant tout conquis, planait au-dessus de toutes les forces menaçantes de l'Asie !

A l'infini, au-dessous des nacelles blindées, les solitudes du Pacifique s'étendaient ainsi que des plaines houleuses. Des milliers de navires formaient dans ce désert marin comme une ville mouvante.

Il était quatre heures du matin, lorsque l'ingénieur en chef, le Français Jacques Desaix, donna le signal de l'attaque.

Les soupapes s'ouvrirent, la pluie terrible, la pluie de fer et de feu des immenses bombes tomba, tandis que les aéroplanes remontaient hors de l'atteinte des canons de la flotte qui répondirent à peine.

Sous les torpilles et les explosifs, sous les grands tubes chargés de notre effroyable poudre bleue, là mer eut l'air de se cabrer vers nous, puis des gouffres s'ouvrirent, engloutissant les navires démontés, enflammés, hachés.

Les canons énormes des vaisseaux toussaient lugubrement et s'abîmaient dans la mer. Le désastre est complet et nous voilà tranquilles pour un siècle...' »

La tête immortelle du docteur Jacobus souriait.

Il se souvenait de l'année 1905, des cuirassés européens sautant dans les baies japonaises, des armées russes vaincues dans les plaines pelées et torrides de la Mandchourie !

- Continuez, je vous prie Clarisse, demanda-t-il, Et la jeune servante acheva le sensationnel article.

« Les dirigeables étaient de retour le soir même, et au cours des fêtes que l'Europe entière va donner ces formidables oiseaux de fer, sortis de leurs hangars, évolueront dans l'azur ensoleillé !... »

Dernières nouvelles

« Le Conseil des Justes a décrété ce matin que des pièces d'or et d'argent retirées de la circulation on fabriquerait des couronnes pour les jeunes femmes ayant déjà deux enfants.

– On annonce, de Saint-Pétersbourg, la mort du Président de la République russe, le docteur Yvan Sianeski, le petit-fils du savant qui découvrit le microbe du cancer et trouva le sérum contre le terrible mal qui ravagea le XXéme siècle.

– On annonce également la mort de la célèbre cantatrice Bianca Dantellina. Elle était âgée de dix-huit ans. On lui fera à Rome des funérailles nationales.

– Les Anciens ont réglé l'ordonnance des fêtes du Printemps. Des ballons lanceront, toute la nuit et tout le jour, des pétales de fleurs sur les Villes. »

Chapitre III 

 

Qui pourrait s'intituler : des souvenirs et des larmes...

 

Après le dernier accident du docteur Jacobus van Brucktel, accident qui l'avait réduit, on s'en souvient, à sa plus simple expression, puisqu'il ne restait de lui que sa tête, le gouvernement de l'époque, le Conseil des Justes, avait décrété des mesures spéciales, lorsque dans son automobile ou dans son ballon, la tête extraordinaire accomplissait quelque sortie.

Les voitures devaient marcher sur son passage à une vitesse de quinze kilomètres à l'heure, et son aéronef à deux places avait la permission d'évoluer entre les murs des maisons, dans la cité, ou alors, très haut, dans les zones d'azur que ne sillonnaient jamais les autres ballons.

Un jour de mai de l'année 2450, la tête du docteur témoigna le désir d'aller visiter, au Louvre, les salles où l'on conservait les costumes, les meubles el tout ce qu'on possédait de notre siècle.

Il n'avait jamais fait ce pèlerinage vers les reliques d'un passé lointain dont il se souvenait pourtant comme d'hier.

Le vieux et sombre Louvre, massif et solide, n'avait guère changé d'aspect.

Le conservateur du Palais vint au-devant de sa machine et prit lui-même dans ses bras la tête du docteur pour l'introduire et lui faire gravir les larges degrés de marbre.

Les salles de peinture présentaient un aspect lamentable.

Le bitume des toiles avait remonté et il ne restait presque plus rien des chefs-d'œuvre que nous admirons.

