Un roman de Georges Meirs. Editions Méricant, « Les Récits Mystérieux », sans date, (vers 1910). Broché in-8° de 204 p

 

A Semur, paisible petite sous préfecture de la côte d'Or, rien ne semble vouloir troubler la quiétude des ses habitants. C'est dans ce havre de paix que René Marages, jeune médecin plein d'avenir, est venu se terrer afin de fuir Paris, trop fiévreuse et active à son goût. Nourri des sciences exactes le jeune praticien n'avait pour ainsi dire pas vécu. Etudiant il avait en effet préparé ses examens avec soin, les passant tous avec succès. Interne sa passion était la chirurgie. Dès à présent, l'esprit serein et libéré de toute contrainte il se plonge avec délectation dans des oeuvres inconnues de lui: Edgar Poe et Conan Doyle. Il s'intéresse alors au célèbre Sherlock Holmes, admire sa puissance d'observation, la précision de la logique de ses déductions.

 

Dans cette même ville, coïncidence oblige, habite un autre scientifique: le professeur Molier. Ici, tout le monde l'appelle Professeur, en raison des théories scientifiques que jadis il aimait exposer en public. Celui-ci habite une demeure aussi sombre et énigmatique que la silhouette de l'énigmatique scientifique,courbée par les ans. Son refuge est une véritable forteresse, inaccessible aux communs des mortels. Pourtant, Marages, poussé par la curiosité scientifique parvient à aborder le taciturne vieillard. Va suivre finalement une relation des plus sommaire, qui n'empêche pas moins de nombreux échanges concernant quelques théories, très hasardeuses pour l'époque. Il y est question de vie artificielle, de redonner vie à des tissus morts, de refaire fonctionner des muscles après conservation dans des bains spéciaux bien après l'arrêt des fonctions vitales de l'organisme. Preuve à l'appuis, l'expérience du Dr. Bouchon relative à un cas de reviviscence du coeur après la mort et conservé dans un liquide approprié.

 

Hélas, il semble que l'auteur veuille exploiter dans un premier temps les talents de détective amateur de notre héros. « Riri », fils de la famille Aubrun vient de se volatiliser mystérieusement lors de la fête du village, les soupçons se portent rapidement sur une troupe de bohémiens ayant pliée bagages bien avant la fin des festivités. Les supposés coupables sont appréhendés le jour même par la gendarmerie. Dans leur roulotte la découverte d'un gant de la victime et taché de sang ne fait que renforcer l'accusation. Marages, charmé par les doux yeux d'une bohémienne, est convaincu qu'il n'est pas en présence des coupables et, en fidèle disciple du détective londonien, assure une enquête des plus scientifique. Grâce à une analyse rigoureuse, un travail de déduction irréprochable et surtout une bonne dose de logique, l'investigateur en herbe innocente tout le monde.

 

Le professeur quant à lui reste sourd à toute l'agitation et refuse encore l'entrée de son laboratoire à l'infortuné René et pour faire court aux diverses intrigues qui viennent alourdir le roman, retournons à la disparition du malheureux Riri dont les recherches ne manqueront pas de nous intéresser. Heureusement, Marages est sur une piste dont les différents indices nous conduisent directement aux abords du château. Près de celui-ci, des empreintes identiques à celles relevées à l'endroit exact ou le gamin fut enlevé il y a quelques jours.

 

Le médecin se trouble, examine les environs, se retrouve brusquement nez à nez avec le « professeur » qui, troublé, le prend par le bras afin de lui offrir une visite du saint des saints: son laboratoire ! A peine entré dans le château, Marages chancelle, un doute affreux s'empare de lui: Et si le professeur était le ravisseur? Soudain il eut peur d'avoir deviné. Des bribes de conversation lui reviennent à l'esprit: « l'Homme doit être étudié par l'homme ». Le « monstre » voyant qu'il avait deviné, le saisit d'une poigne vigoureuse afin de le pousser dans son repaire secret, rien de moins qu'une salle de vivisection, le laboratoire probable de l'odieux vieillard. Les opérations les plus osées, les expériences les moins réalisables sont pratiquées ici, secrètement dans cette antre de la souffrance et du mal.

