« Boâh-Bous-Bot, premier Franc-comtois homme des caverne » une nouvelle de H,Morel publiée dans l'almanach du « Journal du petit
comtois » en 1928 et réédité dans le « Bulletin des amateurs d'anticipation ancienne » N°30 (2002) dans un mini dossier consacré à la préhistoire. Une nouvelle humoristique qui devrait plaire à un
ami amateur de préhistoire et d'un certain Rosny Aîné, mais pas forcement aux scientifiques car il y a ici une hypothèse sur la cause probable de la disparition des mammouths assez ......coquasse
!
Je vous laisse en compagnie de cette famille préhistorique ou l'auteur fut le précurseur de la célèbre et toute aussi amusante série « Silex ans the city »
Dans les environs de Beure se trouve une caverne qui servit de refuge aux premiers Hommes de la contrée.
Le Doubs à cette époque de la période glaciaire n'était qu'un tout petit ruisseau qui, péniblement, cherchait à tracer son lit. Une végétation de forêt vierge s'étendait partout sur le pays jurassique et notamment sur les monts qui dominent le lieu que nous Appelons aujourd'hui Velotte.
En cet endroit, sur les hauteurs, une mince fumée révélait une présence humaine... Le feu était déjà connu, aucune chronique n'a jamais révélé quel fut le Génial inventeur de cet élément obtenu par
le frottement rapide de deux morceaux de bois cylindriques !
Or donc, en une cavité rocheuse, vivait caché un homme primitif Boâh-Bous-Bot et ses trois femmes , Lou-Lou, Ba-Ba, Ri-Ri... Boâh-Bous-Bot, homme des cavernes gigantesque, était une sorte de gorille
poilu, d'une force herculéenne, son langage consistait surtout en onomatopées que comprenaient seules ses compagnes. Il avait vaincu Oâh-Zi-Zi et Oâh-Pan-Pan, qui vivaient à quelques lieues de là,
du côté de ce qui fut plus tard Montferrand. Par droit de conquête, Boâh-Bous-Bot s'était arrogé les femmes des vaincus : Ri-Ri et Ba-Ba.
A cette époque, la vie était moins chère que de nos jours, et le quatuor n'était pas obligé de passer par le boulanger, le boucher et l'épicier. Il vivait donc grassement
de chasse et de pêche sans craindre qu'un agent du fisc vienne prélever l'impôt sur ses revenus!...
Boâh-Bous-Bot et ses femmes ignoraient les beautés de l'organisation sociale ils n'en étaient que plus heureux, vivant librement, ne craignant que les incursions d'animaux sauvages et
particulièrement des mammouths.
Précisément, il y avait, à l'endroit où devait s'élever plus tard la splendide cité de Yesonlio, un superbe mammouth mâle, d'une taille colossale, qui vivait là avec un troupeau de femelles et
dévastait toute la contrée.
Boâh-Bous-Bot connaissait bien le monstre, dont la hauteur atteignait dix fois la sienne, il avait dû fuir devant lui, sa hâche de silex étant impuissante à le défendre.
Mais il s'était juré d'avoir sa peau ! Dans son langage informe il en avait fait serment devant le feu sacré de sa grotte et s'était écrié :
« Boâh-Bous-Bot Gricri-Croicroi Ouûh Gigi. »
Ce qui voulait dire en bon français d'aujourd'hui : « Je zigouillerai le mammouth ! »
Et mesdames Lou-Lou, Ba-Ba, Ri-Ri avaient, ajouté :
« Ouah Hu-Hu... Ouah GiGi... »
Ce qui voulait dire : « Nous l'aurons! »
Gigi, c'était le mammouth ! Le dictionnaire Larousse n'existait pas encore et à l'âge de pierre il était compréhensible que le langage ne fût point académique!
Boâh-Bous-Bot passa de longs mois à aiguiser des silex qui, placés au bout de bambous droits et solides, devaient constituer des pointes de flèches suffisamment acérées pour percer la peau du
mammouth, il fallait aussi prévoir le cas où les femelles auraient été d'humeur à venger leur mâle.
Et quand il eut une ample provision de flèches, Boâli-Bous-Bot poussa son cri de guerre : « GA-RA-LA KA-SSE ! » et partit en embuscade...
Et voici qu'un jour il vit venir à lui la troupe des mammouths. Gigi marchant en tête, colossal et superbe, et balayant d'un coup de trompe les fiers sapins qui gênaient sa marche... Tout de suite,
la bête éventa l'homme, bien que celui-ci fut caché dans les branches d'un solide chêne. Les oreilles du mammouth eurent un frémissement inquiétant, les femelles s'arrêtèrent, Gigi fonça en avant,
droit sur l'arbre où Boâh- Bous-Bol s'abritait...
