Découverte D’un Rare « Messager D’une Autre Planète! »
La vie d'un collectionneur est faite de petits riens, d'anecdotes et de hasards qui font que bien souvent le produit de leurs recherches est souvent accompagné d'une histoire singulière : Un livre que l'on trouve dans un endroit des plus improbables, un fascicule dans une pile de linge, un cartonnage au fond d'une caisse de SAS...les anecdotes sont nombreuses et ne font que renforcer notre désir d'aller toujours plus loin, de ne négliger aucune piste, se rendre de fait dans des vides greniers improbables, des brocantes aux allures de fêtes foraines, des marchés aux puces de tristes apparences...
Aujourd'hui encore il vient de m'arriver une chose incroyable, comme quoi il faut toujours faire preuve de vigilance et d'un sens assez développé de l'observation.
Nous allons avec mon épouse à un vide grenier à coté de chez nous. C'est la bousculade, beaucoup de monde, peu d'exposants, une véritable jungle. Je récupère désabusé quelques Henri Verne, la fameuse série des « Bob Morane », il commence à faire chaud, il me tarde de rentrer. Mon épouse me signale la trouvaille d'un joli vase, verre et fer forgé. « Viens me dire ce que tu en pense me dit-elle, un peu cher mais beau ». Effectivement l'objet est intéressant. Nous étions prêt à repartir, lorsque j'aperçois sous la table, caché par une grande nappe, un carton plein de « Sciences et voyages ». Il était impossible de les voir, si je n'avais pas butté dedans en regardant l'objet. A première vue, il y en a entre 150 et 200 numéros. Je demande le prix : 10 euros le lot ! Je règle sans discuter. La personne me dit qu'elle avait acheté le carton tel quel il y a plusieurs années, mais chez lui trop de revues (il s'intéresse avant tout aux vielles photos) depuis le temps, il n'a même pas détaillé son contenu.
Nous rentrons chez nous (le fameux vase dans le sac) et m'empresse alors de me plonger dans l'inventaire des revues. Inutile de vous décrire ma surprise et ma joie, lorsque je découvre au fond du fameux carton, l'année 1924 de « L'almanach scientifique » contenant la nouvelle de José Moselli « Le voyage éternel, ou les prospecteurs de l'infini » et surtout l'année 1925 et son célèbre « Le messager de la planète » avec sa magnifique couverture couleur. Le genre de revues rarissimes que vous n'espériez ne jamais trouver. Un peu plus je risquai de passer à coté, sans même soupçonner que les précieuses brochures étaient là, à attendre depuis des années que quelqu'un vienne les sortir de l'obscurité et de l'humidité et de leur permettre de réchapper à une destruction inéluctable, dans une décharge ou une quelconque cheminée. Comme quoi, le hasard est souvent lié à peu de choses, ici en outre à la contemplation d'un vase que je n'avais même pas remarqué lors d'un premiuer passage.
Dans le lot, il y avait quelques romans complets, dont deux ou trois qui manquaient à ma collection de « Science et voyages » déjà assez conséquente, « La cité des sables » de Jean D'Agraives, de Léon Groc « Deux mille ans sous la mer » et de Stockton « L'extraordinaire aventure de l'homme qui avait détruit l'apesanteur ».
La revue « Almanach scientifique » de 100 pages, connut en tout et pour tout 6 numéros, dont 4 contiennent une nouvelle conjecturale. Rien dans les revues de 1921 et 1922.
– « Almanach Scientifique année 1923 » , contient une nouvelle de Gabriel Bernard : « Le secteur fatal, grande nouvelle dramatique » Pages 53 à 56. A ma connaissance jamais rééditée
- « Almanach Scientifique année 1924 » Contient la nouvelle de José Moselli : « Le voyage éternel, ou les prospecteurs de l'infini » pages 49 à 56. Illustrations de F.Jobbe Duval. Il n'existe à ma connaissance qu'un seule réédition de ce texte, dans l'étude de Jacques Van Herp « José Moselli et la SF» éditions « Recto-Verso » collection « Idés....et autres » (Pages 199 à 220).
« Daniel Vorels un inventeur de génie, va tout sacrifier pour sa passion, sa femme, ses filles et sa fortune...Pourtant un jour, arrivé à un age fort avancé, il découvre enfin ce qui va certainement lui permettre d'accéder à la gloire. Non seulement il parvient à détecter sur la lune un puissant gisement de radium, mais en plus sa toute dernière« invention la « sidérite » va lui donner le moyen d'atteindre la lune dans des délais exceptionnels .Cette substance révolutionnaire possède la propriété d'être attirée par la lumière et se conduit comme un véritable « catapulteur » à son contact. Pour cela cependant il lui faut des capitaux, et le soutient d'un banquier véreux, William Olson qui ne va pas hésiter à escroquer notre génial inventeur. Par l'intermédiaire d'un contrat bidon il va faire croire qu'il est le bienfaiteur d'un autre complice, le professeur Joachim Goats, et faire construire dans un coin reculé de l'Ecosse, le « Britannia », une gigantesque sphère équipée d'une toute nouvelle technologie et d'un système capable de réagir aux effets de la puissante substance dont il sera enduit.Le découvreur du procédé sera quand à lui mis à l'écart. L'appareil va bien décoller, avec à son bord le fils du banquier, mais pour ne jamais revenir, car Daniel Vorels, persuadé qu'il serait du voyage, n'avait pas précisé en confiant les plans originaux aux scélérats, que la couche de « sidérite » dont était recouverte l'engin spatial, ne suffisait que pour un aller simple .Privé d'un réserve adéquate, le « Britannia » sera donc condamné à rester éternellement sur le minuscule satellite de la terre »
Une nouvelle mêlant science fiction et humour noir, lors de sa terrible et prévisible chute, elle se veut aussi un hommage à H.G.Wells, en utilisant une substance, comparable à la « cavorite », une source d'énergie déterminante afin de propulser un engin de forme sphérique dans les immensités de l'espace. Un texte hélas, jamais réédité depuis.