 

« Il reconnaissait là des débris de corps d'hommes, que le criminel chirurgien avait dépecés vifs; plus loin, des lambeaux de chairs, des muscles rouges fraîchement découpés dégorgeaient sur la table l'hallucinante coulée d'un sang humain, dont l'odeur âcre et encore chaude offusquait ses muqueuses dans un relent fade et écoeurant. » (p. 167)


Le choc est trop violent, René sombre dans le néant. A son réveil, il se retrouve solidement attaché. A ses côté Molier, les yeux pleins de fièvre lui révèle ses redoutables intentions. Un monde nouveau, une humanité créée par ses mains, l'homme façonné par l'homme! Dans un bocal, le résultat de sa première expérience, un petit coeur, animé d'une vie impie et contre nature: le coeur du petit Riri! Mais il est loin d'être au bout de son effroyable aventure, il reste à découvrir « l'oeuvre », la seule véritable merveille due à l'intelligence humaine et comme une véritable obsession, le fou lui crache à la figure:

 

« Seule la vie humaine peut enrichir la science, seule la vivisection humaine répond à ses besoins, peut donner un résultat exact et précis. Je convoite ton cerveau docteur. Tu seras mon plus beau sujet. Je vois, un à un, étudier les lobes de ton cerveau, pendant que, solidement immobilisé par de crochets et des pinces d'acier, tu souffriras la pire souffrance qu 'un être puisse connaître! » (p. 177)

 

Quant à son oeuvre, c'est une créature faite pièce par pièce, un être doué de sentiments et d'intelligence, un homme soumis à sa volonté et son bon vouloir.

 

« Sa force musculaire est surhumaine, son cerveau puissant est soumis à mon caprice et les deux dépendent de ma volonté. Il est pour moi ce qu'est le sujet à l'état de veille pour l'hypnotiseur et je le commande mentalement. Certes, ce n'est pas un Adonis, je ne suis pas un artiste, mais un savant. Je n'ai pas fait un homme beau, mais un homme pratique; sa vue n'a rien d'absolument agréable; mais il est parfait comme fonctionnement. Quand je l'aurai perfectionné, quand je le jugerai complet, alors je ravirai pour lui une femme de notre espèce; je la choisirai idéalement belle et saine, et je les accouplerai! » (p. 187)

 

Ce super homme ne se nourrit que de graines, de verdure et de poissons, comme l'oiseau car ne possédant comme lui qu'un intestin fort court. Chacun de ses muscles est formé de trois muscles humains. Il n'y a que le coeur qui ait conservé son volume, afin d'éviter les troubles dont nous souffrons habituellement. Marages fixe alors avec des yeux épouvantés la porte derrière laquelle se terre la créature et de l'autre côté, un pas lourd se fait entendre. Trois coups retentissent comme pour annoncer un macabre levé de rideau. A son côté, le savant ricane et écume, la tension est à son comble. La porte s'ouvre enfin dans un épouvantable grincement, un homme s'avance vers le professeur et d'un ton neutre mais ferme lui annonce « qu'il est l'heure de sa douche ». Ainsi donc, Marages est à la merci d'un fou!

 

D'un geste vif, le domestique se précipite sur lui, le libère de ses liens et, presque brutalement le rousse dehors: « Filez, ou je ne réponds de rien! » De retour en ville, le magistrat et les autorités sont alertés et effectuent sans plus attendre une descente au château. Devant la grille, Marcellin, le valet leur ouvre la porte pour les conduire au laboratoire. A l'intérieur, dans un désordre indescriptible, le professeur est au prise à une crise de délire vite maîtrisée par une injection de morphine, mais celle-ci est telle que quelques minutes après un nouvel accès fait trembler ses membres, un cri inhumain jaillit de sa gorge, et le professeur retombe lourdement sur le sol, raide mort.