« Prrt... » Une flèche partit en sifflant, fila droit à l'œil du mammouth qui s'arrêta net, surpris... Que se passait-il donc ?... Dans l'étroite cervelle du monstre la compréhension de l'attaque sournoise de l'homme minuscule ne s'établissait pas,mais soUs le coup de la douleur Gigi devint furieux.
De toute sa masse, plus lourde que deux locomotives de nos jours, il vint buter sur l'arbre au moment, même où l'homme lançait une seconde flèche...
« Prit... » « Floc... » Cette fois, le dard avait pénétré profondément jusqu'au cerveau. Frappé à mort, le mammouth tomba sur ses deux genoux, fil un effort pour se relever, mais comprit que c'était
bien fini et qu'il était vaincu par l'homme...
Alors le grand mammouth poussa un gémissement désespéré, c'était le signal d'alarme qui voulait dire aux femelles : « Fuyez!... »
Et les femelles, affolées, se dispersèrent dans toutes les directions.
Dans un spasme d'agonie, le mammouth renversa le chêne qui abritait son ennemi, mais Boâh-Bous-Bot, agile, sauta pendant la chute et courut s'abriter sous la futaie...
Quand, après quelques soubresauts, le mammouth s'immobilisa. Boâh-Bous-Bot eut un cri de triomphe et ses femmes accoururent !
Fières de leur mâle qui avait vaincu l'indomptable Gigi, les épouses de Boâh- Bous-Bot. en battant des mains, se mirent à danser devant l'énorme cadavre qu'elles insultèrent en vertu de l'adage
pratiqué de tous temps :Væ victs ! Puis, ce fut la curée! A l'aide de son couteau de silex, Boâh-Bous-Bot tailla de larges quartiers de chair dans la masse du mammouth... De la peau de la bête il fit
des lanières!... On commémora cet événement par de franches lippées qui durèrent plusieurs .jours... La grotte était en fête et comme Noé avait déjà transmis la formule du vin à ses descendants et
que dans les coteaux la vigne sauvage, produisant un vin aigrelet, était en abondance. Boâh-Bous-Bot et ses femmes en burent plus que de raison.».
Dans la caverne préhistorique ce fut une « bacchanale » sur laquelle nous n'insisterons pas!... La conséquence de cette victoire sur le mammouth fut que Boâh-Bous- Bot, pour affirmer sa vigueur, prépara avec l'aide de ses épouses et collaboratrices une nombreuse descendance!... Soiyez certains que celle qui peupla le quartier de Battant plusieurs siècles plus tard et qu'on baptisa les Bousbots venait en droite ligne du vainqueur du mammouth. Aucun doute n'était du reste possible, tous portaient le signe particulier de leur ancêtre Boâh-Bous-Bot : le Gosier en pente!
Une autre conséquence de la mort du monstre Gigi fut celle-ci :
Lou-Lou, Ba-Ba, Ri-Ri. très coquettes, s'étaient, taillées dans la peau du mammouth des robes « princesse » d'un chic suprême, elles avaient, orné leurs cous et leurs chevilles de colliers en poils
de « mammouth » d'un effet irrésistible... Un jour, les jeunes frères de Boâh.Bous- Bot, habitant les glaciers de ce qui devait devenir l'Helvétie, vinrent avec leurs femmes rendre visite à leur
aîné. Et leurs épouses furent saisies d'admiration devant la mode: lancée par leurs belles-sœurs ! Toutes voulurent être habillées en mammouth et posséder des ornements en poils de mammouth. Et
comme de tous temps les hommes n'ont jamais rien su refuser aux femmes, ce fut un massacre terrible de mammouths, à tel point qu'ils furent anéantis jusqu'au dernier!... Mais la mode, institution
sacro-sainte, était créée, dans tout l'univers chaque femme jeta ses peaux d'ours et de castor démodées pour se vêtir de mammouth...
Même des milliers d'années plus tard, on devait voir à Paris, dans les étalages des bijoutiers, des bijoux en poils d'éléphant ! Rien n'est nouveau sous le soleil ! Mais ceci est une autre
histoire...
Sachez seulement que Boâh-Bous-Bot, vainqueur du terrible mammouth Gigi, vécut heureux de nombreuses années, il eut beaucoup d'enfants et beaucoup plus de femmes encore, toutes celles qu'il put ravir
à d'autres hommes des cavernes qu'il zigouilla sournoisement en vertu du droit du plus fort!
Et ceci se passait en une cavité rocheuse de Velotte, en l'an zéro, on au-dessous de zéro, de l'époque glaciaire....
H. Morel
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