La Joconde de Léonard de Vinci, le pur visage au divin et troublant sourire, était une tache noirâtre où se devinaient à peine quelques traits ; seuls les vieux tableaux sur bois et peints avec des couleurs préparées par de consciencieux et savants artistes subsistaient encore.

Des modernes qui achètent leurs tubes chez les marchands, c'était simple, il ne restait rien du tout. Tout de suite, la tête du docteur Jacobus demanda à être menée vers les salles du XIX eme siècle.

Dans les vitrines on pouvait voir des costumes pareils à ceux dont nous sommes vêtus.

Tous les uniformes de nos soldats, avec les armes, les fusils à courte portée, les sabres primitifs et barbares, étaient rassemblés et étiquetés, comme les glaives courts, les casques rouillés et brisés des soldats romains, les boucliers et les piques, que nous voyons en visitant les salles des antiques dans nos musées.

Devant ces costumes et toute cette défroque séculaires, le docteur Jacobus van Brucktel se souvenait exactement !

Il avait porté un uniforme semblable à celui-ci, lorsqu'il avait fait, il y avait plus de cinq cents ans, son service militaire dans une petite ville du midi de la France.

Il demanda, au conservateur qui l'écoutait parler, à rester seul pendant une heure dans la salle, et lorsque ce fonctionnaire eut posé la tête sur un fauteuil et eut refermé la porte, le docteur Jacobus van Brucktel s'abandonna à ses souvenirs...

Ils sortaient de tous ces meubles, de ces costumes, de ces objets dont on ne faisait plus usage ; ils l'entouraient, ces souvenirs, comme une marée, et pour la tête qui triomphait des années meurtrières, l'émotion était infiniment puissante et douce...

Sa jeunesse se levait... Il revoyait le sérieux et fin visage de sa mère, dans le petit appartement qu'ils habitaient près du Jardin des Plantes ; les repas aux beaux soirs d'été devant la fenêtre ouverte sur une houle de feuillages, tandis qu'une jeune fille dont il avait été amoureux jouait du piano au-dessous d'eux. Il entendait distinctement, après des siècles, la musique légèrement assourdie par le plafond.

Cela commençait par une valse d'un musicien célèbre à l'époque et dont on ne savait même plus le nom ; et ensuite, la jeune fille jouait un tas de chansons populaires, tristes, lentes et sentimentales à pleurer, et dans le silence solennel de la vaste salle, il murmura :

Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en !

Oui, c'était cet air qu'elle jouait avant de fermer son piano, les soirs d'été, rue de Buffon ! Et il y avait des siècles, mon Dieu, des siècles de cela !..,

Ce qui l'émouvait surtout, c'étaient les toilettes des femmes du XIX eme siècle.

D'élégants mannequins de cire portaient des robes étroites qui les moulaient comme des gaines.

Une jeune femme aux cheveux blonds envolés sut le front, et troussant sa jupe, semblait vivre encore et sourire.

Une longue jaquette de dentelle flottait sur sa robe d'été ; entre ses souliers blancs à hauts talons et sa jupe claire, s'arrondissait un bas noisette à coins d'argent, et sous une ombrelle de soie cerise, son immense chapeau de paille blonde nimbait son beau visage de grande enfant élancée et mutine.

Puis le blanc crémeux d'une robe en satin broché attira son regard, et ce fut à sa noce à lui qu'il pensait.

Sa noce !... C'était en 1865. Valentine avait vingt ans et lui vingt-six. Il venait d'achever ses études et une petite fortune lui permettait d'envisager sans crainte l'avenir.

Quel jour ! On était en mai, il se souvenait bien, et jamais le ciel n'avait été si bleu. Lavé par les averses de la veille, il avait l'air d'une immense opale.

L'église Saint- Etienne-du-Mont, à côté du Panthéon, embaumait l'encens, et lorsque la cérémonie fut terminée, en sortant, ils se heurtèrent à une jeune fille rousse qui vendait des roses blanches.