 

L'explication de cette sinistre affaire parvient enfin de la bouche de son domestique:

 

« Tant qu'il se contenta des animaux, je le servis tout en déplorant ses erreurs et ses cruautés sans résultat, mais un jour il voulut expérimenter sur des hommes. A partir de cet instant les deux fidèles domestiques comprirent que leur maître était fou. Ils s'ingénièrent à lui procurer des pièces anatomiques qu'ils allaient chercher à l'hôpital le plus proche. Lui, croyait taillader, dépecer des hommes vivants; il vivait son rêve, comme il l'avait vécu si horriblement au moment de mourir, et il découpait les muscles, sciait les os avec une joie féroce. Ils ne pouvaient se décider à le faire interner et cependant ils se rendaient compte qu'il devenait plus dangereux de jour en jour et constituait un danger permanent. Marcelin fouille alors dans la bibliothèque et se met à étudier les traités des maladies nerveuses et connaît lors les moyens de soigner son maître. » (p. 194)


Mais que faire face à une telle folie? Fort heureusement le coeur dans le bocal n'était autre que celui d'un jeune porc et quant à Riri, le valet l'avait placé en lieu sûr, chez une grand-mère à Dijon, n'osant prévenir la police de peur d'attirer l'attention des autorités sur son pauvre maître. Le lendemain, le turbulent gamin fût raccompagné à ses parents. Ainsi prend fin cette «Affolante Minute » entre une mauvaise histoire policière et une décevante intrigue de science-fiction, proche du grand guignol pour son final des plus cauchemardesque et théâtral.

L'auteur et son ouvre


Né à Reims le 21 mai 1878, de son vrai nom Jean Rémy Machoux, Georges Meirs (anagramme du mot Reims), alias André Meria eut une carrière très éclectique puisqu'il fut rédacteur de ciné-romans, peintre, caricaturiste, journaliste, scénariste, etc. A l'âge de seize ans, il sera admis à l'école des Beaux-Arts de Paris mais sa position à l'époque en faveur du capitaine Dreyfus décide sa famille à lui couper les vivres. Pour subsister il utilise alors ses talents de dessinateur, puis comme journaliste. Il choisit alors son premier pseudonyme: Adrien Meria et produit de nombreux dessins pour « Le Rire », « La Fin du Siècle », « Frou-Frou » et « L'Assiette au Beurre ». Après avoir fondé diverses revues satiriques dont « La Gifle », il publiera son premier roman policier. Nous sommes en 1911 et à l'époque le titre ne manque pas de saveur: « Le Cadavre Assassin ». Le premier volume des Aventures de William Tharps , publié pour le compte de l'éditeur Méricant voit aussi le jour. Cet ouvrage fut écrit en collaboration avec J. M. Darros, pseudonyme de J. M. Fricot. Le succès des romans de G. Meirs fut assez considérable, maintes fois réédités et traduits en anglais, italien et espagnol. Il faut dire que son personnage avait de nombreux atouts et comme son compatriote anglais, William Tharps, cherche la solution de l'énigme en fumant à la chaîne « de blondes et élégantes cigarettes » et en période d'inaction s'administre lui aussi quelques doses de morphine et fume l'opium. II est en outre accompagné de son « Watson maison », un avocat d'origine anglaise: Pastor Lynham, ami et historiographe du détective.

 

Ce dandy habite un hôtel particulier, tenu par son fidèle groom Jim. Maître dans l'art du maquillage, son habileté lui permettra de se cacher sous diverses identités, hommes, femmes, bourgeois ou malfrats. Toujours à la pointe du progrès il fera de la science son amie comme par exemple dans « Le Manoir Hanté » où il fait construire dans les oubliettes du château un laboratoire lui permettant d'en observer les habitants en se divertissant de leurs frayeurs au moyen d'une télévision avant la lettre.

