« L'île de l'épouvante » par André Gascogne. Editions du Chardon. Collection « L'incroyable ».1945.Couverture illustré par Reschnofsky
Quatre aventuriers qui n'ont décidemment pas froid aux yeux décident d'embarquer clandestinement sur le Yacht du professeur Godge qui aurait parait-il, découvert une île où le temps semble vouloir s'être arrêté. En effet il y serait encore possible de trouver des vestiges des temps préhistoriques. Mais une fois à bord les resquilleurs seront appréhendés et mis à fond de cale. Les ressorts de l'aventure étant ce qu'ils sont, ils vont réchapper à une mutinerie qui vient d'avoir la fâcheuse idée d'éclater à bord et cette joyeuse équipée n'aura que le temps de s'enfuir à bord d'un canot de sauvetage et de sauver par la même occasion le professeur et sa fille : pas rancuniers les journalistes !
Godge leur propose alors de se rendre sur sa mystérieuse île, mais les dieux de la mer en ont décidé autrement et voilà notre embarcation immobilisée dans la mer des sargasses. Un rocher salutaire va leur permettre de mettre pied à terre, lorsqu'un nouveau drame va épaissir encore plus la réputation de cette zone des plus redoutées par les marins : La disparition du professeur.
Après une fouille en règle de ce petit coin de terre, ils découvrent en haut d'un promontoire un curieux rocher ayant la fâcheuse tendance à pivoter sur son axe. A l'intérieur, un puit sans fond accessible par un vertigineux escalier. N'écoutant que leur courage ils empruntent alors ce tube de ténèbres et font la connaissance des horribles créatures figurant sur la couverture de l'ouvrage : Ce sont des Mohas, une variété de singes recouverts par des écailles. Leur laideur n'a d'équivalent que leur agressivité et il faudra que nos aventuriers fassent preuve d'un grand courage pour arracher le professeur des griffes de ces sinistres créatures. Il faut dire qu'un bon fusil, ça aide....
A peine remis de ses émotions il leur explique alors son étrange aventure, comment à la surface il fut emmené par une mystérieux inconnu sensible à la lumière du jour et parlant le Grec. L'homme lui parle d'un ancien cataclysme ayant contraint son « peuple » à se réfugier dans ces cavernes, un monde hostile et fantastique où la flore prend un aspect des plus singulier. Il leur est impossible de retourner à la surface car les terribles Morahs, empêchent toute échappatoire. Ils s'adaptèrent ainsi à ce nouveau milieu développant alors une grande sensibilité à la lumière.
Après avoir écouté d'une oreille attentive cet incroyable récit, ils vont ainsi continuer leur périple dans ce monde souterrain et après une nouvelle rencontre musclée avec les redoutables gorilles, trouveront leur salut dans la forteresse construite par les descendants des atlantes, car c'est bien d'eux dont il s'agit.
Tous pensent que ce haut lieu de l'histoire sera leur dernière demeure, ce qui n'est pas pour déplaire au professeur qui se plonge avec ravissement dans les textes Atlantes, mais trouvent finalement une échappatoire. Tous à l'exception du Godge, parviennent au puit de sortie et ce malgré les escarmouches répétées des viles créatures. A l'extérieur, le canot est toujours là, ils embarquent avec un pincement au cœur en se jurant qu'il reviendront un jour récupérer le malheureux scientifique. Dés leur retour ils devront supporter les quolibets d'un monde incrédule qui bien évidemment ne porte aucun crédit à cette singulière aventure. Mais ils jurent par tous les dieux qu'ils prouveront leur bonne foi et là, les journaux s'arracheront le récit de cette fantastique aventure.
Petit clin d'oeil à sa région d'origine, dans ce roman écrit par André Gascogne, pseudo de Paul Bérato mais plus connu par les aficionados sous son autre pseudonyme « Yves Derméze » nous avons affaire à un récit beaucoup plus destiné à un jeune public. Essentiellement intéressant pour sa thématique de monde souterrain, les personnages y sont caricaturaux et la trame conjecturale n'occupe que les tout derniers chapitres (qui n'en comptent que 12) du volume. La fin du texte laisse présager une suite qui, sauf avis contraire, n'existe pas et le titre annoncé sur le dos de couverture « le démon du néant » n'a aucun rapport avec cette histoire cavernicole. Il s'agit de l'histoire d'un savant fou, Nihil, qui dans sa cité de la destruction rêve de conquérir le monde. Il invente pour cela divers des « rayons » aussi destructeurs que terrifiants : Rayon qui congèle, qui atomise qui pulvérise.....A sa solde, le produit de ses expériences douteuses , les « Nihilo », des hommes privés de toute conscience grâce à son projecteur de volonté.
Paul Bérato est un peu à l'image de cet autre génial écrivain, Maurice Limat. Véritable forcené du travail et de l'écriture, il produisit un nombre incalculable d'œuvres dans des domaines aussi variés que la science fiction, le policier, la guerre, le roman d'aventure....une liste colossale dont certains ouvrages souffrent certainement d'une écriture trop rapide, dans un style parfois à l'emporte pièce, mais c'était un raconteur d'histoires et possède de ce fait cette qualité propre à cette catégorie rare d'individus : il arrive toujours à nous distraire.
Nous restons alors émerveillé face à des titres aussi magiques que « Sous la banquise en feu », « Le pays sans soleil », « Le maître de la soif », « Le messager du soleil », « Les naufragés de l'île bleue »...autant d'aventures qui sont une promesse de voyages extraordinaires dans les espaces vierges et mal cartographiés de l'imaginaire.
« L'île de l'épouvante » n'est certes pas une œuvre impérissable, mais elle participe activement à la thématique des terres creuses tout en enrichissant une liste déjà fort longue de la survivance de l'Atlantide.
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