Il avait acheté toute la corbeille, et en avait fleuri les genoux de Valentine dans le coupé capitonné de velours blanc.

Des pigeons s'envolaient du toit de la bibliothèque Sainte-Geneviève, c'était l'heure où les étudiants sortaient par bandes bruyantes des écoles. Leur jeunesse souriait au cortège nuptial, et dans la voiture qui les emportait, il respirait l'odeur des roses fraîches mêlée au parfum d'étoffe neuve montant de la robe de sa blonde mariée...

Etait-elle blonde ! Était-elle jolie, Seigneur ! Sous sa légère couronne de fleurs d'oranger qu'enguirlandait sa chevelure, avec ses frisons rebelles et ses veux de bleuets.

Ah ! Quelle vie, quel rêve plutôt, s'il avait découvert son élixir à ce moment, s'il avait pu immortaliser sa jeune femme, et vivre tous deux avec leurs corps éternels !

Mais comme une large tache de sang, dans une vitrine proche, éclatait le rouge garance d'un pantalon de lignard, et jacobus van Brucktel immédiatement, revécut l'année terrible : 1870 !

Il avait laissé sa jeune femme avec sa mère et repris du service comme médecin-major, à la suite de l'armée, car malgré le nom hollandais, sa famille était française depuis plusieurs gérérations.

Il avait été blessé à Beaune-la-Rolande, et décoré de la main même de Gambetta.

Il faisait partie du 20e corps, général Crouzat et ils se battaient contre les troupes du grand-duc Mecklembourg.

Encore quelque chose qui était loin ! Et pourtant aucun détail ne lui échappait, car cette année et celle qui suivit avaient été épouvantable pour lui, si elles avaient été désastreuses pour la France.

Il revoyait tout : les routes boueuses et détrempées, où s'enlisaient les hommes et les canons ; les mornes et longues colonnes incertaines, marchant têtes courbées, tandis que sur les flancs des brigades, passaient au galop des estafettes, des généraux, des états-majors qui se hâtaient vers des coteaux couronnés à chaque seconde d'un flocon de fumée, tandis que les Prussiens, pareils à de patients, à d'innombrables cancrelats, resserraient tous les jours leur cercle de fer.

Il avait supporté la fatigue, la faim, le froid, et, lorsque après la guerre, il était rentré à Paris, sa mère seule l'attendait, vêtue de noir.

Il avait compris tout de suite... Valentine était morte pendant le siège, et la lettre ne lui étant jamais parvenue à travers la Patrie, désorganisée, il n'en avait rien su.

Le coup avait été dur ; puis les jours avaient passé, et il avait abordé, pour oublier, des études qui l'avaient pris entièrement.

Il avait rallumé les fourneaux éteints des vieux alchimistes, des fous, des chercheurs que l'Eglise brûlait au moyen âge, des savants occultes et prodigieux, et au soir de sa vie, alors qu'il n'espérait plus rien, il avait vu le miracle se produire et la liqueur merveilleuse tomber en gouttes violettes de sa cornue, comme des améthystes liquides...

Lorsque le conservateur du Louvre, l'heure étant écoulée, ouvrit la porte, la tête du docteur, sur le fauteuil de damas rouge, pleurait

Chapitre IV

 

Ou l'on assiste à une grande fête et à...

 

De grands espaces de temps se déroulèrent encore. Les générations se succédaient, chacune apportant sa découverte, et la tête immortelle du docteur jacobus van Brucktel assistait à ces passages et à ces victoires de l'homme sur les forces naturelles et les vieux mystères.

Les conquêtes, scientifiques s'enchaînaient logiquement comme une longue suite de théorèmes, découlaient mathématiquement les unes des autres, et l'on n'eut à déplorer qu'une seule fois un crime de savant fou.

Le scandale fut énorme, mais cela nous entraînerait trop loin de raconter cette terrifiante histoire dont le XXVII eme siècle tout entier garda une insurmontable horreur.