 

En outre, tout comme Sherlock Holmes, il avait établi un fichier considérable sur la chimie, la médecine, la chirurgie, les sciences occultes et diverses légendes de nombreux pays. Il y eut 22 volumes relatant les aventures de William Tharps, suivis de 4 volumes dont Walter Clark est le héros. Dans cette longue série et malgré des titres évocateurs et mystérieux comme: « Le Secret de la Momie », « La Main Fantôme » ou « L'Antre d'Epouvante » le fantastique n'est qu'une ombre fugace, juste pour donner une ambiance et ce n'est pas avec « L'Ombre qui Tue » (12ème aventure de William Tharps) « roman d'espionnage et d'anticipation » que l'auteur va rejoindre l'Amicale des auteurs de vieille S. F.: l'action s'y déroule à Verdun où un espion allemand cherche à s'emparer des plans ultra secrets appartenant à l'état-major français. Pour supprimer ceux qui s'opposent à son action, l'espion tue à l'aide d'une ampoule électrique qui, en s'allumant explose et dégage un gaz mortel.

 

Il est à préciser qu'à l'époque les établissements Gaumont étaient en pourparler avec G. Meirs et son éditeur pour acheter les droits d'adaptation cinématographiques des aventures de W. Tharps quand survint la déclaration de guerre.

 

Le 13 novembre 1915 les deux premiers épisodes des « Vampires » étaient projetés sur les écrans du Gaumont-Palace. En janvier 1916 le ciné-roman de Georges Meirs sortait en librairie édité par Tallandier. Le premier volume des « Vampires » comporte: « La Tête Coupée », « La Bague qui Tue » et « Le Cryptogramme Rouge ». Le second contient: « Le Spectre », « L'Evasion du Mort » puis des volumes simples: « Les Yeux qui Fascinent » et « Satanas » dernier exemplaire en petit format. Pour les collectionneurs avertis il est à préciser que trois autres volumes paraîtront en petits fascicules de 60 pages et agrémentés de photos des films: « Le Maître de la Foudre », « L'Homme des Poisons » et « Les Noces Sanglantes ». Ici, également, les titres sont très alléchant mais nous sommes plus en présence d'une série à rebondissement où les « gadgets » et autres petites inventions au service du mal ne sont que des « faire valoir » nécessaires pour donner un certain attrait à l'intrigue.

Parallèlement à cette activité d'écrivain, l'auteur poursuit également son travail de critique, de rédacteur et d'illustrateur et nous lui devons également les illustrations de la première édition des W. Tharp qu'il signait AM (Adrien Méra), ainsi que certaines des couvertures des romans conjecturux parus chez Méricant dans la mythique série « Les Récits Mystérieux » (dont: « Une Fumée dans la Nue » de Louis d'Hée), sans oublier les illustrations des volumes de Maurice Leblanc et Gaston Leroux parus chez Pierre Lafitte. Pour en terminer avec l'ouvre qui nous intéresse ici, « l'Affolante Minute », publiée donc en 1913, ce roman fut construit d'après une courte nouvelle qu'il avait déjà fait paraître dans son hebdomadaire «Le Cri» en 1909. «Le Cri» était un journal médical, littéraire et mondain diffusé gratuitement auprès de tous les médecins de France pendant deux ans. Cette nouvelle : « La Survie » d'une valeur d'une page recto-verso est reproduite dans le numéro 6 du « Petit Détective » numéro consacré essentiellement à Georges Meirs. Ce court texte résume finalement bien la totalité de « L'Affolante Minute » et même si la chute peut décevoir bien des inconditionnels (après tout, combien de nos chers romans se terminent par « ce n'était qu'un rêve »), le fond du propos souligne bien les préoccupations de l'époque face aux mystères de la vie.