- « Almanach Scientifique année 1925 » , Contient la nouvelle de José Moselli : « Le messager de la planète » La fin d'Illa » pages 7 à 13. Illustration de couverture et intérieures de A.Bréguet. Réédité en 1970 aux éditions Rencontre avec le roman «( publié en feuilleton dans Science et voyages ») et « La cité du gouffre » (Almanach pittoresque de sciences et voyages 1926). Réédité en 1984 dans l'étude de Jacques Van Herp « José Moselli et la SF » éditions « Recto-Verso » collection « Idés....et autres » (Pages 221 à 244). Réédition «Petite bibliothèque Ombres »: les classiques de l'utopie et de la SF, n° 103.1997
« Dans les glaces de l'antarctique, deux savants découvrent un objet qui se déforme dans un jeu de couleurs et de sons et qui abrite...un voyageur venu de Mercure. C'est la rencontre de deux savants perdus dans la tourmente, et du Mercurien, dont l'engin s'est brisé. Si dissemblables qu'ils soient, ils ont en commun la soif des connaissances. Aucune hostilité entre eux, l'incompréhension mutuelle, l'impossibilité qu'ils ressentent de ne jamais pouvoir communiquer, ne les dressent pas l'un contre l'autre. Ils s'acceptent mutuellement. Ce sont les chiens affolés et morts de faim qui massacrent l'extra terrestre. Alors, le vrai drame va éclater, les savants redeviennent des hommes. Ce savoir qu'ils viennent d'acquérir ne peut être perdu, le monde doit savoir, des équipes doivent explorer les lieux, étudier l'engin et ses secrets. La folie scientifique, la jalousie et la cupidité vont ainsi reparaître. Un des explorateurs va tuer son compagnon, sans haine et sans colère, parce que cela est nécessaire, sinon leur marche serait ralentie et ils n'auraient aucune chance de parvenir à leur navire, à la civilisation .Personne ne le retrouvera jamais, mort de faim, de froid, Englouti dans une crevasse ? Pendant ce temps, l'engin mystérieux, sous l'effet de la pesanteur, ou de tout autre phénomène dont il est tributaire, continue de s'enfoncer dans les glaces, emportant avec lui des secrets inouïs, que l'homme ne découvrira peut-être jamais. »
Une longue nouvelle vraiment incroyable non seulement pour sa thématique mais pour toute la portée dramatique de son déroulement. S'il est certain que le début nous rappelle étrangement le texte de Campbell « Who goes there... » , Moselli va s'en éloigner très rapidement avec la mise en présence d'un extra terrestre pacifiste, essayant par tous les moyens de communiquer et de se faire comprendre, l'amorce d'une rencontre du troisième type, se voulant amicale, basée sur des principes de partages et d'échanges. Un final surprenant et brutal qui, une fois de plus, privera les hommes des bienfaits apportés par le savoir d'une technologie beaucoup plus évoluée que la notre. Un texte essentiel dans l'œuvre de Moselli, d'une modernité surprenante.Une attention toute particulière se portera également sur la magnifique couverture très « Art déco », une des rares à cette époque où l'on peut admirer une représentation de forme de vie extra-terrestre humanoïde sur la couverture d'une revue...Que du bonheur!
Dans ce même numéro, figure un curieux article, page 93/94 : « Qu'est-ce au juste que le rayon diabolique ? ». Une théorie intéressante sur la construction possible d'un « Rayon ardent » capable de Détruite à distance des avions ou de transmettre une onde électrique capable, sur plusieurs kilomètres, d'alimenter un véhicule à moteur. Dans son article, E.Weiss, cite H.G.Wells et le redoutable rayon destructeur des martiens.
– « Almanach pittoresque de sciences et voyages 1926» . Contient une nouvelle de José Moselli : « La cité du gouffre ». Réédité en 1970 aux éditions Rencontre avec le roman « La fin d'Illa ». Réédition «Petite bibliothèque Ombres» : les classiques de l'utopie et de la SF, n° 103.» 1997
« Une histoire étrange, à la limite du fantastique où de curieuses créatures habitants une cité sous-marine, provoquent des naufrages afin de récupérer le matériel dont elles ont besoin. Evolution en parallèle d'une espace marine, race qui nous « supplantera » ? Toutes les hypothèses son possibles dans cette curieuse thématique qui inspira un grand nombre d'écrivains. Une nouvelle que l'on pourrait rapprocher de l'exilé de Providence ».
Sur le sujet je vous conseille de consulter l'indispensable dossier « Invasions sous-marines » que Michel Meurger lui consacra dans le N° 13 de l'excellente revue « Le visage vert » :
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