Heureusement que vers la fin du même siècle, un astronome trouva un appareil qui permettait de voir la vie dans la planète Mars ! Cela ressemblait vaguement à nos cinématographes d'aujourd'hui.

Sur de grandes toiles s'imprimaient les aspects d'un monde jusque-là inconnu, et les théâtres n'existant plus, les hommes s'étaient fatigués des vieux drames usés et caducs, les foules de l'an 2600 allaient surprendre, sur des transparents lumineux, les agitations de ces êtres qui habitaient dans une étoile, à des millions de lieues de la terre.

L'immortel docteur jouissait d'une immense popularité, et, chaque soir, de puissantes projections lumineuses détachaient sur les nuages sa tête illustre.

Ce fut dans le courant de cette année 2600 que le gouvernement décida de fêter solennellement le sept centième anniversaire de Jacobus van Brucktel.

Le président du Conseil des Justes débarqua, l'heure fixée pour la cérémonie, de son astronef sur le balcon de la maison où habitait le docteur Jacobus.

On l'introduisit dans la salle où il prononça un discours ; puis, lui-même, prenant dans ses mains la tête célèbre, l'emporta dans la nacelle et la plaça au milieu des membres du gouvernement sur un socle mécanique admirablement orné de feuillages.

La machine s'enleva dans l'azur au-dessus de la ville colossale.

Elle planait seule dans les solitudes bleues du ciel lorsque, à quelque signal donné, de partout, montèrent des ballons.

Au bord de chaque nacelle, une jeune fille vêtue d'incroyables soies lançait des fleurs vers la machine où se trouvaient les membres du gouvernement, présidés par la tête du docteur.

Le peuple de Paris planait sur la cité déserte.

Dans un immense dirigeable peint en bleu et tout enguirlandé de ramures qui formaient des porches de verdure, de charmants arc- triomphaux, un chœur de femmes, choisies parmi les plus belles, chantaient un hymne, et sous les étincelles, des fusées qui se volatilisaient à de vertigineuses hauteurs, le ciel laissa pleuvoir des gerbes de perles diaprées, de feux vermeils, des grappes d'étoiles claires.

Peu à peu, cependant, l'azur se déblaya, et à midi il ne restait de nouveau dans l'air libre que le dirigeable du gouvernement.

Alors, on entendit aux horizons de sourds roulements de tonnerre, et les ballons de guerre, toute l'escadre internationale arriva, ainsi qu'une trombe de monstres. Ils s'arrêtèrent à une centaine de mètres de la nacelle fleurie, immobiles, formant un cercle immense et rangés comme pour une revue.

L'aéronef où était la tête évolua et passa lentement devant eux, pareil à une délicate corbeille de fleurs devant un peuple de baleines.

Les équipages applaudissaient ; de grandes banderoles rouges flottaient aux cordages, portant en lettres blanches des inscriptions célébrant la gloire du docteur.

Le Président des Etats-Unis d'Amérique quitta son bord et vint poser lui-même sur les cheveux de neige de la tête immortelle une couronne de laurier !

Après les réjouissances populaires qui durèrent toute la journée, il y eut le soir un grand banquet à la présidence de la France.

Quoique ne menaçant pas, la tête du docteur assistait, à la meilleure place, sur un socle fleuri, couronne offerte par les Etats-Unis à son front.

Puis le repas fini, les invités gagnèrent les salons du palais où recevait le docteur Jacobus van Brucktel. Jusqu'à minuit ce fut un interminable défilé.