 

Georges Meirs, sans être un scientifique était à l'écoute de la science et se montrait très curieux et attentif aux découvertes récentes. Dans une lettre adressée à l'un de ces amis: le docteur Pastan, il démontre clairement combien il était au fait des progrès de son temps, même si ses théories semblent farfelues:

 

« On peut provoquer une reproduction chez des espèces même supérieures sous l'influence de la fécondation naturelle, mais parviendra-t-on jamais se synthétiser sa forme secrète qui existe préformée dans les hydrocarbures, la lécithine, l'albumine et les sels organiques de l'oeuf? Le protoplasme des cellules, ou bien une simple cellule microscopique que renferme tant de formes mystérieuses, qu'il est assez difficile de concevoir qu'on puisse penser à reproduire une seule cellule. La nature que nous connaissons que très superficiellement a mis plusieurs millions d'années pour faire la synthèse du protoplasme, le prototype de la vie organique. Pour faire l'homonculus il faut donc parfois soit des ovaires, soit d'un oeuf croisé des ovaires. Théoriquement il n'est pas possible de nourrir in-vitro des ovaires extirpés et fécondés par voix artificielle. On pourrait même admettre le développement de l'embryon in-vitro, ce qui permettrait une observation exacte dans tous les stades de la formation. Les facultés mentales de cet homonculus seraient bien primitives, l'absence de l'influence intellectuelle du côté de la mère, ainsi que l'absence des spermatozoïdes provenant du père. »

 

Voilà une théorie bien hasardeuse mais qui reflète bien la mentalité de l'époque et le champ limité de la science dans le domaine de la reproduction et de la génétique.

 

Je pense que nous sommes ici en présence d'une des raisons pour laquelle les romanciers étaient prisonniers d'une thématique où la création de « l'être supérieur » et parfait reposait uniquement (à quelques exceptions près) sur un assemblage de pièces anatomiques plutôt que de choisir la solution d'un humain élaboré dans un laboratoire à partir d'ovules et de spermatozoïdes. Peut-être le sujet était-il « tabou » ou tout simplement l'imagination des romanciers (en ce qui concerne les plus renseignés dans le domaines des sciences) se trouvait être étroitement liée avec les progrès de l'époque. Il n'est plus à démontrer qu'à chaque tournant décisif en matière de technologie, correspond un nouveau type de science-fiction (invasions extra-terrestres, découverte de civilisations fabuleuses, guerres futures, voyageurs d'autres planètes, guerres atomique, etc.)

 

Dans « L'Affolante Minute » il est donc à nouveau question d'un « sculpteur de chair humaine » où l'écrivain, hélas, auteur de roman policier oblige, vient se noyer dans une intrigue policière franchement tirée par les cheveux.

Peut-être était-ce lié aux contraintes éditoriales de l'époque,et qu' il fallait aux auteurs écrire un maximum, être productif, et dans ce cas devaient-ils « tirer à la ligne » afin de boucler leur roman. Georges Meirs n'échappa certainement pas à la règle.

 

Un roman qui en raison de son fort potentiel conjectural, risque de frustrer bon nombre de lecteurs mais laissons-nous entraîner dans cette folle descente aux enfers d'un laboratoire des plus funeste et d'y découvrir les sciences interdites, l'antre du grand guignol, et se laisser entraîner une fois de plus dans les délires cauchemardesques de ces savants fous qui savent de main de maître aussi bien pétrir et remodeler les tissus vivants que redonner vie aux cellules mortes.

 

Un grand merci à la revue « Le petit détective» dont le dossier consacré à Georges Meirs dans son numéro 6 fut une source précieuse de renseignements

Pour plus de renseignements sur la fameuse série de Georges Meirs et Louis Feuillade "Les vampires" cliquez sur l'image

Pour plus de renseignements sur la collection Méricant "Les récits mystérieux" cliquez sur l'image

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