En quelques heures on pouvait venir de l'Allemagne, de la Grèce, de Vienne ou de Constantinople, et l'air fut sillonné cette nuit-là de feux fuyants qui étaient les fanaux des dirigeables emmenant toutes les personnalités de l'Europe à la réception du docteur. Lui, sur la stèle décorée, avait un mot pour tout le monde, saluant ces passants inclinés et ces belles éphémères du haut de son immortalité. Sans doute il n'avait que sa tête, et tout sauf le plaisir des yeux lui était interdit, mais du moins il vivait, il pensait, ses sensations étaient aussi fraîches que lorsque, jeune et possédant tous ses membres robustes, il frappait les pavés d'un Paris disparu, de ses talons solides.

Ceux qui défilaient devant sa vivante ruine s'enchantaient certes de leur beauté, de l'harmonie complète de leurs corps. Le vin les réjouissait, ils pouvaient marcher sous les arbres, sur des tapis de mousse et d'herbe, se presser et s'étreindre ; mais qu'importait cela puisqu'ils devaient finir, puisque chacun avait en lui son squelette comme un monstre livide et caché, guettant, attendant sournoisement le moment de la mort pour montrer sa blancheur crayeuse d'os !

Il philosophait ainsi lorsque derrière lui une jeune voix fraîche éclata :

– Maître, voulez- vous m'accorder quelques instants ?

C'était la fille du Président du Conseil des justes, une grande enfant de vingt ans. Elle s'accouda au socle fleuri où reposait la tête enlaurée, à côté de la fenêtre ouverte sur la délicieuse nuit de printemps semblable à celle où Jacobus van Brucktel avait trouvé le secret de la vie.

De ce quarantième étage du palais bâti sur une colline artificielle au milieu; des parcs, Paris s'étendait piqué d'astres qui étaient des lampes aux croisées.

La jeune fille parlait à la tête, qui répondait à présent d'une voix changée :

– Oui, mademoiselle, c'est à vous, à vous surtout que je voudrais donner la formule de mon élixir. Ne m'en veuillez point, on a cru longtemps que je ne livrais point la recette de ma découverte par jalousie pour tous ces gens robustes et sains... Ce n'est pas vrai...

Je vais tout essayer ; venez vous-même demain, peut-être découvrirez-vous dans mes papiers, que vous me montrerez, un indice, un signe qui me mettra sur la voie ; mais j'en doute et pourtant je voudrais faire cela pour vous.

Je le voudrais pour vous conserver d'abord cette jeunesse et cette pureté charmantes, mais je le voudrais surtout parce que vous me rappelez les plus chers souvenirs.

Il y a plus de sept siècles, ma chère enfant, j'ai conduit à l'autel d'une église dont il ne reste plus grand'chose aujourd'hui, une jeune fille qui voua ressemblait.

Pardonnez à mon émotion, vos yeux ont la même couleur de violette, vos lèvres le même dessin.

Tenez, voulez-vous m'accorder une grâce, voulez- vous me donner un baiser ?...

Les belles lèvres de la jeune fille étaient près de la bouche du docteur.

Elle se pencha, mais la tête en équilibre sur ce coussin fleuri s'inclina en arrière au choc de la pure carcasse, et la fenêtre étant ouverte, la tête tomba du quarantième étage dans la rue.

Il y eut deux cris terribles, et on se précipita.

La jeune fille raconta ce qui s'était passé, et lorsqu'on retrouva la tête, elle n'avait plus aucune forme !

Seul, un œil vivait encore, aussi clair, aussi lucide qu'un œil d'enfant. L'âme de Jacobus van Brucktel s'était réfugiée là. Il n'était pas encore mort.

Le Conseil condamna la jeune fille à porter cet l'oeil vivant, serti dans un bracelet d'or et protégé par une mince feuille de cristal, un cristal préparé chimiquement et que rien ne pouvait entamer ni briser, et lorsqu'il ne restera plus rien du monde, lorsque les monuments de granit ne seront que des pans de murs écroulés, que la Seine sera tarie dans une plaine dévastée, après des siècles et des siècles, à la fin de tout, au soir de tout, sous une touffe d'herbes, l'étrange prunelle continuera seule à vivre et à se souvenir, dans l'or terni du bracelet !...

 

FIN

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